Centrafrique : Meckassoua game over !

Publié le 26 octobre 2018 , 6:58
Mis à jour le: 26 octobre 2018 6:58 pm

 

 

Centrafrique : Meckassoua game over !

 

 

 

Le suspense à l’assemblée nationale n’a que trop duré. Les députés ont tranché net. Par 98 voix pour et 41 voix contre, une abstention et zéro bulletin nul, le parlement centrafricain a décidé, ce vendredi 26 octobre 2018 soir, du sort de Abdou Karim Meckassoua. Aussitôt après la session consacrée au vote de la motion de déchéance retransmise en direct sur les ondes de la radio nationale, des tirs sporadiques ont été entendus dans le quartier musulman du Km5. Un tintamarre de klaxon de moto taxi a également été entendu dans les autres quartiers de la capitale. Le calme est aussitôt revenu à la tombée de la nuit dans la capitale centrafricaine.

La demande de destitution de Abdou Karim Meckassoua déposée ce 17 octobre a été signée par 95 députés sur 140 députés. Les signataires de cette pétition reprochent à Meckassoua une gestion opaque, des marchés de gré à gré, la rétention des rapports en sa possession. Ces griefs constitutifs d’une violation de l’article 10 de la constitution du 30 mars 2016.

Le député Aurélien Simplice Zingas, membre du groupe parlementaire ‘’chemin de l’espérance’’ qui soutient le président de l’assemblée nationale estimé qu’avec ce vote, la démocratie centrafricaine est en péril. « Les députés centrafricains devraient s’abstenir de ce vote qui, à mon avis, relève d’une décision politique. Le peuple attendait cette marque de responsabilité de la part de ses élus. Ce n’est qu’à ce prix que le député devra entrer dans l’histoire par la grande porte. Malheureusement, ils vont rentrer par la petite porte et c’est la démocratie centrafricaine qui es péril », a-t-il déclaré.

Pour Mathurin Dimbélé Nakoé député du KNK, le parti de l’ancien président François Bozizé, « l’acte posé par les députés aujourd’hui doit faire école. C’est la maturité de la démocratie centrafricaine, un signal fort à l’endroit de ceux qui foulent au pied la bonne gouvernance ».

Notons que l’histoire parlementaire de la RCA est à sa 6ème législature. Et, c’est la deuxième fois qu’un président de l’institution parlementaire est destitué. Conformément aux dispositions de la constitution de la RCA, le vote du nouveau président est prévu dans trois jours.

 

Par : Fred Krock, CNC.

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