Sangocoin : La nationalité et nos terres vendues à vile prix

Publié le 18 juillet 2022 , 8:10
Mis à jour le: 19 juillet 2022 3:17 am

 

Rédigé par Ben Wilson NGASSAN

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 20 juillet 2022

 

Bangui (CNC) – Qui pouvait croire que derrière l’inique et futuriste projet de Sangocoin se cachait le bradage historique et systématique des terres que la Providence a données aux centrafricains ? Qui pouvait aussi croire qu’après avoir légalisé la cryptomonnaie, Touadéra assouvira ses désirs insatiables de bradage de la souveraineté nationale ? Qui pouvait aussi croire que SangoCoin était en fait pour les ogres du pouvoir la panacée pour se mettre plein la poche, appauvrir à jamais ce Peuple, qui plus est compromettre l’avenir de plusieurs générations ? Qui pouvait aussi croire qu’en fait, derrière ce projet numérique, se cachait la désacralisation de la citoyenneté centrafricaine ?

Faustin-Archange Touadéra, à Paris, le 25 septembre 2017. © Christophe Morin/IP3/MAX PPP
Faustin-Archange Touadéra, à Paris, le 25 septembre 2017. © Christophe Morin/IP3/MAX PPP

 

Bienvenue dans le royaume de Bangui, les « feymen »* du monde entier.

 

Dans ce pays situé au cœur de l’Afrique, dont le vaste territoire regorge d’importantes ressources minières et zoologiques, il fait vraiment beau vivre pour vous. Plus que jamais, vous pouvez vous moquer royalement des sanctions du Trésor américain, et oser surtout échapper de plus belle à Interpol.

En Centrafrique, nous vous vendons la nationalité à vile prix, contre quelques SangoCoins. Vous n’avez pas surtout à vous faire de soucis, car aussitôt après l’acquisition de votre nationalité, vous pourrez aisément être dotés de passeport diplomatique et circuler librement à travers le monde. N’a-t-on pas dit que la plus belle fille du monde ne peut que donner ce qu’elle a ? Voilà, la République centrafricaine, *« pays-riche »,* *« pays-pauvre »,* n’ayant pas l’argent pour vous offrir, vous propose pour la vie, la nationalité, les terres, les pierres précieuses, voire des prestigieux postes de conseillers, de la Primature en passant par l’Assemblée nationale ou encore la Présidence de la République. Ainsi va la République centrafricaine sous l’ère Touadéra.

Disons-le pour vraiment en pleurer, que pour le peu que ce régime tient encore, la République centrafricaine risquera de ne plus appartenir aux centrafricains, (déjà même maintenant que cette terre nous appartient-elle ?), car comme le dit plus brillamment la plume acérée de Guy José Kossa : *« demain, on dira, ici vécut un Peuple dit centrafricain, maintenant, il y en a un autre. Et s’il s’agit administrativement du même peuple, historiquement, culturellement ; ethniquement, et même religieusement, c’est un peuple venu d’ailleurs »*. Diantre ! Mais comment ont fait les ogres de Bangui pour ne pas comprendre la profondeur de cette célèbre maxime populaire qui disait : *« Errant dans ta patrie, ou plutôt ce n’est pas ta patrie, car ta patrie, tu l’as perdue ».*

 

Pillage d’État

 

En réalité, la légalisation de la cryptomonnaie par le régime de Bangui, n’est rien d’autre qu’un pillage d’Etat, une atteinte grave à la survie de la Nation centrafricaine, un bradage historique et systématique du potentiel centrafricain par un cartel de dirigeants incompétents, véreux, qui plus est criminel. L’histoire le retiendra. En attendant, à tous les centrafricains, cette célèbre pensée de M. De Jaeghere, *« ce qui nous a été donné ne nous est pas nécessairement acquis, on peut se retrouver errant, là où on jouissait hier des raffinements de la civilisation, on peut perdre sa patrie faute de l’avoir défendu lorsqu’il en était le temps ».*

Plus que jamais, dénoncer et combattre le système de captation, de corruption organisée et légalisée, de bradage du potentiel centrafricain, est un devoir citoyen. Chacun, en ce qui le concerne, doit pouvoir contribuer à mettre un terme au règne de ce cartel. En attendant, avec le SangoCoin, la nationalité et les terres centrafricaines sont à vile prix.

 

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