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Violences et abus : les pratiques scandaleuses des chefs militaires des FACA

Violences et abus : les pratiques scandaleuses des chefs militaires des FACA

 

Le lieutenant colonel Édouard Yéléngué et son collègue officier

 

Une tragédie a secoué l’armée centrafricaine : une soldate s’est suicidée après avoir été harcelée par son chef. Sa famille accuse les militaires de l’avoir assassinée. Ils réclament une enquête approfondie, tandis que l’état-major annonce des mesures contre les abus sans agir concrètement.

 

Bangui, 04 juin 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

La semaine dernière, une soldate des forces armées centrafricaines a mis fin à ses jours au Camp Kassaï militaire du 7ème arrondissement de Bangui. Cette tragédie a été déclenchée par des pressions et des harcèlements répétés de son supérieur, qui a tenté d’obtenir des faveurs sexuelles. Refusant ses avances, la soldate a été soumise à des gardes successives, emprisonnée pendant vingt jours, puis convoquée devant le conseil de discipline pour une nouvelle détention. Face à ce harcèlement incessant et incompréhensible, elle a choisi malheureusement de se suicider.

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La famille de la soldate rejette la thèse du suicide, affirmant que l’état du corps et l’angle de la blessure par balle suggèrent un assassinat. Ils accusent les forces armées centrafricaines et les chefs militaires d’être responsables de la mort de leur fille. Ils exigent une enquête minutieuse et impartiale ainsi qu’une autopsie pour établir la vérité. Malgré ces demandes, l’état-major et le gouvernement n’ont fait aucune déclaration en réponse à la famille.

 

Toutefois, le week-end dernier, l’état-major des forces armées centrafricaines a surpris tout le monde en publiant un communiqué bidon et spectaculaire annonçant des mesures contre le harcèlement moral et sexuel au sein de l’armée. Cette annonce a été reçue avec scepticisme par de nombreux observateurs, qui y voient une tentative de détourner l’attention publique. Le communiqué rappelle que la violence morale et le harcèlement sont des fautes sanctionnées par le règlement de discipline générale et que toute victime peut signaler ces actes au Chef d’Etat-Major des Armées pour des sanctions exemplaires. Cependant, ces mesures semblent cosmétiques et ne répondent guère aux attentes de justice des familles des victimes.

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Le communiqué de l’état-major apparaît comme une réponse tardive et insuffisante face à des pratiques de harcèlement qui durent depuis des années. Les témoignages de victimes se multiplient, révélant un climat de peur et de coercition au sein de l’armée, où les supérieurs abusent de leur pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles ou exercer des pressions morales. L’absence d’actions concrètes et de sanctions envers les responsables montre l’échec total de l’état-major à remplir sa mission. En l’absence de mesures efficaces et transparentes, le doute et l’indignation persistent parmi la population et les observateurs.

 

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