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Tensions à la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun : des entraves à la libre circulation

Tensions à la frontière entre la Centrafrique et le Cameroun : des entraves à la libre circulation

 

Cantonnier, ville centrafricaine à quelques mètres de la frontière du Cameroun. CopyrightCNCCantonnier, ville centrafricaine à quelques mètres de la frontière du Cameroun. CopyrightCNC
Cantonnier, ville centrafricaine à quelques mètres de la frontière du Cameroun. CopyrightCNCCantonnier, ville centrafricaine à quelques mètres de la frontière du Cameroun. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 13 mars 2024 (CNC)

 La libre circulation des personnes et des biens, pilier essentiel de l’intégration dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est actuellement compromise entre la République centrafricaine et le Cameroun. Des témoignages font état de difficultés croissantes rencontrées par les Centrafricains lors du passage de cette frontière, suscitant ainsi des inquiétudes légitimes.

 

Les voyageurs centrafricains se plaignent régulièrement des exigences financières et administratives imposées par les soldats camerounais pour traverser leur frontière. Ces exigences administratives et financière, perçues comme injustifiés et arbitraires, créent des tensions et entravent la fluidité des échanges entre les deux pays frères.

 

Selon Boris Iyangue, citoyen centrafricain, cette pratique est source de frustration et d’anxiété pour les voyageurs.

« Ils savent que nous sommes des frères, mais si nous allons là-bas dans leur pays, ils nous exigent constamment de l’argent », dit-il, soulignant la nature oppressive de ces contrôles.

 

La situation s’aggrave pour ceux qui n’ont pas de documents officiels, les exposant à des risques juridiques et sécuritaires accrus. Les témoignages recueillis attestent du climat d’insécurité qui règne à la frontière, alimenté par des pratiques discriminatoires et des mesures coercitives.

 

Attanas Malayombo, un jeune habitant de Cantonnier, dénonce une violation flagrante de la législation communautaire de la CEMAC, qui prévoit la libre circulation des biens et des personnes au sein de la sous-région.

« Le système mis en place par le Cameroun viole les droits fondamentaux  de tous les centrafricains», affirme-t-il avec détermination, exprimant le désespoir d’une population confrontée à une injustice persistante.

 

Les autorités centrafricaines, de leur côté, reconnaissent l’urgence d’une intervention diplomatique pour résoudre cette crise. Lucien Bélédé, sous-préfet de Baboua, témoigne des efforts déployés pour trouver des solutions concertées avec les autorités camerounaises. Cependant, malgré les engagements officiels, la situation reste inchangée, exacerbant les tensions entre les deux pays.

 

En toile de fond, l’occupation controversée des territoires centrafricains par le Cameroun favorise un climat d’instabilité et de méfiance. Les initiatives visant à apaiser les tensions restent vaines, compromettant ainsi la stabilité régionale et la coexistence pacifique entre les nations voisines.

 

En résumé, la situation à la frontière entre la République centrafricaine et le Cameroun provoque des inquiétudes légitimes quant au respect des principes de libre circulation et de souveraineté territoriale. Face à l’urgence de la situation, une action concertée entre les deux pays et déterminée est nécessaire pour assurer la sécurité et les droits des populations affectées par ces tensions frontalières.

 

Par Gisèle MOLOMA

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