Centrafrique : accord de Khartoum, Ali Darassa saisit l’Union africaine.

Publié le 8 mars 2019 , 2:09
Mis à jour le: 8 mars 2019 2:10 am
Le chef rebelle Ali Darassa de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC).

 

 

Bangui (CNC) – La mise en place du gouvernement d’union nationale de Firmin Ngrebada continue de faire couler beaucoup d’encre parmi les groupes armés. Après le FPRC et le MPC, c’est le tour de l’UPC de contester publiquement la nouvelle composition du gouvernement issu de l’accord de paix de Khartoum signé le 6 février dernier.

 

Dans sa correspondance du 6 mars au Président de la commission de l’Union africaine Moussa Mahamat Faki, le chef d’État-major et patron de l’UPC (Unité pour la paix en Centrafrique ) Ali Darassa accuse formellement le pouvoir de Bangui de mettre en péril la bonne application de l’accord de paix de Khartoum signé le 6 février dernier à Bangui par toutes les parties en conflit :

«  … depuis la signature de l’Accord de Paix, le Gouvernement du Président de la République, le Professeur Faustin Archange TOUADERA, n’a cessé de déroger aux termes de cet Accord.

L’UPC a pu constater :

– La signature précipitée de plusieurs décrets de mise en œuvre avant que ne soit mis en place le gouvernement inclusif prévu par l’Accord, le tout sans concertation ;

– La reconduction dans leurs fonctions de ministres régaliens, sans tenir compte des préconisations et loin de toute idée d’inclusion ou de partage, en reléguant les quelques autres personnes désignées à une position marginale. Loin de l’esprit de l’Accord de Paix signé à Khartoum et Bangui.

– Si des efforts didactiques ont été déployés par l’UPC en province, le Gouvernement n’a jusqu’à aujourd’hui toujours pas informé les Centrafricains sur le contenu de l’Accord, ni même publié le texte définitif et complet… », peut-on lire dans la correspondance du chef rebelle Ali Darassa à Moussa Faki.

Avant de pointer du doigt le comportement plus qu’abusif des deux têtes de l’Exécutif national notamment le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA et son Premier ministre Firmin Ngrebada, le patron de l’UPC a même pris le soin d’énumérer toutes les actions entreprises par son mouvement depuis la signature de l’accord de paix de Khartoum :

« … l’UPC prend au sérieux les engagements solennellement pris dans ces Accords et dans un esprit responsable, fait-tout pour les tenir dans les zones sous son contrôle.

Chacun a ainsi pu constater les faits suivants :

Aucun incident militaire, aucun recours à la force armée depuis la signature de l’Accord ;

Les éléments de l’UPC sont allés de village en village informer la population sur les termes de l’Accord et continuent à inviter les réfugiés et personnes déplacées à regagner leurs domiciles ;

Une réunion de réconciliation entre l’UPC et les Anti-Balaka s’est tenue à Datoco (Basse- Kotto) et des mesures concrètes de retour à la sécurité ont été décidées ;

D’autres réunions du même type sont à l’étude ».

Si le chef rebelle Ali Darassa profite de cette occasion pour faire de la pédagogie et le moral au Professeur Touadera et son Premier ministre Firmin Ngrebada, il reconnaît formellement que le fameux accord de Khartoum est sérieusement menacé suite à la « liberté et les arrangements pris par le Gouvernement et le Président de la République ».

Conformément à l’article 34 de l’accord de paix de Khartoum signé le 6 février 2019 à Bangui qui prévoit un gouvernement d’union nationale inclusif avec les représentants des groupes armés signataires dudit accord, le nouveau Premier ministre Firmin Ngrebada à rendu public le dimanche dernier la composition de son gouvernement composé de 36 ministres.

Cependant, 5 groupes armés importants issus de l’ex-coalition Seleka ont menacé de quitter l’esprit de Khartoum pour manque de rigueur dans son application par la partie gouvernementale.

 

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