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Centrafrique: Enquête spéciale, au cœur de la mafia à la Présidence de la Republique.

Centrafrique: Enquête spéciale, au cœur de la mafia à la Présidence de la Republique.

Professeur Faustin Archange TOUADERA
Professeur Faustin Archange TOUADERA

Bangui le 19 octobre 2016. 12:00′.

Par: Jean – Paul Naïba.

Révélation / M. Touadéra, dites au peuple les raisons de vos fréquentations avec Aziz Nassour, trafiquant d’armes, de diamants et de drogue, activement recherché par Interpol ?
Selon des informations dignes de foi en notre possession, le président Touadéra, démocratiquement élu et candidat de la politique de la rupture, entretient régulièrement des relations plus que fraternelles avec un certain Aziz Nassour, de nationalité libanaise. Encore un libanais, un véritable mafioso connu comme étant un trafiquant d’armes, de diamants et de la drogue et activement recherché par l’Interpol. Il l’a reçu à plusieurs reprises et le reçoit sans gêne, chez lui à Boy-Rabé et puis, au palais de la Renaissance, symbole de la démocratie et manoir du Graal. Et fort de ses prérogatives constitutionnelles, il lui a promis l’attribution de beaucoup de contrats et de permis dont les objets et les domaines ne seraient pas à ce jour connus mais lui a déjà délivré un permis, celui d’exploration et d’exploitation du diamant. Cette manœuvre de pacte avec la pègre locale et internationale, autour du président Touadéra, est incarné et acti
vement défendu, tel un conseil mérité de la cause collective ou de la famille, par son directeur de cabinet, dont la moralité heurte, dérange tous les milieux diplomatiques, et souille un peu plus la personnalité du président de la République. Par son intermédiaire et sous sa pression régulière, des grosses sommes d’argent ont été données par ce mafioso à certains membres du cabinet présidentiel, à savoir des conseillers et autres chargés de missions, et à certains puissants membres de la famille, acquis à la cause de Touadéra, et continuent d’être gratifiées à d’autres pour que la mafia puisse arracher des juteux marchés dans les domaines économiques les plus sensibles et même les plus stratégiques, s’installer solidement dans l’âme de la République, et prendre commande de la gestion des affaires de la cité. Une information qui fait déjà peur à une large majorité des centrafricains qui ont fait confiance au candidat Touadéra,
qui lui ont confié la gestion de leur destinée, mais qui commencent à douter de sa capacité réelle et de sa détermination à incarner la rupture, à se départir des méthodes de son mentor, le général d’opérette, François Bozizé, consistant à user de ses prérogatives constitutionnelles, pour nouer des relations avec des réseaux mafieux au détriment des intérêts de la République. Des méthodes qui ont fini par servir de lits à son départ et au foisonnement des maux dont souffre encore à ce jour la République.
Mais, qui est donc M. Aziz Nassour ?
Un homme dont la responsabilité est établie dans des actes de liquidation de la République, dont les mains sont pleines du sang des centrafricains et dont la seule évocation du nom fait rappeler les causes des terribles tragédies qui ont secoué l’âme de la République et mis à genoux tout un peuple sur sa propre terre, celle de ses ancêtres et de ses aïeux. Autant les combattants de la liberté et de la démocratie qui sont les yeux, les oreilles et la bouche de tout un peuple, longtemps soumis et longtemps brimé par tous, sont disposés à soutenir toute décision courageuse prise par Touadéra pour le bien – être du peuple centrafricain, autant ils ne sauraient se taire ou restés insensibles à ce type de relations qui, sous d’autres cieux, friserait déjà un acte de trahison, susceptible d’appel à la démission et qui risque de décrédibiliser une fois de plus l’homme de Boy – Rabé et ternir son image dans la conscience collective. Le présid
ent Touadéra a donc intérêt à se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard : refuser de fréquenter et de serrer les mains à tous les bourreaux du peuple centrafricain.
Jugez – en vous – mêmes, selon des investigations menées et consolidées par le très crédible journal français, « Le Monde » :
« L’ancien conseiller de Mobutu est devenu l’un des criminels, les plus complets des clients de HSBC : trafiquant d’armes, de diamants et de drogue, il a aussi donné un coup de main à Al-Qaida, sans que la banque ne s’en émeuve.
Shimon Yelinek est un homme d’affaire Israélien basé au Panama. Derrière ce masque anodin se cache en vérité l’un des criminels, les plus polyvalents que l’on trouve parmi les clients de HSBC à Genève : trafiquant d’armes, de diamants et de drogue, il a aussi participé au financement du terrorisme. Son plus grand fait d’arme ? L’opération Otterloo. Fin 2001, un chargement de 3 117 kalachnikovs et 5 millions de cartouches quitte le navire Otterloo, dans le port de Turbo, en Colombie. Achetées à l’armée du Nicaragua, les armes étaient destinées en théorie à la police du Panama. Yelinek s’arrange en fait pour les livrer aux Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), un groupe paramilitaire d’extrême droite.
Ses compétences et son réseau de trafiquant d’armes, Yelinek, né en Israël en 1961, les développe en Afrique entre 1980 et 2001. Dans les années 80 et 90, Yelinek est le chef de la sécurité de Mobutu Sese Seko, le dictateur du Zaïre (actuelle République démocratique du Congo). C’est là qu’il se lie d’amitié avec Aziz Nassour, un diamantaire libanais. Proche collaborateur du dictateur Mobutu, ce dernier exporte à Anvers des pierres du Liberia et de Sierra Leone, entre autres. Tous deux sont ou seront clients de HSBC.
Al-Qaida a besoin de diamants.
En 2000, Al-Qaida prend contact avec Aziz Nassour. La raison ? Le groupe terroriste désirait sortir son argent des banques pour acquérir des diamants, afin d’éviter d’éventuelles sanctions bancaires. Le groupe terroriste, qui avait déjà frappé les deux ambassades américaines de Tanzanie et du Kenya, avait besoin de préserver ses liquidités en préparation des attentats du World Trade Center, en septembre 2011. Le marché du diamant en Afrique de l’Ouest était une cible parfaite, comme le souligne un rapport de l’organisation non-gouvernementale Global Witness dévoile les étapes de cette affaire. En décembre 2000, deux membres d’Al-Qaida, Ahmed Ghailani et Fazul Abdullah Mohammed, approchent donc Nassour à Kinshasa. Ils sont notamment connus pour leur participation aux attentats contre les ambassades de Dar es Salaam et Nairobi en août 1998. Le contact se révèle prometteur.

