Centrafrique: deux structures de lutte contre le choléra Mises en place par l’équipe de MSF.

Publié le 18 août 2016 , 8:36
Mis à jour le: 18 août 2016 8:36 am

Centrafrique : deux structures de lutte contre le choléra

 

 

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mises en place par l’équipe de MSF
Bangui, le 18 août 2016. 14:21′.

par: Éric Ngaba.

Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) en République Centrafricaine (RCA) ont ouvert un centre de traitement du choléra à Ouango dans la capitale Bangui, suite à l’apparition de cas de la maladie dans des zones proches de Bangui et certains quartiers de la ville. MSF a également établi un point de traitement et de référence à Longo, un village situé en amont du fleuve Oubangui, où plusieurs cas de choléra ont été récemment enregistrés.
Des activités de surveillance au long du fleuve Oubangui ont été mises en place par l’équipe de MSF afin d’essayer d’enrayer la propagation de la maladie de Choléra au sein des populations les plus à risque. Le centre de traitement de Bangui, d’une capacité de 50 lits, vient compléter l’activité de la seule structure de la ville actuellement apte à accueillir les patients souffrant du choléra. L’unité de traitement basée à Longo, comptant 8 lits, permet de prendre en charge rapidement les personnes atteintes du choléra près de chez elles, et de maintenir une surveillance épidémiologique.
« Entre le 12 et le 16 août, 10 patients venus de Longo et du village voisin, DANGA y ont été pris en charge. Des volontaires de la communauté ont par ailleurs été formés pour assurer la chloration de l’eau et la prise en charge des corps des personnes décédées », a fait savoir Msf dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
D’autres équipes MSF évaluent actuellement la situation dans les villages situés le long du fleuve, entre Ndjoukou, Kouango et Mobaye, afin de déterminer les besoins et de détecter de potentiels foyers de transmission de l’infection. “Ce que nous voulons éviter, c’est que le fleuve Oubangui ne devienne un vecteur de transmission de l’épidémie”, a précisé Maria Simon, cheffe de mission de MSF en Centrafrique, ajoutant que “bien évidement, MSF continuera à adapter sa réponse selon la progression de l’épidémie”.
La réponse mise en place par MSF est développée en collaboration avec les autorités après l’apparition, début Août, de cas de diarrhée aigue dans des villages proches du fleuve qui ont été identifiés comme des cas du choléra. Dans les jours suivants sont apparus d’autres cas à Bangui, une ville où se concentre une partie importante de l’activité commerciale de l’Oubangui, marquant la frontière entre la RCA et la République Démocratique du Congo.
Les équipes MSF ont effectué, dès les premiers jours de l’épidémie, des missions exploratoires à Ndjoukou et à Longo, à quelques dizaines de kilomètres de Bangui, dont étaient originaires les premiers patients identifiés.
“Quand les premiers cas suspects du choléra sont détectés, il est important de réagir au plus vite pour éviter la propagation de la maladie, car le risque de contagion est élevé dans les zones où l’assainissement de l’eau est limité”, a déclaré le responsable médical de MSF en RCA, José Antonio Sanchez.
“Nous sommes dans une configuration qui présente des risques, une densité et des mouvements de population élevés, notamment sur le fleuve, mais nous essayons, avec les autorités et d’autres acteurs humanitaires, de mettre en place les mesures qui pourront éviter la propagation de la maladie”, a-t-il ajouté.
Selon les chiffres officiels, 126 cas de choléra et 15 décès avaient été enregistrés au 15 Août 2016. Même si seuls quelques cas de choléra ont été confirmés au Laboratoire, les symptômes du choléra (vomissements, diarrhée aigue, pouvant être mortels en l’absence de traitement rapide), rendent la maladie relativement facile à identifier.
Le choléra se transmettant avant tout par les voies fécales et orales, l’observation stricte des pratiques d’hygiène de base, comme le lavage méticuleux des mains, est l’une des mesures les plus efficaces pour se protéger contre la maladie et rompre la chaine de transmission. Les autorités centrafricaines ont lancé la semaine dernière une campagne massive d’information et de sensibilisation de la population visant à diffuser ces messages-clés de prévention.
Le choléra peut causer la mort d’une personne infectée parfois en quelques heures, du fait de la déshydratation engendrée par la perte de liquides que l’infection entraine. Toutefois, la bactérie qui en est responsable peut être éliminée facilement via la chloration de l’eau. Un patient qui vient se faire soigner immédiatement dans un centre de traitement du choléra par une réhydratation et l’administration d’antibiotiques, se rétablit la plupart du temps en quelques jours.
En 2011, la RCA a été l’un des pays d’Afrique centrale et de l’Ouest affectés par une épidémie importante du choléra, qui a causé des dizaines de milliers de cas et plus de 2. 000 morts. La RCA avait alors enregistré environ 200 cas et une quinzaine de morts.

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