Suite des préparatifs du forum de la diaspora centrafricaine: compte rendu de séjour à Bangui.

Publié le 8 octobre 2014 , 12:42
Mis à jour le: 8 octobre 2014 12:42 pm

Corbeau News Centrafrique

FORUM DE LA DISPORA CENTRAFRICAINE

compte rendu de séjour à Bangui.

Chers compatriotes et amis de la Centrafrique

Nous nous excusons du retard pris pour vous informer de la suite du processus des préparatifs du forum de la diaspora centrafricaine qui ont fait l’objet de trois communications à ce jour dont nous vous rappelons les thèmes développés pour mémoire dans la première partie de notre communication actuelle et dans la seconde partie le compte rendu de notre séjour à Bangui.

I Résumés des trois communications sur les préparatifs du forum de la diaspora

 

1-   La première communication faite en juin 2014 portait à la connaissance du public la perspective de la réalisation d’un forum de la diaspora centrafricaine pour la paix et la bonne gouvernance à travers des actions ciblées en 11 commissions thématiques qui se déclinaient comme suit :

       1 Commission politique et réconciliation

       2 Commission désarmement

       3 Commission recherche de financement

4 Commission relations avec les institutions politiques et organisations           internationales.

       5 Commission cité et réseau des élus

       6 Commission entreprises

       7 Commission santé

         8 Commission sociale

         9 Commission éducation

        10 Culture et sport,

       11 Organisation de la diaspora

Cette première communication précisait le cadre du forum sur la base des thématiques dontl’enrichissement à travers des échanges tenant compte des expériences et compétences de chacun donnerait notre point de vue et recherche de solutions à la crise que traverse notre pays et aussi apporter notre contribution et savoir faire à sa reconstruction.

Même si la diaspora en tant qu’entité a souvent été absente et ne s’est jamais impliquée dans les processus de règlement des crises à répétition qu’a connues le pays, il n’en demeure pas moins qu’issue des différentes couches sociopolitiques et ethniques du pays, elle se sent aussi concernée par les souffrances et les affres de la guerre comme tout citoyen lambda résidant au pays.

La passivité et le « désintérêt » de la diaspora à s’impliquer par des actions au pays s’expliquent aussi par le peu d’empressement des différents régimes qui se sont succédés à la considérer comme un acteur de premier plan comme cela se fait dans d’autres pays en mettant en place une politique ciblée envers la communauté expatriée à travers des incitations à l’investissement, la garantie d’accès aux marchés publics, à l’administration etc.

L’on constate malheureusement aujourd’hui que tout centrafricain qui veut « réussir » au pays arrivera difficilement par ses propres compétences s’il n’est pas membre d’un parti politique au pouvoir ou n’entretient pas un réseau d’amis.

Pratiquement tous les acteurs politiques au pays qu’ils soient de l’opposition ou au pouvoir sont issus de la diaspora. Ils sont donc bien placés pour connaitre à la fois les talents dont elle regorge et aussi les difficultés que nos compatriotes même hyper formés rencontrent dans les pays d’accueil en termes d’emploi ou d’entame de projets structurants d’entreprise.

2 La deuxième communication faite en juillet 2014 portait sur le résumé des commissions thématiques afin de situer le public sur les objectifs visés dans ces commissions et les critères de désignation à leur tête de chacun des rapporteurs.

Nous avons prévu initialement commencer les rencontres en septembre afin de préparer une première réunion à Paris en octobre. Vu l’ampleur de l’organisation à mettre en place et qui nécessite à cet effet des moyens conséquents, ces dates ne pourront être tenues, les objectifs fixés demeurent cependant; un nouveau calendrier vous sera communiqué.

Les résumés des 11 commissions pour rappel étaient ceci :

1 Commission politique et réconciliation :

Il s’agissait d’apporter des contributions de la diaspora au projet de nouvelle constitution en cours d’élaboration par le C.N.T., les échanges de la diaspora tenant compte de ce que le pays a vécu, permettent de proposer le système politique le mieux adapté pour garantir la stabilité de nos institutions, et mettre le pays à l’abri des soubresauts politiques par une bonne gouvernance et la politique de réconciliation qu’on devra mener à travers des actions ciblées.