Quel rôle Yelinek joua-t-il dans cette affaire ? Dans une des clauses de l’accord, Nassour s’engageait à procurer des armes au Président Taylor et aux rebelles qu’il soutenait, les RUF. Fin 2000, Nassour contacte son vieil ami Yelinek. Alors basé au Marriott de Miami et répondant au téléphone sous le nom de code « Sierra », le trafiquant israélien transmet la demande à son collègue Ori Zoller. Ancien membre des forces spéciales israéliennes, ce dernier exerce dans le commerce des armes au Guatemala. Le choix n’est pas sans raison : Zoller prend part à l’opération Otterloo qui est en train de se dérouler.
À l’époque, Aziz Nassour montait une opération avec son cousin Samih Ossaily pour acheter des diamants au Revolutionary United Front (RUF). Soutenu par Charles Taylor, le RUF tentait de répliquer en Sierra Leone le coup d’état réussi de ce dernier au Liberia. L’affaire était donc conclue d’avance : le RUF avait besoin de vendre des diamants et Al-Qaida était preneur.
Les remords d’un diamantaire.
Cependant, l’affaire s’effondre. Début 2001, Ali Darwish, un diamantaire de Sierra Leone, décide de se repentir. Il avait notamment mis en lien Nassour avec Ibrahim Bah, confident du Président Charles Taylor et proche des rebelles du RUF. Il informe les autorités américaines du trafic d’armes illégal. Celles-ci n’agissent pas mais la confiance ne règne plus entre RUF, trafiquants et diamantaires.
Au même moment, la découverte du chargement de l’Otterloo fait scandale dans la presse latino-américaine. Yelinek est sous le feu des projecteurs. Après avoir été incarcéré au Panama entre 2002 et 2004 puis relâché grâce à des pots-de-vin virés de son compte HSBC, il disparaît dans la nature. Il refait surface en 2011. Il est alors le sujet d’une enquête de la Drug Enforcement Administration (DEA) et du Département du Trésor des Etats-Unis pour ses liens supposés avec le réseau de trafic de drogue colombien de Cifuentes Villa. Ce dernier est affilié au fameux et violent cartel mexicain de Sinaloa.
Les données recueillies par Le Monde dans les documents « SwissLeaks » indiquent que Yelinek a pu maintenir des comptes chez HSBC Private Bank (PB) jusqu’en 2007. À cette époque, Yelinek possédait encore 860 000 dollars dans cette institution. Ses comptes étaient liés à des sociétés écrans : Ubicon Corp. et Fenco Holding Inc. Avec la collaboration de journalistes de la Süddeutsche Zeitung, Le Monde s’est procuré les certificats de constitution de ces entreprises. Possédant déjà des entreprises écrans au Panama, Yelinek a voulu varier. D’après les documents originaux, Ubicon Corp. et Fenco Holding Inc. furent créées en avril et juin 2004 dans les îles Vierges britanniques, respectivement au nom de Yelinek et sa femme, Limor Yelinek.
Malgré son profil de trafiquants d’armes et de blanchisseur d ‘argent pour le compte d’un cartel colombien, la filiale HSBC PB n’a pas ordonné la fermeture des comptes de Yelinek. Elle ne pouvait cependant pas ignorer les agissements de son client. Il avait été fiché à plusieurs reprises entre 2000 et 2011 par des agences de sécurité américaines, belges et latino-américaines.
Plus accablant encore pour HSBC, le Washington Post avait mentionné Yelinek dans l’enquête menée sur la filiale diamantaire d’Al-Qaida en Afrique de l’Ouest début 2000. Après l’affaire Otterloo en 2001, son nom était partout dans la presse latino-américaine. HSBC PB semble donc fautive de complicité. Consciente ou pas ? Cela reste à définir. Avec autant de signaux d’alertes, l’ignorance n’est cependant pas une excuse valable. Aliaume Leroy ». Affaire à suivre…..

CNC.

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