RCA: Le Village Pama dans la gueule des Anti-Balaka

Publié le 13 août 2014 , 12:05
Mis à jour le: 13 août 2014 12:05 pm

Le village Pama est depuis quelques jours dans l’œil du cyclone des Anti-Balaka. Cette petite localité, située à cinquante (50) kilomètres de Bangui sur l’axe M’Baïki et à quarante cinq (45) kilomètres sur l’axe Boali, a été une fois encore de plus le théâtre des exactions de tout genre des milices Anti-Balaka venus de Boali.

Les Anti-Balaka de Boy-Rabe de Bangui
Les Anti-Balaka de Boy-Rabe à Bangui

En effet, le mercredi 30 juillet dernier, ces soi-disant faux Anti-Balaka par leurs dirigeants, ont fait irruption dans ce village. Ils ont emporté des biens et des animaux domestiques (poulets, chèvres, etc.) pour ne citer que ceux-là. Ils ont passé à tabac une mère et ont contraint une vieille grand-mère à consommer toute seule un plat de nourriture préparé avec du gnetum (koko). Ne pouvant plus, elle est tombée et a perdu connaissance. Une jeune fille enceinte a été aussi battue et a failli avorter. Ils ont juré aux habitants de revenir un jour.
C’est dans ce contexte qu’ils ont mis leur promesse en exécution le samedi 9 Août 2014. Cette fois-ci, les exactions ont été d’une rare cruauté. Un habitant de la localité qui a témoigné cet acte barbare des Anti-Balaka, sous couvert de l’anonymat, a dressé un bilan sombre. Les biens meubles, les animaux domestiques et une importante somme d’argent ont été emportés par ces destructeurs, ces croque-morts qui n’ont rien à faire. Leur seul visée, c’est de rendre la vie difficile à leurs concitoyens. Que disaient-ils ? Ils ont toujours affirmé qu’ils sont venus libérer le peuple centrafricain sous le joug des Séléka et de leurs acolytes, les mercenaires tchadiens et soudanais. Mais au regard de tout ce qui se passe, ce n’est que le contraire. Même au temps de Djotodia et des Séléka, ce village n’a jamais été attaqué. Certains déplacés internes y ont trouvé refuge et ont bénéficié de la protection du chef de ce village qui a été battu et a frôlé la mort. Le coffre-fort de l’église catholique qui a été enlevé et emporté par ces derniers ne demeurera pas impuni. Un cas similaire, s’est produit à l’église Saint-Joseph de Mobaye. Mais, où sont partis les auteurs ? Ils sont quelque part au pays des morts. Ils ne reviendront plus commettre de tels actes. A moins qu’ils ressusciteront des morts au moment du jugement dernier qui sera prononcé par le Fils de l’Homme, Jésus-Christ.

Les Anti-Balaka, tout comme les ex-Séléka ont signé les accords de Brazzaville. Ils sont tenus de les respecter scrupuleusement et de les mettre en pratique. A entendre le Colonel Djimwéï s’exprimer sur les ondes, l’on s’est aperçu qu’il a su tiré une leçon du forum de Brazzaville, du 21 au 23 juillet 2014. Dans son propos, il a dit, nous citons : « Le peuple centrafricain est fatigué, il faut lui donner la paix ». C’est un conseil sage qu’il a prodigué à l’encontre des malfaiteurs de tout bord. Les Centrafricains ne demandent que la paix.
C’est ainsi que nous lançons un vibrant appel aux forces internationales (MISCA, Sangaris, Eufor-RCA) de voler au secours des habitants du village Pama. Comme ce fut le cas à Batangafo contre les ex-Séléka. Quant aux Anti-Balaka, ils doivent observer à la lettre l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville. Personne n’est au dessus de la loi. Certains de ces Anti-Balaka qui ont commis ces exactions au village Pama seraient reconnus par les villageois, car ressortissants de ce village. Un adage dit : « l’histoire finit toujours par rattraper ».

Par: Denis Lougoussou-Ngouvenda pour le Centrafricmatin

Aucun article à afficher