2 Commission désarmement :

L’on peut constater qu’aucune action de désarmement n’a abouti à ce jour, Les raisons sont nombreuses, chaque camp voudrait qu’on commence d’abord par l’autre et craint d’être démuni et ne plus avoir de moyens de défense face à ce qu’il considère comme son « ennemi ».

L’application de la résolution 2127 des nations unies qui préconise un désarmement coercitif global est restée lettre morte.

A l’heure actuelle, les actions de désarmement n’ont pas encore abouti, ce qui   démontre la difficulté pour remplir cette mission,   la diaspora est prête à faire des propositions qui seront examinées avec ceux qui œuvrent sur le terrain.

3 Commission recherche de financement

Toutes les actions qui peuvent concourir à trouver des financements pour les projets de la diaspora et au-delà, de l’économie centrafricaine toute entière sont sollicitées dans cette commission. L’aide internationale mobilisée pour la reconstruction du pays doit être utilisée de la meilleure façon possible afin de ne pas laisser aux générations futures, le remboursement des dettes découlant de nos propres turpitudes (conflit armé, mauvaise gestion du pays etc.)

4 Commission relations avec les institutions politiques et organisations internationales.

Le rapporteur de cette commission doit être le véritable porte parole de la Diaspora de l’Emergence.

Il doit communiquer et savoir traduire nos actions et projets auprès des institutions politiques et des organisations internationales. Il devra entre autre animer le site que la diaspora est en train de mettre en place pour communiquer sur ses actions.

           5 Commission cité et réseau des élus

Cette commission s’adresse à la diaspora centrafricaine aux quatre coins du monde dont les membres se doivent d’être les portes drapeaux, les porte-paroles pour le relais de nos doléances et actions auprès de leurs notables. La médiatisation du calvaire que notre pays a vécu, fait que le problème centrafricain est connu partout sur la planète aujourd’hui.

Le réseau des élus concerne nos compatriotes binationaux qui exercent comme conseillers dans des municipalités françaises et peut être aussi ailleurs.

Certains œuvrent déjà dans des actions concrètes en faveur du pays. Ainsi la commission « cité et réseau des élus » se doit d’être notre porte parole auprès des notables français ou autres.

        6 Commission entreprise

Cette commission comme les cinq autres qui suivent, est issue des préparatifs du forum de la diaspora de 2010. Elle regroupait six thèmes qui avaient fait l’objet de propositions après débats dans les domaines suivants :

–       Problèmes liés aux importations via le guichet unique de Douala,

–       Proposition d’un nouveau code des PME avec recadrage de celui existant dans le domaine des marchés publics, pour offrir des possibilités de soumissionnement à la diaspora au même titre que les autres postulants,

–       Création d’un Fonds d’investissement et d’un Centre de Gestion Agréé pour un soutien institutionnel de l’économie centrafricaine,

–       Création des pôles d’activités ou pôles de développement dans certaines zones du pays,

–       Promotion de l’économie centrafricaine à travers l’édition des Guides économiques,

–       Création d’un site web et d’un périodique de communication au sein de la diaspora.

Cette liste non exhaustive, constituait le volet de la commission entreprise. Nous allons la réactualiser dans le contexte actuel de sortie de crise pour des actions de reconstruction du pays à travers des projets d’entreprise.

La commission entreprise est une des commissions phares des projets de la diaspora, qui lui permettra à travers un code de PME incitatif, de mieux s’impliquer dans les actions de créations d’entreprises au pays.

Une collaboration avec le FAGACE qui mène actuellement plusieurs actions au pays que nous n’excluons pas peut être source de créativité et de richesse au profit de nos entreprises.

Nous avions produit lors du forum de la diaspora de 2010 à la demande du Ministère des petites et moyennes entreprises, un projet de code des PME très volontariste qui mettait l’accent sur toutes les difficultés que rencontre l’économie centrafricaine en termes de :

–       création et développement des entreprises en les classant par catégories (micro, petites, moyennes et grandes entreprises) permettant des politiques ciblées en termes d’incitation à mettre en place,

–       création de Fonds d’investissement pour pallier les insuffisances des capitaux propres, du fait des difficultés d’obtention des prêts bancaires,

–       création de bourses de sous-traitance pour favoriser l’expertise locale, vu que les systèmes actuellement en vigueur ne favorisent que les bureaux d’études étrangers pour les grandes missions,

–       révision du code des marchés publics permettant à la diaspora de faire valoir son expertise en cas d’appels d’offre publics,

–       création de Centre de Gestion Agréé, de Centre d’affaires etc.

