Acte de Défiance : les généraux du MPC choisissent de rester dans la CPC

Acte de Défiance : les généraux du MPC choisissent de rester dans la CPC

Les combattans rebelles du MPC de Mahamat Alkhatim
Les combattans rebelles du MPC de Mahamat Alkhatim. Photo CNC

 

 

 

Bangui, 24  décembre 2023 (CNC) –Le récent développement au sein du Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC) démontre la complexité et la précarité du paysage politique et sécuritaire en République centrafricaine. Un communiqué diffusé par des officiers du MPC marque un tournant décisif : le refus d’un accord signé par leur leader, le général Mahamat Al-Khatim, avec le gouvernement, visant à réintégrer le MPC dans l’Accord de Paix de Khartoum de 2019.

 

Dans un acte de dissidence remarquable, les généraux du MPC ont déclaré que l’accord signé sans leur consentement n’est plus valable. Cette déclaration survient dans un contexte d’escalade de violence, notamment l’assassinat de certains de leurs officiers par les mercenaires russes du groupe Wagner, peu après la conclusion de l’accord. Les officiers du MPC interprètent ces actes comme une preuve irréfutable de la mauvaise foi du gouvernement centrafricain dans l’application de l’accord, ce qui, selon eux, s’inscrit dans une suite de manquements aux engagements pris antérieurement.

 

Cet accord signé entre Al-Khatim et le gouvernement centrafricain acte définitivement le retrait du MPC de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) et son retour dans l’APPR-RCA. Mais la décision des officiers généraux du MPC de ne pas reconnaitre cet accord et leur volonté de rester dans la CPC soulève des questions cruciales sur la stabilité des alliances politico-militaires en République centrafricaine et met en lumière les défis inhérents à l’application des accords de paix dans des environnements volatiles.

 

L’impasse soulignée par les généraux du MPC met en évidence les obstacles systémiques au processus de paix. L’accord de Khartoum, bien qu’historique, a été critiqué pour son manque de mécanismes de suivi efficaces et pour ne pas avoir abordé les causes profondes du conflit. Les récents événements suggèrent que sans une volonté politique réelle et un engagement communautaire, les accords de paix peuvent être réduits à de simples accords sur papier, incapables de résister aux dynamiques complexes du pouvoir et de la guerre.

 

La situation actuelle interpelle non seulement le gouvernement de la République centrafricaine mais aussi les acteurs internationaux qui ont facilité et soutenu l’accord de Khartoum. Les implications sont claires : sans une approche inclusive qui va au-delà des signatures et des cérémonies officielles, la paix durable reste hors de portée.

 

Les actions du MPC et la réaction violente des mercenaires russes posent des questions importantes : Comment garantir la sécurité des signataires des accords de paix ? Quelle est la légitimité des accords conclus sans un consensus interne complet ? Et surtout, comment les communautés centrafricaines, épuisées par des années de conflit, peuvent-elles naviguer dans un paysage politique où les accords sont aussi fragiles que les cessez-le-feu qu’ils sont censés garantir ?

 

Alors que la République centrafricaine continue de lutter pour la paix, les événements récents offrent une occasion d’examiner de plus près les fondements sur lesquels la réconciliation et le progrès doivent être construits. Il est impératif que toutes les parties prenantes – gouvernement, groupes armés, communautés locales et partenaires internationaux – revisitent la table des négociations avec une ouverture à un dialogue approfondi et une volonté de reconnaître et de rectifier les erreurs du passé. Seule une telle introspection peut mener à une paix authentique et à la réconciliation nationale.

 

Par Gisèle MOLOMA

Corbeaunews Centrafrique

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