Carte Rose CEMAC : Un projet d’intégration régionale en difficulté

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Carte Rose CEMAC : Un projet d’intégration régionale qui ne fonctionne pas

 

Carte Rose CEMAC : Un projet d’intégration régionale qui ne fonctionne pas
La barrière du PK12 à la sortie nord de Bangui. Photo CNC / Fortuné Bobérang.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Un projet qui promettait monts et merveilles mais qui, dans les faits, laisse les automobilistes d’Afrique centrale sur le carreau : voilà ce qu’est devenue la Carte Rose CEMAC. Censée faciliter la circulation des véhicules entre les pays membres et garantir une assurance efficace, elle s’est transformée en cauchemar administratif. À mi-chemin entre bonnes intentions et réalité chaotique, cette initiative révèle les failles d’une région qui peine à transformer ses ambitions en actes.

 

En effet, imaginez-vous,  un camion qui quitte le port de Douala, Carte Rose en poche, direction Bangui. Le passage à la frontière se fait sans accroc, mais dès le lendemain, en plein cœur de la capitale centrafricaine, des policiers bloquent le véhicule en circulation. Ils demandent les pièces afférentes du véhicule, y compris l’assurance. Et si par hasard, le conducteur leur présente sa carte rose de la CEMAC, les policiers la refuse automatiquement. Le document, pourtant valide dans toute la zone CEMAC – parfois pour trois mois, parfois moins selon le contrat –, est balayé d’un revers de main par ces éléments de forces de l’ordre. “Ça ne compte pas ici”, lancent certains agents, réclamant une assurance centrafricaine. Ce scénario, loin d’être une exception centrafricaine, se répète au Cameroun, au Gabon, partout dans la sous-région. Les automobilistes, coincés entre des règles floues et des autorités mal informées, en payent le prix.

 

Pire encore, en cas d’accident, la Carte Rose ne sert à rien. À Bangui comme ailleurs, les victimes d’un sinistre peuvent toujours courir pour toucher une indemnisation. Les assureurs traînent des pieds, les dossiers s’égarent, et les réponses se font attendre indéfiniment. Beaucoup jettent l’éponge, abandonnés par un système qui n’a de régulation que le nom. En Centrafrique, certains vont jusqu’à dire que l’indemnisation n’existe plus. On paie – 25 000, 300 000, 400 000 FCFA, selon les cas,  mais c’est comme jeter l’argent par la fenêtre. L’assurance, Carte Rose ou pas, devient un simple sésame pour calmer les gendarmes sur les routes, sans aucune garantie derrière.

 

Derrière ce fiasco, il y a une CEMAC incapable de s’entendre. Chaque pays tire la couverture à lui, laissant la coopération régionale dans le fossé. Les contrats d’assurance, eux, sont un mystère : on signe, on paye, mais personne n’explique ce qu’on achète vraiment. Quand un problème survient, des clauses obscures sortent du chapeau, et le conducteur se retrouve Gros-Jean comme devant. Ce manque de clarté, ajouté à l’absence de coordination, transforme un projet simple en casse-tête insoluble.

 

Alors que la CEMAC clame haut et fort son rêve d’union, la Carte Rose raconte une autre histoire : celle d’une région où les promesses s’effritent face à la réalité. Sans une réforme sérieuse – des règles claires, des autorités formées, des indemnisations qui arrivent vraiment –, ce bout de papier restera une illusion. Pour les citoyens d’Afrique centrale, c’est une déception de plus, un rêve d’intégration qui s’éloigne un peu plus chaque jour.

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