La Nana-Mambéré, un paradis pour les corrompus

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La Nana-Mambéré, un paradis pour les corrompus
campagne de la lutte contre la corruption de la haute autorités de la bonne gouvernance

La Nana-Mambéré, un paradis pour les corrompus

 

La Nana-Mambéré, un paradis pour les corrompus
campagne de la lutte contre la corruption de la haute autorités de la bonne gouvernance

 

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Des liasses de billets glissées sous la table aux barrières routières, des enveloppes qui circulent pour obtenir un poste, des marchandises qui passent sans contrôle à la douane. Dans la Nana-Mambéré, la corruption fait désormais partie du quotidien. La société civile tire la sonnette d’alarme face à l’inaction des autorités, alors que la préfecture s’enfonce dans un système où seul l’argent ouvre les portes.

 

L’argent est roi dans la Nana-Mambéré

 

“Si vous voulez un service ici dans La Nana-Mambéré, sortez d’abord l’argent”, raconte Jules Bertin Bidama, le visage marqué par la lassitude. Coordonnateur de la société civile de La Nana-Mambéré, il observe depuis des années ce phénomène gangrener tous les secteurs d’activité. À chaque barrage routier, les transporteurs doivent payer des “frais” non officiels. À la douane, les marchandises transitent moyennant des arrangements discrets. Dans l’administration, les postes se monnaient au plus offrant.

 

“Même pour un simple recrutement, il faut donner de l’argent”, détaille M. Bidama. “Les candidats qualifiés mais sans moyens restent sur le carreau, pendant que d’autres achètent leur place“. Cette pratique touche tous les niveaux, des petits emplois aux postes à responsabilité. Un système qui sape la méritocratie et décourage les jeunes diplômés.

 

Les autorités ferment les yeux

 

Plus spectaculaire dans cette histoire, ce système prospère dans l’indifférence totale des autorités. Dans toute la préfecture de La Nana-Mambéré, aucun bureau n’est dédié à la lutte contre la corruption. Aucun mécanisme de contrôle n’existe. “Il n’y a pas de structure de bonne gouvernance ici dans La Nana-Mambéré “, confirme M. Bidama. “Nous, les organisations de la société civile, sommes les seuls à dénoncer ces pratiques“.

 

Les rares tentatives de signalement se heurtent à un mur de silence. Les dossiers disparaissent mystérieusement, les plaintes restent sans suite. “Certains fonctionnaires impliqués sont protégés en haut lieu”, murmure un commerçant qui préfère rester anonyme. “Essayez de les dénoncer, et vous aurez des problèmes“.

 

Une préfecture prise en otage

 

Cette corruption généralisée étouffe l’activité économique de La Nana-Mambéré. Les commerçants honnêtes, écrasés par la concurrence déloyale de ceux qui fraudent, peinent à survivre. Les taxes illégales aux barrages routiers augmentent les prix du transport. Les investisseurs potentiels, rebutés par ces pratiques, évitent la région.

 

“Avant, nous avions beaucoup de commerçants qui venaient du Cameroun “, se souvient Ibrahim, un vendeur du marché de Bouar. “Maintenant, ils préfèrent aller ailleurs. Ils disent qu’ici dans La Nana-Mambéré, il y a trop de racket“. Les conséquences se font sentir sur l’emploi et le pouvoir d’achat des habitants.

 

Des solutions ignorées

 

La société civile de La Nana-Mambéré  ne manque pourtant pas de propositions. M. Bidama plaide pour la création d’une antenne locale de l’Agence de prévention de la corruption, avec de vrais pouvoirs d’investigation. Il demande aussi la mise en place d’une ligne téléphonique pour signaler anonymement les cas de corruption.

 

“Nous avons besoin d’une volonté politique forte”, insiste-t-il. “Il faut des enquêtes sérieuses, des sanctions exemplaires. Les corrompus doivent savoir qu’ils ne sont plus intouchables.” Il suggère également un programme de sensibilisation dans les écoles et les médias locaux.

 

Un avenir dans la misère

 

Pendant ce temps à Bangui, on célèbre la journée internationale contre la corruption dans les salons climatisés. Des discours, des promesses, des résolutions qui ne changent rien sur le terrain. Dans la Nana-Mambéré, l’argent continue de dicter sa loi.

 

“Si rien n’est fait, nos enfants grandiront en pensant que la corruption est normale”, s’inquiète M. Bidama. “Est-ce l’héritage que nous voulons leur laisser ?” Une question qui résonne dans toute la préfecture, où la population attend toujours des actes concrets pour assainir la vie publique.

 

 

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