Un flot de Guinéens se déverse dans Conakry contre le président Condé — La Libre Afrique

Publié le 7 novembre 2019 , 1:06
Mis à jour le: 7 novembre 2019 1:07 pm

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Bangui ( République Centrafricaine ) : 7 nov. 2019 13:06

Rouge aux couleurs de l’opposition, un flot dense et difficilement quantifiable mais enflant constamment s’est étiré sous un soleil accablant sur les plusieurs kilomètres menant au stade du 28-Septembre par l’autoroute Fidel Castro, a rapporté un correspondant de l’AFP.

« Nous avons réussi à mobiliser aujourd’hui un million et demi de Guinéens rien qu’à Conakry », a déclaré au milieu de la foule tapageuse mais pacifique Fode Oussou Fofana, un chef de l’opposition et membre du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), l’organisation qui mène la protestation.

– « Personne n’a été payé pour venir » –

« Personne n’a été payé pour venir », a-t-il ajouté, reprenant l’accusation formulée contre les partisans du président Condé quand ces derniers avaient organisé leur propre manifestation la semaine passée.

Ses chiffres sont invérifiables. Mais il s’agit d’une nouvelle démonstration de force des opposants à une troisième mandat d’Alpha Condé, après une précédente manifestation d’envergure il y a deux semaines suivant le même itinéraire.

Cette nouvelle mobilisation s’annonçait à hauts risques, trois jours après la mort de trois jeunes, atteints par les balles des services de sécurité, selon l’opposition, à l’occasion des funérailles de onze autres personnes elles-mêmes tuées au cours du mouvement trois semaines auparavant.

Elle s’est déroulée sans heurts.

Au moins 16 civils et un gendarme ont trouvé la mort depuis le 14 octobre et le début de l’intense contestation qui agite ce petit pays de 13 millions d’habitants, pauvre malgré des ressources minières considérables.

Des dizaines d’autres personnes ont été blessées, des dizaines arrêtées et jugées.

Les défenseurs des droits humains dénoncent un usage excessif de la force par le gouvernement, des arrestations arbitraires et une répression visant à réduire l’opposition au silence.

– Pressions internationales –

La communauté internationale redoute l’escalade dans un pays à l’histoire tourmentée, coutumier des manifestations et des répressions brutales.

Le FNDC, coalition de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, avait diffusé par avance sur les réseaux sociaux un « guide du manifestant » pour éviter les dérapages mortels survenus aux funérailles de lundi. Parmi les consignes : « Marchez pacifiquement et tranquillement », « pas d’enfants mineurs ni d’écoliers dans les rues », « ne répondez à aucune provocation des forces de l’ordre ».

Les uns et les autres disent aussi attendre des résultats des enquêtes que les autorités ont promises sur les morts des dernières semaines. L’ONG Human Rights Watch a rappelé qu’elle dénonçait de longue date les abus des forces guinéennes, mais « les membres des forces de sécurité ne font littéralement jamais l’objet d’investigations ou de poursuites pour leur rôle » dans de telles affaires.

Avec Lalibre.be

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