Radio Centrafrique : 66 ans dans l’oubli
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Le 8 décembre 2024 n’a pas résonné dans les micros de Radio Centrafrique. Cette date anniversaire des 66 ans de la radio nationale n’a fait l’objet d’aucune mention à l’antenne. Le ministre de la Communication et la direction n’ont programmé ni événements, ni émissions spéciales pour marquer cette étape.
Cette situation interpelle quand on regarde le passé. En 2008, la radio vivait autrement son cinquantenaire. Christian Aimé Ndota, alors directeur général, avait bâti un programme d’activités pour toute l’année : émissions rétro diffusant des archives des années 60 à 90, participation d’anciens journalistes et animateurs, caravanes dans les 16 préfectures du pays. La radio disposait aussi d’un projet de modernisation incluant le passage au numérique et une hausse significative de son budget.
Les années ont effacé ces ambitions. Le budget est resté minimal – moins de 20 millions de francs CFA en 2008. Les crédits pour l’entretien des équipements ne dépassaient pas 3,2 millions, tandis que le carburant et les lubrifiants devaient tenir avec 1,5 million. Sans véhicule de reportage ni matériel technique renouvelé, la radio peine à couvrir l’actualité nationale.
Cette dégradation progressive n’empêche pas d’autres célébrations médiatiques. En février 2024, la télévision nationale fêtait ses 50 ans. Le ministre Maxime Balalou avait organisé une cérémonie, même préparée à la dernière minute après un rappel du même Christian Aimé Ndota, redevenu simple agent.
Le contraste entre ces deux traitements pose question. Radio Centrafrique touchait autrefois tout le territoire grâce à ses émetteurs de 100 kW. Elle diffusait même à l’international via des relais satellite. En 2008, des projets allaient vers internet et la modernisation des 16 stations régionales.
Aujourd’hui, les émetteurs affaiblis ne couvrent plus qu’une partie du pays. Les équipements vieillissent sans maintenance. Le personnel manque de formation continue. L’autonomie de gestion, pourtant vitale, n’a jamais vu le jour contrairement aux radios publiques du Tchad ou du Cameroun devenues des offices.
Les auditeurs restent attachés à leur radio nationale. Ils appellent dès qu’une panne interrompt les émissions. Dans les préfectures, beaucoup comptent sur elle comme seule source d’information après 17h. Cette relation de confiance méritait une célébration des 66 ans.
Le silence actuel interroge l’avenir de Radio Centrafrique. Sans investissements dans les équipements, sans formation du personnel, sans autonomie budgétaire, comment pourra-t-elle continuer sa mission ? Le gouvernement doit clarifier sa vision pour ce média public historique.
Les solutions existent. D’autres pays africains ont transformé leurs radios nationales en entreprises publiques autonomes. Cette évolution permet de générer des ressources propres tout en gardant le service public. Radio Centrafrique pourrait suivre cette voie pour retrouver ses moyens d’action et son rayonnement d’antan.
L’anniversaire oublié des 66 ans traduit un besoin urgent de repenser l’avenir de Radio Centrafrique. Le temps presse pour sauvegarder cet outil d’information qui accompagne les Centrafricains depuis 1958.
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