À Berberati, les mercenaires de Wagner sèment  la peur : la population agressée, des pasteurs tabassés

Publié le 2 août 2022 , 8:12
Mis à jour le: 2 août 2022 11:48 am

 

Rédigé par Sim Anselme

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 3 août 2022

 

Bangui (CNC) – Venus soi-disant pour soutenir les soldats de forces armées centrafricaines dans leurs offensives contre les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), les mercenaires de la société russe Wagner, qui sont en majorité des repris de justice, des criminels de haut rang, sont devenus des rois en RCA. À Boda comme à Bria, ou encore à Koui, ou Bambari en allant vers Gordile, ces mercenaires de Wagner n’hésitent plus à commettre des exactions sur les civils : pillage, violence, arrestation arbitraire, détention illégale, assassinat et autres. Mais à Berberati, deuxième ville de la Centrafrique, ils instaurent une nouvelle forme de violence sur les civils. La population, très exaspérée, appelle à l’aide.

Un mercenaire de la société Wagner conduit une moto à Bria
Un mercenaire de la société Wagner conduit une moto

Berberati, une prison à ciel ouvert.

 

Depuis 2018,  le groupe de sécurité privé russe Wagner, dirigé par un proche de Poutine, a pris totalement le contrôle des réseaux du pouvoir, notamment  via de multiples conseillers  russes du Président de la République Faustin Archange Touadera.

Mais sur le terrain, les mercenaires de Wagner, qu’on y retrouve aussi des Syriens, des libyens et des Russes, n’hésitent pas à commettre des viols sur les jeunes filles, des personnes âgées, à piller des villages, à tuer des civils, à interpeller illégalement des civils, y compris des éléments des forces de l’ordre. Mais à Berberati, chef-lieu de la préfecture de Kadéi, deuxième ville de la République centrafricaine, ces hommes de Wagner ont instauré leur propre loi : pas de bruit à partir de 19 heures. Ceci dit, toutes les activités religieuses  et funéraires  de nuit sont formellement interdites. Gare aux contrevenants. Ce sont eux – même qui surveillent l’applicabilité de cette loi de jungle qu’ils ont instaurée.

place mortuaire à Berberati
place mortuaire où les russes ont commis leurs dégâts à Berberati

 

Un pasteur agressé, les jeunes des quartiers tabassés

 

Ainsi, le jeudi dernier, en pleine adoration dans son ministère, un pasteur de l’église évangélique  avait été grièvement tabassé, et les instruments musicaux  dudit ministère ont également été littéralement détruits. Son malheur est d’avoir dirigé une messe de nuit en parfaite violation de ladite loi de silence.

Les cas sont nombreux, et l’on ne peut tout citer. La dernière en date, c’était avant-hier lundi à la place mortuaire d’une jeune femme, décédée après un accouchement difficile. Comme c’est une fille  qui s’est donnée beaucoup à Dieu, les choristes de son église ont voulu lui rendre hommage. C’était à la cité Gérard, un quartier où se trouve la base des mercenaires de Wagner. La famille endeuillée, connaissant bien l’existence  de la loi de silence instaurée par les hommes de Wagner, avait décidé de mener des démarches auprès des autorités locales et les Russes. Finalement, ces derniers ont accepté, mais donnent une condition : il ne faut pas que les chansons et musiques religieuses  raisonnent  dans le quartier au-delà de 19 heures. Finalement, les parents ont décidé de surseoir à ces activités religieuses.

Mais entre temps, un groupe des jeunes du quartier, à travers des danses traditionnelles, anime à leur façon cette place mortuaire. Mais vers 20 heures, les mercenaires russes sont arrivés à bord des motos. Ils sautent immédiatement sur la foule et commencent à tabasser les gens. Ils ne font pas de choix entre ceux qui dansent  et ceux qui ne faisaient rien. C’était une agression gratuite des civils.

Le préfet, sous-préfet, le maire, le commissaire, le commandant de la gendarmerie et tout le monde sont au courant de l’existence  de cette loi de jungle, mais disent ne peuvent rien faire, car ils sont impuissants.

Nous reviendrons sur cette information la semaine prochaine sur d’autres faits.

 

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