samedi, novembre 16, 2024
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RCA: Samba-Panza met en garde contre une “descente aux enfers” en cas de scission du pays

Dans une adresse à la nation, à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire de l’Indépendance, Panza identifiait la partition du pays à “une grande menace agitée par des extrémistes en mal de pouvoir.

Catherine Samba-PanzaLa présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba-Panza, a invité, lors d’une adresse à la nation à l’occasion de la fête nationale centrafricaine, ses compatriotes à célébrer la fête de l’Indépendance nationale du 13 août sous le signe de l’attachement à l’unité du pays, dernier rempart contre une “descente aux enfers”.

«La prospérité de notre pays dans les années 60, 70, voire 80 ne s’expliquait que par la politique de rassemblement et de paix pratiquée. A contrario, quand les dirigeants se sont détournés de cette politique, notre pays a connu cette véritable descente aux enfers dont nous tentons péniblement de nous relever depuis lors.» a-t-elle ajouté.

L’idée de partition du pays n’est “agitée”, selon la présidente de transition centrafricaine, que “par des extrémistes en mal de pouvoir”.

Ce “projet” auquel Samba-Panza oppose celui des “Pères fondateurs”, à l’instar de Barthélémy Boganda (premier président de la République Centrafricaine) qui ont consenti des “sacrifices” pour l’unité du pays, se trouve toutefois conforté par l’état de vacillement de la Centrafrique.

« Quelle indépendance et quelle souveraineté avec des institutions qui vacillent au gré des rebellions armées et des affrontements intercommunautaires ? Quelle Indépendance et quelle souveraineté avec une économie exsangue et des richesses nationales livrées au pillage et à la contrebande organisés ? Quelle indépendance et quelle souveraineté dans un pays pratiquement sous tutelle et tenue à bout de bras par la Communauté Internationale? », s’est interrogée la présidente de la RCA.

La partition de la Centrafrique entre un Nord musulman et un Sud chrétien avait toutefois été jugée “inévitable” par Ahmad Nijad Ibrahim, porte-parole de l’Etat-Major de la Seleka, ancienne coalition au pouvoir, qui avait souligné, le 28 juillet dernier à Anadolu, que cet objectif pourrait être atteint “par des moyens politiques”, en regrettant que cette revendication n’ait pu être prise en compte par le forum de Brazzaville, organisédu 21 au 23 juillet dans la capitale congolaise pour trouver une issue à la crise centrafricaine. Une décision dont s’est félicitée, mardi soir, la présidente de transition.

« A juste titre, cette menace a été considérée par le Forum de Brazzaville comme un projet suicidaire. Elle est considérée par la majorité des Centrafricains comme une imposture politique à l’égard des valeurs sacrées d’unité et de dignité léguées par le Président Fondateur, Barthélémy Boganda.» a déclaré Samba-Panza.

Le 6 mai, dans une allocution faisant le “bilan de cent jours de transition”, la Présidente avait déclaré que d’autres sensibilités politiques intègreraient le Gouvernement centrafricain afin qu’il soit “plus inclusif et plus représentatif”. Mardi, le nouveau Premier ministre, Mahamat Kamoun a déclaré que la nouvelle équipe gouvernementale sera “plus large et davantage diversifiée”.

La RCA traverse depuis décembre 2013 une crise sécuritaire, occasionnée par un conflit intercommunautaire opposant Séléka et Anti-balaka. Des centaines de milliers de musulmans, amalgamés aux Seleka et soumis, à ce titre, à de nombreuses exactions de la part des Anti-balaka, milice à majorité chrétienne, ont été contraints de fuir leur pays pour se réfugier dans le Nord ou dans des contrées voisines.

 

Par: AA/ Bangui/ Sylvestre Krock

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