Centrafrique : grand scandale, mafia et complots financiers entre Touadera, Sarandji et Sani Yalo

Publié le 21 avril 2022 , 8:09
Mis à jour le: 22 avril 2022 2:37 am

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 22 avril 2022

 

Bangui (CNC) – Au moment où plus de trois quarts de la population centrafricaine sont en proie aux affres de la misère, où des dizaines de milliers dorment à la belle étoile, exposés à la pluie, au paludisme et aux morsures des serpents, à Bangui, les autorités du pays vivent au rythme d’une série de mafias et du détournement des fonds publics pour assurer leurs avenirs et ceux de leurs progénitures. À travers son conseiller économique officieux Sani Yalo, Faustin Archange Touadera président de la République et Simplice Mathieu Sarandji, président de l’Assemblée nationale, multiplient les manœuvres mafieuses visant à détourner systématiquement des fonds publics. Le dernier cas flagrant en date, est celui de la signature des conventions de concession avec une société libanaise, Mercure Logistique Centrafrique pour la construction d’un port au Pk 26 route de Boali et du port Amont au centre-ville de Bangui dont les fonds décaissés ne figureront à jamais sur le budget de l’Etat et donc ne seront jamais transités le Trésor public.
Visite du site du port sec au PK 26 par Le Président de l'assemblée nationale. CopyrightDR
Visite du site du port sec au PK 26 par Le Président de l’assemblée nationale. CopyrightDR

 

 Une convention invisible et opaque avec la Mercure Logistique Centrafrique pour la construction du port sec

 

Le gouvernement centrafricain, sur proposition de monsieur Sani Yalo, Directeur général du bureau d’affrètement routier centrafricain (BARC), a signé, en début avril 2022, un contrat de concession du port sec, situé au PK 26 sur la route de Bouali avec une société libanaise dénommée Mercure Logistique Centrafrique (MLC). D’une durée de 25 ans, ce contrat de concession a été conclu pour une somme importante de 25 milliards de francs CFA. Ceci dit, la société Mercure logistique de Centrafrique (MLC) a l’obligation de construire ledit pour et le droit de l’exploiter durant 25 ans jusqu’à la récupération totale de son argent dépensé avant de le restituer à l’État centrafricain.

 

Remise douteuse du port Amont à la société Mercure Logistique Centrafrique

 

Alors que l’affaire d’attribution frauduleuse du port sec à la société libanaise Mercure Logistique Centrafrique continue de choquer certains parlementaires, les Centrafricains, par la voix des médias, ont à nouveau appris que le gouvernement a remis aussi, dans les mêmes conditions que celles du port sec du PK 26, les ports fluviaux Amont de Bangui et de Zinga dans la Lobaye, gérés par la SOCATRAF, à cette même société libanaise Mercure Logistique Centrafrique, dirigée par Monsieur Trad Khaled. Pour une durée à nouveau de 25 ans, le directeur général de Mercure Logistique Centrafrique, le sieur Trad Khaled, aura pour mission, avec sa société, la réhabilitation, la modernisation, et l’exploitation durant ces 25 ans jusqu’à hauteur de ses dépenses et bénéfices.

 

Un contrat conclu en violation des textes.

 

D’après nos investigations, ces deux conventions de concession ont été réalisées en parfaite violation de la Constitution, des lois et des règlements. « C’est sans appel d’offres, tant national qu’international et ouvert ou restreint que le gouvernement à confier à Mercure Logistique Centrafrique ces activités », affirme un cadre du ministère des Transports. À cela s’ajoute la violation flagrante des dispositions de la Constitution du 30 mars 2016 qui exige un avis favorable de l’Assemblée nationale avant toute conclusion d’un contrat de ce type avec une société.

Sans passer ni par un appel d’offres ni par l’Assemblée nationale pour avoir son avis favorable, le gouvernement a conféré, en catimini, ce qu’il appelle « un partenariat public privé », un grand marché au contour flou, sans aucun cahier de charges consultable par même les députés. Mais où sont partis les 43 milliards ? 25 milliards de F CFA pour le Port sec et plus les 18 milliards de F CFA pour le Port Amont et de Zinga, font au total 43 milliards de F CFA déjà versé à l’État pour un investissement théorique à recouvrer sur 25 ans.

Selon nos investigations, les travaux de construction du port sec du PK26 ne devraient guère dépasser une somme de 5 milliards de francs CFA. Mais le chef de l’État Faustin Archange Touadera, à travers ses amis Sani Yalo et Simplice Mathieu Sarandji, a largement multiplié cette somme par 5 dans le but de financer leurs activités criminelles, notamment les factures de la société Wagner et a partagé le reste avec ses complices acteurs.

Mais qui contrôle les travaux ? Comment s’est constitué le dossier? Qui a vu le dossier ? Qui les a autorisés? Les 25 milliards pour le port sec, sur quelle base? Et sur les 43 milliards, quel est la part de l’Etat ?

Autant de questions que se posent les Centrafricains et les partenaires du pays sans avoir  obtenu aucune tentative de réponse.

Si les partisans du parti au pouvoir affirment que c’est le seul moyen pour Touadera de contourner le gel des fonds des partenaires traditionnels financiers du pays, nombreux sont ceux qui pensent que le président Touadera passe désormais par la famille Trad Khaled pour financer, payer ses dettes envers la société du mercenariat Wagner, alors que ces fonds auraient dû être inscrits au budget de l’Etat afin de permettre au gouvernement de financer des services publics essentiels en faveur de la population centrafricaine.

 

Mercure Logistique Centrafrique, une société mafieuse proche de Sani Yalo

 

Souvenez-vous de l’affaire Zongo-Oil ? Si vous ne connaissez pas, c’est une gigantesque affaire d’escroquerie sur l’achat de carburant impliquant la société anonyme appelée SICOTRANS, dont le directeur général fut Monsieur Sani Yalo. Cette affaire remonte dans les années 1998 lorsque Bangui avait servi de base d’approvisionnement en carburant pour les soldats tchadiens dépêchés en RDC pour voler au secours du régime du Président Laurent Désiré Kabila. Mais Monsieur Sani Yalo, directeur général de la société Sicotrans, complotait avec une société libanaise dite 3CG pour acheter du carburant, hors taxes, chez Petroca pour l’acheminer en RDC, à travers une société fantôme baptisée Zongo-Oil.

Mercure Logistique Centrafrique est l’une des sociétés libanaises, aux côtés de SAGI spécialisée dans le cimentage des rues de la capitale Bangui depuis plus de cinq ans et des supermarchés 3CG, toutes, propriétés de Monsieur Trad Khaled.

Ceci dit, avec le régime de Touadera, Sani Yalo revient pleinement dans ce jeu de mafia avec la bénédiction du Président de la République et du Président de l’Assemblée nationale, contrôleur désormais des travaux.

 

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