CENTRAFRIQUE : LA PAIX ET APRÈS ?

Publié le 3 septembre 2018 , 3:26
Mis à jour le: 3 septembre 2018 3:26 pm

 

  

 

CENTRAFRIQUE : LA PAIX ET APRÈS ?

 

 

La paix ne saura tout régler. Elle ne mettra pas fin aux conflits entériques. UA, EU, ni la RUSSIE ne règleront à coup de fusils nos relations dans les quartiers, c’est nous. En effet, il faut accepter qu’il existe problème ; notre société n’est pas encore socialement constituée. Globalement nous vivons encore dans le passé glorieux des ethnies, un apartheid sectaire, indifférent à l’évolution sociale.

 

Au niveau social et politique, nous avons deux communautés qui vivent et qui entretiennent des relations plus ou moins tumultueuses, à enjeu ethnique, culturel, politique et à proprement parler non religieux. La prise de pouvoir par la Séléka a suscité une vive tocade sur fond de jeu de conquête de pouvoir et de terres. Mais cette victoire a été de courte durée par manque d’hommes et de compétences.

 

La communauté athéiste-chrétienne est attachée à sa terre, elle est sédentaire, elle connait obéir à certaines règles de la vie en collectivité. Elle est démocratique et libérale. Elle sait prendre à la fois et à sa guise des éléments des doctrines et des religions sans être obligée de s’embrigader dans telle église ou parti politique en charge de penser pour elle. L’athéiste-chrétien peut perdre sa religion au profit sa terre.

Par contre la communauté musulmane constituée de marchands et d’éleveurs pour la plupart n’obéit qu’à ses propres caprices, ses ressources et l’exercice de sa liberté sur celle des autres. Ils sont dédaigneux et fiers jusqu’à l’atrocité.

 

La communauté musulmane est très attachée à sa religion au point de l’imposer aux autres ; elle considère sa religion comme une marque de distinction sociale. Le musulman peut perde sa terre et non sa religion.

 

Il y a donc une espèce juxtaposition de la communauté musulmane à côté de la large communauté athéiste-chrétienne disons-le ainsi. Aussi, cette communauté musulmane aidée par la migration, sa population devient de plus en plus importante, elle va continuer à grossir.

 

Maintenant que le décor est posé il faut regarder le problème au fond des yeux, le traiter et sans repli identitaire.

 

La communauté musulmane ne doit pas se comporter comme des barbares venus de loin pour détruire la civilisation chrétienne et bantou existante. On ne peut pas admettre qu’il existe un droit de conquête de pouvoir par des armes pour les musulmans et qu’il existe un droit du premier occupant de la terre au profit de la religion chrétienne.

 

L’État doit disposer partout des moyens de préserver l’éducation et la culture en matière d’enseignement et tout en respectant les modes de vie des uns et des autres. L’État doit ré-instruire et encourager les espaces de dialogue et de communication qui existent et créer des institutions dédiées dans le but essentiel de relancer la dynamique de rassemblement en stimulant les synergies des élans de solidarité et traiter les affaires d’intérêts entre les communautés.

 

Les volontés doivent se traduire par la mise en place d’une forme de société la plus organisée possible avec des institutions qui seront chargées de mettre en œuvre les droits et les devoirs de chacun; c’est-à-dire le « Bien » commun.

 

Le fondement de la démocratie c’est l’égalité devant les droits et les devoirs. Cette égalité explique que chacun vaudra autant que l’autre et l’autre vaudra autant que lui.

 

Ainsi, chacun comprendra alors qu’il a intérêt au développement de l’autre, que plus l’autre est libre, moins il est menaçant et c’est tout le monde qui en profitera.

A chaque humain un droit, c’est le droit à un revenu, aux moyens du savoir, au logement, à la santé, au travail, à la création, à l’amour. A charge aux institutions d’organiser la sécurité. L’État doit faire de la discrimination un crime contre l’égalité et la dignité.

 

Il faut éviter à tout prix de créer les risques de conditions d’affrontement. Les communautés doivent savoir s’unir par le sens de la discipline et être des vecteurs d’idées, des communicateurs. Les deux communautés doivent être de véritables forces d’innovation et de création dans la perspective de la naissance d’un État-nation.

 

Les gouvernements qui se sont succédés au cours de ces 5 années de crise, ont permis de rendre fériés les jours de fête de RAMADAN et TABASKI sur tout le territoire, sans les légiférer ; cette idée n’est pas désertique et burlesque.

 

La religion est un marché de la foi, elle est un outil redoutable de lutte aux mains des populations, il faut la recadrer, la restructurer là où elle doit être au nom de la laïcité.

Les Autorités publiques doivent prendre, avec beaucoup de clairvoyance et de sérénité, le problème de la transformation de notre société au sortir de cette crise pour ne plus retomber dans les mêmes travers.

L’État-tradition doit cesser d’émettre sur notre société afin d’offrir plus d’horizons à notre pays et ainsi va le monde. Personne n’est propriétaire de la terre, on la vit et puis on la quitte définitivement. Donc l’essentiel, c’est de parvenir à maintenir par tous les moyens ce qui peut être une société humaine, vivable et viable pour tous.

 

A en retenir, que l’organisation trouve tout son sens dans la vision. C’est voir plus loin et agir aujourd’hui.

 

 

Par : Robert ENZA, entrepreneuriat politique.

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