CENTRAFRIQUE : KM5 : URGENCE ABSOLUE !

Publié le 9 avril 2018 , 4:20
Mis à jour le: 9 avril 2018 4:20 pm

CENTRAFRIQUE : KM5 : URGENCE ABSOLUE !

 

 

 

 

 

 

Bangui, le 9 avril 2018.

Par : Joseph Akouissonne de Kitiki, CNC.

 

LES BANDITS RIPOSTENT A L’ARME LOURDE

           Il fallait s’y attendre. Nous y sommes.  La bombe KM5 a explosé !

          Les FACAS et la MINUSCA avaient, semble-t-il, décidé d’en finir avec les malfrats du KM5, en menant une opération de désarmement des djihadistes en herbe qui pourrissent la vie du quartier et de ses habitants. Mais ceux-ci ont riposté à l’arme lourde.

          D’après nos informations, le gouvernement n’avait pas voulu donner son accord pour cette intervention salutaire, alors qu’elle devrait être son objectif sur tout le territoire. Incompréhensible ! Si cela s’avérait, nous serions en face d’un acte de non-assistance à population en danger.

          En outre, il semblerait que les bandits aient été bien informés. N’ont-ils pas accueilli les forces de l’ordre à coups de canon ? C’est un véritable guet-apens que le chef de bande et ses complices ont tendu à la MINUSCA et aux FACAS !

          Les forces de l’ordre ont dû reculer. Cette capitulation est insupportable ! Comment peut-on laisser tout un quartier et ses habitants à merci des tueurs ? Comment peut-on imaginer que l’armada onusienne et les FACAS reculent devant un petit groupe de terroristes ?  A quel jeu dangereux jouent le Président de la République et son Gouvernement ?   

          On aimerait que les autorités entendent les cris de détresse qui montent du pays. Les Centrafricains en ont assez de ce qui ressemble à une trahison et à une capitulation devant les envahisseurs. La tragédie qui se passe au KM5 est symptomatique de l’état d’esprit des dirigeants face aux rebelles. De louvoiements en tergiversations, les gouvernants donnent l’impression d’être impuissants et d’abandonner le territoire aux rebelles. Pourquoi cet immobilisme face aux dangers ?

          L’atmosphère à Bangui est viciée.  Cette situation ne peut plus durer. La capitale, avec le dernier défi des bandits du KM5, a désormais son califat et son émir. Si l’on n’y prend garde, le pouvoir légitime est menacé. La confiance que le citoyen centrafricain avait encore à son égard, est en train de disparaître.

 

LES CENTRAFRICAINS SINTERROGENT : LE POUVOIR EST-IL ENCORE CAPABLE DASSURER LEUR SÉCURITÉ ?

          80% du territoire sont tenu par les bandes armées, déterminés à s’emparer du pouvoir. Elles narguent ouvertement un pouvoir qui semble céder aux oukases des ex-Sélékas. Pour ces voyous, l’entêtement du pouvoir à préférer le dialogue à l’affrontement est un signe de faiblesse. 

          Il faut abandonner cette voie improductive et changer son fusil d’épaule avant qu’il ne soit trop tard. On ne peut pas tendre indéfiniment la main à des assassins qui massacrent un peuple et refusent la concertation.

           Les citoyens s’interrogent avec anxiété sur l’avenir de leur pays. Depuis deux ans, l’insécurité et les massacres ne cessent d’aller crescendo. Le pillage des matières premières, qui permet aux assaillants de s’équiper en armes, provoque désormais des affrontements fratricides au sein même des ex-Sélékas, chacun cherchant à contrôler les mines d’or et de diamants.

          Ajoutez à cela le poids des forces étrangères, qui tirent les ficelles de dirigeants pantins, affaiblis et conciliants.

          Cette politique suicidaire ne peut plus durer. Le gouvernement doit réagir et vite. Ce qui se passe au KM5 est gravissime. Les périls sont aux portes du pouvoir et risquent de gagner d’autres quartiers de la capitale. L’illusion de sécurité qui semble régner dans Bangui est désormais menacée. Le président Touadera et son gouvernement sont en danger.

 

L’ONU DOIT CONVOQUER DURGENCE UNE RÉUNION INTERNATIONALE SUR LA R.C.A.

          Le pouvoir actuel ne semble pas en mesure de ramener la paix et la sécurité. La Centrafrique est en train de sombrer dans un puits sans fond, d’où elle risque de ne jamais sortir. Tout se passe comme si la communauté internationale avait acté dans l’ombre un sinistre plan « B », qui pourrait être la partition pure et simple du pays en deux entités, l’une chrétienne, l’autre musulmane. Projet inenvisageable pour les Centrafricains ! Ils  useront de tous les moyens dont ils disposent pour sauver l’intégrité de leur pays.

          L’ONU ne doit pas laisser sombrer un pays qui compte parmi ses membres. Elle doit prendre ses responsabilités. Des mesures drastiques s’imposent, au-delà des missions de la MINUSCA, pour garantir la sauvegarde du pays, sa souveraineté et la protection de sa population.

          Il ne faut pas laisser pourrir la situation au KM5. Les malfrats doivent être sommés de déposer les armes et de se rendre immédiatement aux autorités. On connait les meneurs. La liste de leur nom  circule à Bangui. Il faut les arrêter. Si non, d’autres KM5 pourraient, hélas ! Surgir à Bangui.

 

 JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI  et LOAWE à Bangui

 (9 avril 2018)

 

 

Monsieur Joseph Akouissonne de Kitiki, l’auteur de l’article. Photo archive du CNC.

 

 

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