Centrafrique : François et Francis Bozizé, Parfait Mbaye, Jean Jacques Demafouth, Michel Djotodia, Noureddine Adam seraient-ils bientôt devant les Juges ?

Publié le 11 juin 2017 , 6:41
Mis à jour le: 11 juin 2017 6:41 pm

Centrafrique :  François et Francis Bozizé, Parfait Mbaye, Jean Jacques Demafouth, Michel Djotodia, Noureddine Adam seraient-ils bientôt devant les Juges ?

 

Les premiers clients de la CPS BanguiBangui, le 12 juin 2017.

Par : Gisèle MOLOMA, CNC.

C’est désormais clair comme de l’eau de roche. Le général François Bozizé chef suprême des rebelles le « libérateurs » et « anti-balaka », son fils Francis Bozizé, qui s’occupait de la logistique et Parfait Anicet Mbay porte-parole du groupe à l’époque sans oublier Eugène Ngaîkosset alias le bouché de Paoua l’exécuteur, Michel Djotodia, Noureddine ADAM de la séléka et Jean jacques Demafouth de l’APRD seront traduits bientôt devant les juges. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Projet Mapping documentant les violations graves du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire en Centrafrique de janvier 2003 à décembre 2015.

Selon ce Projet de Mapping, la descente aux enfers de la Centrafrique remonte en mai 2002 après les coups d’État manqués du feu André Kolingba et du général François Bozizé suivi de la mise en route, par ce dernier, d’une rébellion dite de la libération en recrutant des anciens combattants tchadiens ainsi que des hommes sans emploi et des jeunes vagabonds en République centrafricaine et au Tchad en échange de promesses d’importantes récompenses financières individuelles et qu’il les appelait des « libérateurs » et appuyé par l’armée régulière tchadienne.

D’après la norme de preuve de suspicion raisonnable appliquée, pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute, que François Bozizé le premier libérateur et fondateur de la milice anti-balaka, son fils Francis Bozizé le logisticien et caissier du groupe, Parfait Anicet Mbay, le Porte-parole, Jean Jacques Demafouth, le leader de l’APRD, Eugène Ngaîkosset, l’homme de sale besogne de la famille Bozizé, Michel Djotodia et Noureddine Adam, les numéros 1 et 2 de la séléka, ont tous violé gravement le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire en commettant des crimes de guerre, crimes de guerre par le pillage, crimes contre l’humanité, viols.

En sus de ces crimes et si une autre enquête le confirme, les miliciens de François Bozizé, les anti-balaka, à partir de 2014, ont commis des crimes de génocide si l’on se fie à leurs différentes déclarations et méthodes mises en œuvre lors de leurs attaques sur les communautés musulmanes : « Tous les musulmans devraient quitter la République centrafricaine ». Et au fur et à mesure de l’intensité croissante des attaques, poursuit le rapport, les musulmans étaient contraints de vivre dans des enclaves dans des conditions mettant leur vie en péril et les anti-Balaka attaquaient les organisations tentant d’acheminer de l’aide humanitaire et de secours dans ces enclaves, aggravant ainsi davantage les conditions de vie et augmentant les taux de mortalité dans ces enclaves.

Pour les auteurs du Mapping, plus vite la Cour Pénale Spéciale se met au travail, plus tôt, la Centrafrique retrouvera la paix et sa cohésion sociale. Et pour aller vite;

  • primo, c’est une nécessité pour elle, d’adopter certaines stratégies de poursuite notamment des poursuites globales et transparentes. En d’autres termes, des poursuites pour tous et simultanément afin de renforcer l’indépendance et l’impartialité du travail du bureau du procureur. Pour mémoire, dans l’affaire Jean Pierre BEMBA, la CPI a été traitée de partialité du fait qu’elle a jugé Jean Pierre BEMBA et laissé de côté le vrai criminel François Bozizé libre de ses mouvements. C’est cette liberté qui a fortifié son comportement et esprit criminel à poursuivre ses activités sanguinaires.
  • Secundo, cette stratégie de poursuite globale doit être axée sur certains éléments clés qui sont entre autres, selon les auteurs du Mapping, le cadre juridique applicable à chaque crime, les ressources humaines et matérielles disponibles, dont les infrastructures pénitentiaires pour embastiller ces criminels par exemple, les sélections de la nature des crimes et des auteurs présumés à juger par la Cour Pénale Spéciale.

Dans l’esprit des enquêteurs, la CPS doit, après enquêtes, remettre les gros poissons qui vivent dans les Océans à la CPI et s’occuper des serpents marins qui sont les plus dangereux et les plus nombreux et qui continuent de se flotter sur les rivières et fleuves en Centrafrique.

Selon une source judiciaire centrafricaine contactée par notre Rédaction, une liste des milliers de personnes est dressée et des mandats d’arrêts et mandats d’amener suivis des arrestations au sein des commandants militaires des anti-balaka et séléka seront opérées dans les semaines à venir. Certains États, complètent nos sources, ont entamé des travaux de réhabilitations de certaines chambres spéciales dans certaines de leurs maisons pénitentiaires pour les séjours transitoires des criminels centrafricains vivant sur leur territoire. Une nouvelle qui pousse les avertis à sillonner des villes au village ou des villages en ville.

Rappelant qu’en 2003, les bandits dits des « libérateurs » de Bozizé ont attaqué et pillé les institutions religieuses, les sociétés, usines, institutions internationales et bâtiments de certains projets tels que SOCOCA, SOCATEL, DROP, PAM, UNICEF, OMS, BONUCA; assassiné plus de 20 000 personnes; violé des femmes tout comme les troupes de Jean Pierre Bemba venus à la rescousse du président Ange Felix Patassé qu’il cherchait à le destituer. Mais, paradoxalement, Jean Pierre Bemba, lui est arrêté et jugé en ce moment à la Haye au Pays-Bas par la CPI et Bozizé François et sa bande, sont restés libres et continuent d’ensanglanter le pays à travers une autre milice dite « anti-balaka ». Ces mêmes faits ont été répétés par les rebelles bozizistes reconvertis dans un autre mouvement dit « séléka » dont dirige le tombeur de Bozizé Michel Djotodia lors de leur avancée sur Bangui en 2012 et la prise de pouvoir en 2013.

Ce mapping new-yorkais a fait remonter du sang dans les cerveaux de certains Africains qui veulent que les nouvelles autorités centrafricaines optent pour une amnistie générale de ces criminels de guerre en violation même des engagements internationaux que la Centrafrique s’est souscrits. Mais pour la société civile et la classe politique dans son ensemble, y compris le KNK, parti de François Bozizé, qui s’arc aboutent désormais sur ce Projet de Mapping, seule, l’arrestation de tout ce monde cité dans le Projet ramera la paix dans le pays.

Copryght@CNC2017

 

 

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