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Barbarie carcérale au Camp de Roux : Amat al-Habib , Un détenu devenu complètement aveugle, abandonné dans l’indifférence totale de l’État

Barbarie carcérale au Camp de Roux : Amat al-Habib , Un détenu devenu complètement aveugle, abandonné dans l’indifférence totale de l’État

 

Les 17 accusés en tenue orange, dont Dieudonné Ndomathé, devant la cour criminelle de Bangui les_17_accuses_devant_la_cour_criminelle-_dont_dieudonne_ndomate Réincarcération de l’ancien ministre Dieudonné Ndomaté  au camp de Roux : Un Acharnement Politique Dénué de Preuves
les 17 accusés devant la cour criminelle de Bangui

 

Bangui, CNC. À quelques mètres du palais présidentiel de Bangui, une tragédie humaine se joue quotidiennement dans l’enceinte sinistre du Camp de Roux. Amat al-Habib, détenu devenu aveugle durant sa détention, incarne le visage d’un système pénitentiaire où la dignité humaine n’a plus droit de cité.

 

Amat al-Habib : une descente aux enfers programmée

 

L’histoire d’Amat al-habib démontre la cruauté d’un système carcéral transformé en machine à broyer les êtres humains. Privé de ses deux yeux depuis plusieurs mois, ce détenu erre dans les couloirs sombres de la prison, guidé par la compassion de ses codétenus. Une situation qui révèle l’hypocrisie d’un État signant des conventions internationales qu’il piétine allègrement dans ses geôles.

 

« Même pour sortir, pour aller à l’hôpital ou à l’infirmerie, le major, l’Adjudant chef Mbaïram Hubert,  demande de l’argent. Il faut payer. L’infirmier aussi exige sa part. Pendant ce temps, le détenu reste dans sa situation critique », témoigne un proche du détenu qui préfère garder l’anonymat par peur des représailles. Cette extorsion institutionnalisée démontre comment le système pénitentiaire centrafricain s’est transformé en entreprise criminelle où les gardiens sont devenus des bourreaux en uniforme.

« Même pour se soigner, il faut payer de l’argent au régisseur et au major de l’infirmerie. Sans cela, tu ne peux jamais aller à l’infirmerie. Ici, l’infirmerie est devenue une clinique réservée aux détenus riches, ou ils ont de l’argent pour tout payer. Si tu n’as pas assez d’argent, on va te mettre de sérum dans ta cellule, mais là encore il faut payer quelques choses. Ici il n’y a pas de gratuité  », ajoute notre source.

 

Prison du camp de Roux, un mouroir légalisé

 

La déchéance physique d’Amat al-habib n’est pas un cas isolé. Le Camp de Roux s’est métamorphosé en antichambre de la mort où les détenus succombent à petit feu, victimes de la négligence délibérée des autorités.

« Vous êtes ici pour mourir et non pour sortir », proclame cyniquement le major de la prison, l’adjudant chef Mbaïram Hubert, révélant sans fard la politique d’extermination passive mise en œuvre dans ce centre de détention.

 

« Tous les détenus confirment que peut-être on les empoisonne pour mourir à petit feu. D’ailleurs, plusieurs cas de détenus sont morts dans des cas pareils. Il y a récemment un détenu qui est mort parce qu’il est resté comme ça. Son ventre est gonflé, gonflé, gonflé. Il est presque à la porte de la mort, on l’a libéré pour aller se soigner. Il est parti à l’hôpital d’amitié et malheureusement il est mort une semaine plus tard », rapporte un ancien détenu, témoin direct de ces pratiques mortifères.

 

La justice des ténèbres pour Amat al-Habib

 

Pendant que les autorités centrafricaines paradent dans les conférences internationales en vantant leur prétendu État de droit, Amat al-habib et ses codétenus subissent un traitement qui viole toutes les conventions internationales ratifiées par le pays. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre la torture, les Règles de Mandela – autant de textes bafoués quotidiennement dans l’indifférence générale.

 

Le cas d’Amat al-habib dépasse le simple scandale sanitaire. Il expose la faillite morale d’un système judiciaire où la perte de la vue n’est même pas considérée comme un motif suffisant de libération pour raison médicale. Dans quel pays civilisé maintient-on en détention une personne totalement aveugle, incapable d’assurer seule ses besoins les plus élémentaires ?

 

La mort programmée des détenus

 

« Les détenus pensent qu’on les empoisonne pour mourir à petit feu », cette phrase glaçante d’un témoin résume l’atmosphère de terreur qui règne au Camp de Roux. Entre les maladies non soignées, l’insalubrité délibérément entretenue et le racket organisé par le personnel pénitentiaire, tout semble préparé pour précipiter la fin des prisonniers.

 

Le maintien en détention d’Amat al-Habib représente une forme de torture institutionnalisée qui déshonore la République centrafricaine. Son cas démontre comment la justice s’est transformée en instrument d’élimination des indésirables, loin des beaux discours sur la réinsertion et le respect des droits humains.

 

Pendant que les chancelleries occidentales continuent de financer cette parodie de justice complétement sous le groupe criminel Wagner, des hommes comme Amat al-Habib agonisent dans l’obscurité de leurs cellules. Son histoire n’est pas seulement celle d’un détenu devenu aveugle – c’est le symbole d’une nation qui a perdu toute vision morale, où la barbarie s’est institutionnalisée sous couvert de justice.

 

La vraie cécité n’est pas celle d’Amat al-Habib, mais celle d’un État qui ferme volontairement les yeux sur la déshumanisation systématique de ses prisonniers. Le Camp de Roux n’est plus une prison – c’est un laboratoire de la cruauté où se meurt, jour après jour, l’idée même de dignité humaine.

 

Par Alain Nzilo

 

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