Afrique de l’Ouest : « Wagner » en perte de vitesse ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les mercenaires du groupe Wagner font profil bas depuis quelques mois dans leurs zones traditionnelles d’implantation. Mais ils n’en restent pas moins actifs, pour sécuriser leurs intérêts et ceux de la Russie.
Faut-il encore l’appeler Wagner ? Ne serait-ce pas plutôt « Legion Wagner Istra » ? « Africa Corps » ? « Brigade Bear » ? A moins que ce ne soit « Convoy » « Patriot » ou « Enot » ? A vrai dire, depuis la disparition brutale en août 2023, d’Evgueni Prigojine, co-fondateur de Wagner en 2014, avec Dmitry Utkin, qui servait auparavant dans les forces spéciales du service de renseignement militaire de la Fédération de Russie (GRU), Moscou entretient volontairement le flou sur les mercenaires qui continuent de se battre pour la Russie sur le continent africain. Le silence règne dans les médias russes au sujet de ces groupes et de leurs activités. La frontière entre ce qui relève du mercenariat pur et du ministère de la Défense reste aussi très ténu.
Le groupe Wagner n’est pas encore tout à fait mort et il poursuit ses activités au Nord de Mali, en luttant contre les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad. Les mercenaires russes ont subi dans cette région les 27 et 28 juillet derniers l’une de leurs plus cuisantes défaites avec 84 tués à à Tinzaouatene, près de la frontière algérienne. Selon des sources occidentales, pas moins de 1500 soldats identifiés sous la bannière « Wagner » stationneraient encore au Mali. Leur crainte est d’être absorbés, à plus ou moins court terme, par Africa Corps, que Moscou avait présenté en son temps comme la nouvelle dénomination de Wagner. En fait, cette société militaire privée, arrivée fin 2024 avec du matériel lourd (notamment des blindés) s’est positionnée dans une trentaine de petites bases avancées dans tout le pays. Selon une source occidentale, 17 de ces bases ont été érigées près de Tessalit, 7 près de Kidal et 5 vers Aguelhok.
Jeunes recrues
Une autre SMP russe, la Brigade Bear, s’est installée quelques mois au Burkina Faso à Ouagadougou et sur deux bases militaires voisines, avant d’en partir fin août-début septembre 2024. Comme Wagner et Africa Corps au Mali, la « Brigade des Ours » venait pour sécuriser les intérêts russes en Afrique, principalement les ressources minières, principalement l’or. En 2024, pas 58 tonnes ont été extraites au Mali, 48 tonnes au Burkina Faso. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elles étaient en terre africaine pour enrôler de jeunes recrues pour le front ukrainien. Récemment, des hommes de Sierra Leone et de Somalie ont été découverts comme soldats sur les champs de bataille ou ont été faits prisonniers.
Début décembre 2024, une délégation du ministère russe de la Défense, conduite par Alexsei Krivoruchko (vice-ministre) était en visite à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale. La présence de soldats et de mercenaires russes dans le pays a été évoquée par des médias sans être confirmée officiellement. La Russie a également signé, en mai dernier, un accord de coopération militaire avec Sao Tomé-et-Principe. Ce qui pourrait déboucher sur l’envoi de troupes : reste à savoir si elles seront conventionnelles ou mercenaires. De toute évidence, la Russie semble vouloir étendre sa toile sur le continent africain, notamment en Afrique de l’Ouest….
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