Centrafrique : colère et stupéfaction des habitants de Zémio contre les taxes illégales instaurées par le maire de la ville

Publié le 19 juillet 2022 , 8:12
Mis à jour le: 20 juillet 2022 1:04 am

 

Rédigé par Félix Ndoumba

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 20 juillet 2022

 

Bangui (CNC) – Si à Bangui  le prix du carburant, des vêtements,  de transports et des produits alimentaires  s’envole à cause de la guerre menée par la Russie en Ukraine, à Zémio, chef-lieu de la sous-préfecture de la préfecture du Haut-Mbomou, c’est madame la maire de la ville, madame Rosalie Nawira  qui appauvrie  sa population à travers l’instauration des taxes, des redevances et des prélèvements illégaux  non prévus par la loi.

 

Si nous sommes dans un pays normal comme ailleurs, les coûts de la reconstruction des habitations des particuliers détruites lors de la crise militaropolitique de 2012 – 2015 sont intégralement assumés par l’État, c’est-à-dire la commune en question. Mais en République centrafricaine, c’est tout le contraire. Chacun cherche soi-même à assumer les coûts exorbitants  de ses biens meubles et immeubles détruits.

À Zémio, c’est encore pire.

Madame la maire de Zémio, Rosalie Nawira
Madame la maire de Zémio, Rosalie Nawira

À Zémio, la reconstruction de son habitation devient extrêmement chère

 

Comme vous le savez, durant cette crise militaropolitique, plus de la moitié des habitants de Zémio étaient partis en exil en traversant le fleuve Oubangui vers la République Démocratique du Congo. Mais depuis quelques mois, avec le retour de la paix dans la localité, ces populations déplacées ont manifesté leur désir de rentrer chez elles. Mais il faut d’abord reconstruire sa maison. Et justement sur ce point que madame la maire de la ville,  Rosalie Nawira, au lieu d’encourager le retour de ces déplacés et exilés chez eux,  préfère avant – tout  s’occuper de ses poches et portefeuilles. Elle impose, tenez-vous bien,  pour chaque maçon, le versement d’une taxe municipale de 25 000 francs CFA sur chaque habitation des déplacées qu’ils reconstruisent. Et il impose désormais que ce montant devienne régulier chaque année. Du jamais vu.

Et ce n’est pas tout! Madame la maire instaure également les taxes  sur la vente  de boissons traditionnelles appelées Ngouli. Ceci dit, chaque vendeur de ces boissons doit désormais verser chaque année à la mairie 10 000 francs CFA. C’est aussi le même cas pour les coiffeurs et les coiffeuses.  On ne parle pas d’un salon de coiffure, mais des particuliers qui tressent  des cheveux chez eux. Incroyable!  Ils doivent payer 10 000 francs CFA par an, alors que les grosses boutiques payent seulement 5000 francs CFA par an.

 

Taxes sur les produits vivriers

 

Et ça continue!  Cette fois, c’est le pire des pires. Comme vous le savez, depuis 5 ans, la majorité de la population de Zémio est vers la République démocratique du Congo. Donc on n’y trouve pratiquement rien  comme produits alimentaires dans la ville. Tout ou presque  vient de la RDC voisine. Mais madame le maire, dans sa stratégie  de racket de la population, instaure encore des taxes sur les importations. Et tenez – vous bien! Chaque cuvette de manioc est taxée à 1 000 francs CFA, et la personne qui importe la marchandise doit également payer une taxe sur sa tête qui s’élève à 500 francs CFA. Que ça soit centrafricain ou non.

En plus, si d’aventure vous vous rendez sur le marché pour vendre cette cuvette de manioc, tu dois encore payer la taxe à la mairie, et ce, pour chaque cuvette à 500 francs CFA, dans toutes ces tracasseries, il faut aussi ajouter la taxe de l’UPC. Ceci dit, si vous importez une cuvette de manioc de la RDC, tu dois payer rien qu’à la mairie  2000 francs CFA de droit et taxes.

Dans cet article, nous vous indiquons seulement quelques exemples, les autres détails viendront après dans nos prochains articles.

 

Réaction des autorités

 

Joint au téléphone, le conseiller économique de la région, monsieur  Romaric Sangou-Zirani,  affirme à CNC qu’il est informé également des taxes instaurées par madame la maire Rosalie Nawira, mais c’est inacceptable.

«  C’est incroyable de faire souffrir sa propre population de cette manière. Une population qui est déjà largement frappée par la situation économique du pays. Nous devons faire tout  pour préserver le pouvoir d’achat de la population et non le détruire »., affirme le conseiller économique, monsieur  Romaric Sangou-Zirani.

Au même moment, nous avons tenté en vain, de joindre madame la maire sur son mobile.

Affaire à suivre…

 

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