Toutes ces propositions sont toujours d’actualité. Leurs mises en œuvre dépendront des pouvoirs publics et des acteurs du secteur privé.

       7 Commission santé

Dans le contexte actuel de la crise au pays, cette commission devrait principalement réactualiser les actions suivantes :

–       Contrôle des filières d’approvisionnement des médicaments

–       Proposition de jumelage avec les hôpitaux occidentaux

–       Développement de la télémédecine

–       Promotion des assurances santé permettant des évacuations sanitaires à l’étranger.

–       Aide à apporter par les médecins de la diaspora sous diverses formes à notre système de santé actuel.

       8 Commission sociale : solidarité et humanitaire

–       Proposition des mesures devant faciliter les procédures d’agréments des associations,

–       Proposition de création d’une maison des associations.

–       Financement des projets solidaires.

       9 Commission éducation

–       Renforcement et développement des établissements publics et privés de formation professionnelle,

–       Mobilisation des cadres qualifiés de la diaspora pour pallier le problème d’effectif dans l’enseignement

    

   10 Culture et sport,

–       Instauration d’une semaine culturelle et sportive à l’initiative de la diaspora. Doter de prix et de coupes les différents sports,

–       Identification et sélection des talents dans la diaspora à travers les conseils régionaux,

–       Recensement des sportifs de hauts niveaux dans les différentes disciplines sportives pour alimenter nos équipes nationales,

–       Relations avec les différentes fédérations sportives nationales.

11 Organisation de la diaspora

–       Problème de statut juridique et de règlement intérieur

–       Développements des conseils régionaux

–       Lien organique avec les pouvoirs publics

–       Création et mise en place d’un département de tutelle ou toute autre institution au pays devant gérer les intérêts de la diaspora.

Nous attendons les propositions des personnes désirant intégrer un groupe de travail afin de préparer la réunion plénière pour le lancement de nos actions et   l’adoption d’un calendrier de travail.

La troisième communication faite en août intitulée Appel à la construction d’un site d’échanges de la diaspora centrafricaine

Il a été surtout fait part dans cette troisième communication des échanges et réactions suscités par les deux premières publications venant des compatriotes vivant dans de horizons divers tel Cuba, la Chine, la Cote d’Ivoire, la France, la Centrafrique etc.

Nous remercions nos compatriotes et amis qui nous ont permis de communiquer à travers leurs sites tels Centrafrique-Presse, Sozoala, Zokwezo etc. sur les préparatifs de notre forum. Mais le fonctionnement de ces sites ne permet pas de garder en permanence nos publications en relief dans le cadre des préparatifs du forum à venir.

Les échanges sur le contenu des commissions ont besoins d’un cadre spécifique, donc un site bien adapté pour cela. D’où notre souhait de création d’un site d’échanges de la diaspora en rapport avec le forum où les thèmes et échanges sont visibles à tout instant.

Notre compatriote Esther WALIFETE nous a proposé ses services pour la création du site du forum. Nous souhaitons que d’autres compatriotes qui le peuvent échangent avec elle pour parfaire le projet qu’elle est en train de mener.

C’est aussi l’une des raisons du report de nos actions, car il est souhaitable de communiquer suffisamment sur les thèmes des commissions afin de recueillir des contributions dont la synthèse sera envoyée aux diverses institutions de la République et aux acteurs de la communauté internationale qui œuvrent pour la paix chez nous.

Nous devons nous montrer à la hauteur des attentes que le pays a de sa diaspora et qui fait l’objet de la deuxième partie de notre communication en forme de compte rendu de notre séjour à Bangui.

II Compte rendu de séjour à Bangui.

Il s’agit en fait de deux comptes rendus qui vont dans le même sens des actions qu’entend mener la diaspora au pays. Le premier nous concerne personnellement à travers nos contacts, le second est relatif aux actions menées par notre compatriote Martin NGBODA qui suivra dans une autre publication.

