Centrafrique : deux éleveurs Peuls tués à Bocaranga par les forces de défense

Publié le 23 janvier 2022 , 7:09
Mis à jour le: 23 janvier 2022 12:50 pm

 

Bangui, 24 janvier 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Ils voulaient faire recours à la justice de leur pays pour régler autrement leur litige, malheureusement ils ont été tués : l’un sur place, l’autre après ses blessures. À Bocaranga, dans la préfecture de l’Ouham-Péndé, deux hommes, tous des éleveurs peuls, qui voudraient régler leur litige en allant au poste de la gendarmerie locale, se sont retrouvés accusés à leur tour d’être des rebelles de 3R, puis neutralisés. Incroyable!

des rebelles du mouvement 3R en tenue militaire dans la ville de Bocaranga le 28 mars 2019. Photo CNC / Maïguelé.
ÀBocaranga le 28 mars 2019. Photo CNC / Maïguelé.

 

Selon les familles des victimes, tout a commencé la semaine dernière par un braquage d’un éleveur peul par trois malfaiteurs parfaitement inconnus. Mais la victime, traumatisée par cet acte criminel d’un autre siècle, pointe du doigt un autre éleveur d’êtres responsable du braquage.

Les enfants de la victime, pieds sur terre, ont retrouvé le suspect et l’ont conduit au poste de la gendarmerie de Bocaranga. En arrivant sur place, le commandant de la brigade pense qu’il est vraiment nécessaire de voir le lieu de la scène et reconstituer le braquage. Il désigne deux soldats FACA pour les accompagner. Mais en allant, ils ont croisé à 5 kilomètres de la ville d’autres éléments de forces de défense et de sécurité, accompagnés de quelques parents de la victime. Chose étonnante, le suspect, qui était présent sur place, a vite été accusé d’être un rebelle de 3R.

Sans vérification, un autre soldat FACA tourne son arme contre lui et tire à bout portant, tuant sur place le suspect. Plus grave encore, la victime, de son côté, à lui aussi été grièvement blessé par balle à la main, puis à la poitrine. On ignore les raisons de son agression, mais il a succombé plus tard à ses blessures.

Cette affaire montre à quel point les droits élémentaires de cette minorité sont foulés à pied par ces forces de l’ordre recrutées sur des critères inconnus et mal formés.

Mais selon la gendarmerie locale, les vrais suspects de l’affaire viennent d’être interpellés. Ils s’agit de trois ex-miliciens Anti-Balaka qui sont actuellement au poste de la gendarmerie.

 

Par Gaël Bobérang

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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