Centrafrique : Berbérati préparatif de la JMA 2017, les travaux s’emballent sérieusement.

Publié le 2 novembre 2017 , 5:47
Mis à jour le: 2 novembre 2017 5:47 pm

Centrafrique : Berbérati préparatif de la JMA 2017, les travaux s’emballent sérieusement.

 

 

 

Image d’illustration de la JMA

 

Bangui, le 3 novembre 2017.

Par : Gisèle Moloma, CNC.

 

Si à Bangui et dans d’autres villes du pays les gens s’apprêtent à descendre à Berbérati, la deuxième ville du pays, pour célébrer la désormais journée nationale de l’alimentation prévue cette année dans cette ville, sur le terrain, rares sont ceux qui pouvaient croire encore que la date du 14 novembre 2017 retenue pour cette cérémonie, selon les agendas du chef de l’État, serait tenable. En cause, le grand retard observé dans les préparatifs. Tout le monde se demande s’il y a un comité d’organisation pour cette journée ? Si oui, qui en est le responsable ?

Prévue pour célébrer chaque année, le 16 octobre, par la FAO en vue de commémorer la création de cette organisation, plus de 150 pays de par le monde organisent le même jour, la journée mondiale de l’alimentation en abrégé JMA à travers des évènements en vue de sensibiliser et de promouvoir des actions en faveur des populations qui souffrent de la faim.

En Centrafrique, pays des fêtards, cette Journée Mondiale de l’Alimentation – JMA – est transformée en des Journées Nationales de l’Alimentation – JNA- puisqu’elles s’étalent désormais sur deux ou trois jours si on a l’argent. Elles devraient être organisées cette année à Berbérati pour des raisons politiques, d’après l’entourage du Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra et du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji qui souhaitent encourager le vivre ensemble dans cette région. Mais comme le pays et son peuple sont toujours à la queue du peloton, cette journée sera organisée en différé.

D’après nos informations, elle a été déjà reportée pour la première fois au 5 novembre et depuis lundi dernier c’est la date du 14 novembre qui a été maintenue « provisoirement » pour la deuxième fois.

Provisoirement par ce qu’elle risque d’être à nouveau reportée pour la troisième fois. « Nous creusons dans l’agenda du Chef de l’État un jour pour la tenue de ces journées » affirme un cadre du ministère de l’Agriculture.

Contacté par CNC, un des députés de la région regrette le peu de communication qu’entoure l’organisation de cette journée.  « J’ai l’impression que le gouvernement ignore délibérément l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO – la créatrice  de cette journée ».

Sur le terrain, à Berbérati, la population et certaines sociétés de la place tentent de s’organiser tant bien que mal pour prêter main-forte aux organisateurs qui n’intéressent, d’après leurs propres expressions « qu’à leurs business ». Les organisateurs les plus indexés, le personnel de l’ONM ; Office National du Matériel, déployé pour les travaux d’entretien routiers de l’axe Carnot – Berbérati. D’après ces habitants, les conducteurs des engins lourds affectés sur ce chantier vident les carburants des réservoirs de leurs engins et les revendent aux particuliers. Selon eux, ils volent et vendent ces carburants pour leur permettre de survivre, car ils n’ont pas été payés depuis près de 4 mois. Ce qui a poussé d’ailleurs une société forestière des bois basée dans la région de déployer ses propres tracteurs pour faire avancer les choses.

Autres groupes des organisateurs les plus critiqués, nommément connus et venus de Bangui préfèrent se livrer dans leur java et ’autres pour les uns.  Et pour les autres, c’est l’achat des terrains des personnes déplacées ou réfugiées que de s’occuper des tâches qui leur avaient été confiées. Du coup, les choses prennent du retard et les habitants de Berbérati commencent sérieusement à douter de la réussite de cette cérémonie exceptionnellement bénéfique pour la ville.

D’après quelques habitants de la ville contactés par CNC, la réussite de la JMA Berbérati 2017 baptisé « Changeons l’avenir des migrants, investissons dans la sécurité alimentaire et le développement durable » dépend tout à coup sûr de la volonté du chef de l’État et de son gouvernement dirigé par son ami Simplice Mathieu Sarandji. Mais la volonté est loin d’eux, et le slogan de la rupture chantée reste un slogan. C’est de la rupture dans une continuité sans rupture.

 

 

 

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