A Libreville où nous menons deux projets parallèles, la rédaction du Guide économique du Gabon et la création d’un Centre de Gestion Agréé, nous avons eu des échanges avec certains hommes politiques de notre pays. Ils ont marqué leurs intérêts pour le forum de la diaspora sur la base des thématiques que nous avons publiés. Ils nous ont adressé leurs félicitations et souhaité que la diaspora mène le projet jusqu’au bout car à certains moments, discuter avec des compatriotes, des acteurs en apparence neutres, n’étant pas dans le microcosme politique du pays donne un autre regard de la situation socioéconomique et politique.

Arrivé à Bangui, il était de notre intention d’organiser une rencontre avec la classe politique, la société civile et les acteurs économiques pour annoncer les actions que la diaspora entend mener pour apporter sa contribution à la résolution de la crise dans notre pays et au-delà proposer un cadre permanent de réflexion pour une bonne gouvernance un genre d’observatoire de la vie socio politique du pays.

C’est à cet effet que la diaspora souhaite organiser un forum au pays avant les élections permettant d’interpeler les candidats à travers une charte de bonne gouvernance sur des critères qui seront établis à travers les échanges de notre communauté et devant faire l’objet d’évaluation périodique comme les sondages dans les pays démocratiques afin d’accompagner nos dirigeants dans leurs gestions du pays.

La plupart des interlocuteurs que nous avons rencontrés pendant notre séjour reproche à la diaspora centrafricaine de n’être intéressée que par des postes politiques, rarement d’apport de projets structurants dans le domaine de création des entreprises par exemple. Ce qui n’est pas faux.

Cependant la prise de conscience de la diaspora pour apporter son concours dans la résolution de la crise au pays peut s’expliquer comme suit, ailleurs les diasporas qui veulent capitaliser leurs expériences et réussites au profit de leurs pays énumèrent un catalogue d’actions relatif à la facilitation des investissements et à la libre circulation de leurs communautés expatriées.

Dans le cas de la Centrafrique un pays en crise, les objectifs de la diaspora ne consistent pas seulement à investir, mais à réfléchir sur les causes profondes qui créent d’instabilité au pays et de ce fait ne favorisent pas des conditions propices aux investissements qu’elle peut réaliser elle-même ou susciter par son réseau.

La diaspora doit donc de ce fait s’intéresser à une bonne gestion politique et économique du pays, même si en tant qu’entité, elle ne doit pas se substituer aux institutions en place.

Les diverses rencontres.

La première a eu lieu avec le Directeur Général de la MOCAF où nous devons effectuer une mission de commissariat aux comptes, une rencontre riche en enseignements.

Mr Fréderic FERAILLE qui était initialement au Gabon a été affecté en Centrafrique il y a un an. Nous avons eu une discussion à bâtons rompus sur les projets de la diaspora tels que développés dans nos thématiques.

Il pense que c’est une bonne initiative mais, demander systématiquement des exonérations pour les créations d’entreprises par la diaspora peut être contre productif selon lui car le secteur formel qui paie d’impôts n’est constitué que 20 entreprises qui assurent 80% des recettes fiscales.

Il est prêt à recruter des cadres de la diaspora une fois la diaspora organisée et disposant de banques de données avec des CV dans différents domaines.

De façon anecdotique, étant un passionné de l’eau, il montre des photos de la ville de Bangui des années 70 où les gens pouvaient s’offrir du plaisir en faisant du sky nautique au Rock Club. Il nous a convié le lendemain à une réunion du GICA pour continuer la discussion sur la diaspora.

La Ministre du Commerce que nous avons rencontrée par la suite a marqué son intérêt pour une rapide étude faisabilité sur la création d’un Centre de Gestion pour accompagner le mouvement de reprise actuelle des activités.

Que ça soit pour les investissements de la diaspora à travers des incitations, l’accompagnement des combattants revenant à la vie civile dans le cadre du DDR ou encore pour booster l’économie dans son ensemble, la mise en place des instruments de garantie et de gestion tels le Centre de Gestion, le Fonds de garantie, le Fonds d’investissement etc. sont plus que nécessaires pour accompagner les opérateurs dans leurs quête de financement dans un cadre de suivi institutionnel.

