Les ex-combattants de la LRA à Zémio : Une transition difficile vers la réintégration
Bangui, 05 octobre 2023 (CNC) – À Zémio, dans la préfecture du Haut-Mbomou, un groupe d’ex-combattants locaux de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) se retrouve à la croisée des chemins après leur démobilisation et le rapatriement de leurs compagnons d’armes par les gouvernements centrafricain et ougandais le 28 septembre dernier. Ces hommes et femmes natifs de Zémio sont aux prises avec d’énormes difficultés dans leur processus de réintégration à la société civile.
La réintégration des ex-combattants est un défi complexe, et ces anciens membres de la LRA sont confrontés à des problèmes majeurs tels que le manque de prise en charge et de logement. La situation est telle que beaucoup d’entre eux se sentent abandonnés à leur triste sort.
Honizine, une ex-combattante, décrit les défis auxquels ils font face au quotidien : “On se porte bien, sauf qu’on n’a pas de maison. Quand on vit chez quelqu’un, on n’est pas toujours à l’aise. Trouver à manger ici, c’est difficile. On n’a reçu aucune aide, nous voulons qu’on nous bâtisse des abris et qu’on nous donne un peu d’argent pour s’occuper de nos enfants.”
La stigmatisation demeure également un problème majeur pour ces ex-combattants. Crépin Anselme explique : “En tout cas, il y a la stigmatisation qui est restée au sein de la communauté et cela nous met vraiment à l’écart. Nous n’avons pas accès à des choses qui se passent en public. Quand on nous marche comme ça, il y a des gens qui nous montrent que celui-là est ‘Tongo-Tongo’. En tout cas, ça nous met mal à l’aise que ce qui nous préoccupe est le système de rapatriement qui s’est passé dans notre communauté.”
L’adjoint au maire de Zémio, Ousmane Vodji, témoigne de la précarité de la situation : “Ceux qui peuvent rester à Zémio ont vraiment un autre souci, parce qu’ils ne sont pas pris en charge. Il y a des enfants des combattants de la LRA qui sont restés, il y a également des femmes des combattants de LRA qui sont restées, ainsi que des victimes de ces combattants qui ont été kidnappées par la LRA et qui ont passé un an, deux ans, un mois, etc., sont aussi à Zémio.”
Le sous-préfet de Zémio indique que le gouvernement est en train de mettre en œuvre des mesures pour venir en aide à ces ex-combattants. Il explique : “Il y a des femmes, il y a des hommes. Tout ce monde là n’est pas encore pris en charge. Ils se sont éparpillés dans des villages mais également dans la ville. Ils sont entre 300 à 350. Ils sont en débandade. Donc tout ce monde est habitué avec des armes. Donc vraiment ils sont beaucoup menaçants. Ils sont violents.”
Ces ex-combattants, originaires de Zémio et de ses environs, ont passé plus de dix ans au sein de la LRA avant d’abandonner la lutte en 2021 pour rejoindre la société civile. Leur chemin vers une réintégration complète est parsemé de défis, mais il est essentiel que les autorités centrafricaines et internationales fournissent un soutien adéquat pour faciliter leur transition vers une vie civile stable et pacifique. La réintégration réussie de ces anciens combattants est non seulement cruciale pour leur propre bien-être, mais aussi pour la stabilité et la réconciliation dans la région de Zémio et au-delà.
Par Fidèle ZEGUINO
Correspondant du CNC dans le grand sud-est
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