La rencontre le lendemain avec le GICA après une réunion périodique avec le SANGARIS n’a pas été sans intérêt. Le GICA reproche à la diaspora comme l’ont fait d’autres avant cette rencontre de ne s’intéresser qu’à la politique et dans le meilleur des cas, une pléthore d’ONG se rivalisant souvent dans les actions est créée sans qu’on ne voie leurs apports palpables au pays.

Certains pensent qu’à défaut d’expertise en Centrafrique, ils sont obligés la plupart de temps de faire venir des cadres étrangers pour les besoins de leurs entreprises. Le problème des exonérations en faveur de la diaspora est revenu sur la table à nouveau.

Lorsque nous avons pris la parole, nous avons déploré cette absence de concertation entre la diaspora d’une part, la classe politique et le secteur privé de l’autre. Il est vrai que les actions menées de manière isolée n’ont que peu de portée. Et de citer en exemple la conférence que nous avons organisée à Bangui il y a quelques années pour la présentation du Guide des affaires en Centrafrique ainsi que le projet de création des Centres de Gestion. Aucune organisation patronale n’y avait pris part, ni le GICA tout comme l’UNPC.

Mieux encore, à l’initiative du Ministre du Commerce, nous avons saisi directement le GICA d’un projet d’étude sur le dialogue secteur privé secteur public qui est d’une nécessité en ces temps de crise afin de chercher de solutions à chaque cycle de vie de l’entreprise (création, développement, difficultés et dissolutions). Malheureusement aucune suite n’y a été donnée.

Pour ce qui concerne le manque d’expertise sur le marché national, nous avions proposé un code de PME qui palliait en partie cette situation. A savoir en cas d’appel d’offre publique, faute d’expertise locale, il fallait consulter la diaspora pour chercher d’expertise en son sein pour la mission préconisée.

A défaut d’expertise centrafricaine, tout marché gagné par un prestataire étranger doit subir une retenue de 10 % pour financer la promotion de la PME centrafricaine. Partout ailleurs les pays protègent leurs marchés par ce principe. Pourquoi ne l’adopterions-nous dans l’intérêt de nos entreprises ?

Ce code de PME qui n’a pas eu l’accueil espéré reste toujours d’actualité notamment aux regards des incitations à l’investissement et accès au financement de la PME qu’il contenait.

Le gouvernement de transition est bien placé pour poser les meilleurs actes de la gestion future du pays. La diaspora peut aider dans ce sens.

Concernant les exonérations qui font craindre à certains une concurrence déloyale, les investissements de la diaspora constitués que des petites unités ne peuvent concurrencer le secteur formel à savoir celui des grandes entreprises.

Pour rattraper le temps perdu et montrer à quel point le dialogue est nécessaire entre des entités qui s’ignorent alors qu’elles ont des objectifs communs, le GICA promet d’apporter son concours à l’organisation de la plénière de Paris sur la préparation du forum. Le président nous a demandé de prendre contact avec leur représentante pour l’Europe Madame Guilaine PYSMIS pour les informer et voir quel concours le GICA pourra apporter à l’organisation. D’avance nous les remercions.

La rencontre que nous avons eue par la suite avec le Premier Ministre qui a promis s’en référer à la Présidente de transition pour étudier le cadre juridique des facilités à accorder à la diaspora peut permettre une rencontre tripartite à l’effet d’étudier au cas par cas les contours des exonérations à accorder et les conditionnalités qui en découlent. Il promet nous aider dans la mesure des moyens du gouvernement pour garantir nos initiatives de succès pour ce qui est des actions relevant des décisions politiques à prendre.

La Présidente qui se montre intéressée par les initiatives de la diaspora étant absente du pays, nous n’avons pu la rencontrer pendant notre séjour.

De même que pour le Président du CNT dont le calendrier n’a pu permettre une rencontre pendant notre court séjour. D’autant que certaines propositions de la diaspora que ce soit sur le plan de l’économie ou sur le plan politique peuvent être amenées à faire l’objet d’examen par le parlement de transition à un moment donné.

Nous sommes conscients des difficultés de notre pays, aucun pays ne peut exister sans impôts à contrario trop d’impôts tuent l’impôt. C’est un juste milieu qu’il faut trouver dans le cas des investissements à réaliser dans des secteurs prioritaires où la concurrence est moindre où dans des secteurs à fortes intensités de mains d’œuvre pour accompagner les politiques en faveur des ex combattants par exemple.

Il appartient aux acteurs politiques et économiques d’intégrer, de faire toute sa place aux talents de la diaspora dans les stratégies de reconstruction et reprise économique du pays, comme cela se fait ailleurs.

La Chambre de commerce du Cameroun a organisé une rencontre avec ses adhérents pour étudier le marché centrafricain qui va bénéficier d’un apport de 136 milliards de FCFA de la communauté internationale pour financer la mission des casques bleus. Les camerounais vont fournir le marché en divers produits et services dont ne sommes pas capables de bénéficier ne fût ce du quart.

Financement des projets.

Nous avons proposé la création d’un fonds d’investissement à l’initiative de la diaspora, complété par des dons, subvention ou prêt pour soutenir nos actions. Cette démarche vise à faire face aux difficultés de financement qu’on rencontre généralement auprès des banques de la place quand les garanties ne sont pas jugées suffisantes.

Le Ministre des postes et télécommunications que nous avons rencontré juste avant notre départ, a annoncé un projet de création d’une banque postale avec capital de 10 000 000 000 de F CFA qui va utiliser le réseau des Chèques postaux abandonné depuis.

Cette banque qui verra la participation de la Banque postale française à son capital s’implantera dans au moins 10 grandes villes du pays, ce qui n’est pas sans intérêt pour la diaspora permettant d’avoir un relais de proximité avec la famille au pays pour des projets ou toute autre chose.

L’union européenne que nous avons approchée également pendant notre séjour afin de solliciter son éventuel appui au renforcement de notre fonds d’investissement s’il est créé n’exclut rien. Elle attend une demande formelle le moment venu pour se prononcer.

Une compatriote travaillant à la représentation de Bangui s’est montrée beaucoup rassurante quant à la possibilité d’aide de la diaspora d’autant selon elle, une expatriée travaillant jadis à Bangui qui exerce désormais au siège de l’Union européenne à Bruxelles n’a de cesse de penser à notre pays qu’elle a tant aimé et est peinée par la situation actuelle. Elle promet de faire tout ce qui en son pouvoir pour favoriser l’aboutissement des demandes d’aide venant de la communauté centrafricaine.

Conclusion

Chers compatriotes et amis, comme vous pouvez le constater, le chantier de la reconstruction est vaste. Cela a besoin du concours de nous tous.

En ces moments difficiles de recherche de cohésion sociale surtout que le paix ne s’est pas encore durablement établie dans le pays, évitons les querelles inutiles aussi bien entre nous qu’avec les autorités par des initiatives qui peuvent nous détourner de notre objectif principal qui est la recherche de la paix et le redécollage économique.

Plus nous serons organisés sur la base de projets concrets plus il sera difficile à n’importe quel gouvernement de nous ignorer.

Faisons mentir ceux qui croient que la diaspora ne brille que par la parole ou la politique, joignons à nos critiques des propositions constructives pour une bonne gouvernance.

Nous pouvons conjuguer nos forces ensemble et nous montrer unis pour la réalisation d’un grand dessein pour notre pays. Cela peut se faire tout en gardant notre différence chacun dans son entité initiale mais avec un cadre commun de discussion pour la réalisation du forum à venir. Des thèmes seront développés sur un site d’échange à cet effet.

La création d’une représentation de la diaspora au pays est plus qu’urgente et fait partie de nos priorités. Elle devra accompagner les initiatives de notre communauté expatriée et en être l’interlocutrice ou le relais suivant des modalités à définir auprès des services tant publics que privés pour suivre les projets de la diaspora au pays.

En ce moment où le pays est en voie se doter de nombreux moyens le pays pour relancer l’économie, la diaspora se doit d’avoir sa place et éviter des conflits avec ceux qui seront à notre écoute afin d’aller à l’essentiel à savoir la reconstruction grâce à nos apports. Faute de quoi nous passerons notre temps à jalouser d’autres communautés qui viendront d’ailleurs prendre des marchés vacants.

Cordialement.

Bertrand KEMBA

Tel 06 62 37 44 06

N.B. Une concertation est en cours pour fixer la date et lieu de démarrage de nos premières rencontres qui se feront sous peu.

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