RCA: retour au pays du trio Nzapalainga-Kobine-Grékoyamé après avoir reçu aux Etats unis le prix pour la Paix

Publié le 18 novembre 2014 , 3:48
Mis à jour le: 18 novembre 2014 3:48 pm
Trio des leaders religieux à Bangui
©2014CNC

Retour au pays du trio Nzapalainga-Kobine-Grékoyamé après avoir

reçu aux Etats unis le prix « Search for common ground » pour la paix

Bangui (RCA), Corbeau News Centrafique: 18-11-2014.  La plateforme des leaders religieux centrafricains qui regroupe Mgr Dieudonné Nzapalainga Archevêque de Bangui, Imam Omar Kobine Layama Président de la communauté islamique centrafricaine (CICA) et Pasteur Nicolas Grékoyamé Gbangou Président de l’Alliance des églises protestantes de Centrafrique (AEC) vient de rentrer au pays après avoir reçu, aux Etats unis d’Amérique, le prix « Search for common ground » pour la paix. Après que Grékoyamé et Kobine aient foulé la terre centrafricaine le lundi dernier, c’est autour de Nzapalainga d’atterrir à l’aéroport international de Bangui M’Poko, ce soir du mardi 18 novembre 2014.

Nzapalainga, un des leaders religieux du trio dédie entièrement cette distinction internationale aux victimes centrafricaines ayant perdu la vie ou ayant perdu une partie de leur corps dans les violences survenues en RCA : « Je dédie ce prix au peuple centrafricain, à nos frères et sœurs qui nous ont quittés. C’est le fruit de leur sacrifice et de leur sang. » a déclaré Mgr Dieudonné Nzapalainga qui explique : « la lutte que nous avons menée, c’est pour qu’il y ait la cohésion sociale, le dialogue, la fraternité ; qu’il y ait aussi la paix en République centrafricaine. Nous avons commencé, dès la première heure de cette crise à dire haut et fort que les chrétiens et les musulmans devraient se mettre ensemble pour construire ce pays. Certains ne nous ont pas compris ; par contre, il y a des hommes de par le monde qui nous ont compris et qui ont perçu notre message qui est un message universel parce que dans l’histoire de l’humanité, il n’y a pas encore eu cet effort manifeste pour que musulmans et chrétiens se mettent ensemble pour travailler inlassablement comme nous l’avons fait en Centrafrique. » C’est tout ce sacrifice et ce travail collectif du trio des leaders religieux qui a grandi la République centrafricaine aujourd’hui, à travers la distinction qu’ils ont reçu aux Etats unis.

Cependant, c’est avec un cœur serré que Nzapalainga a réceptionné son prix : « Le sentiment que je ressens est mélangé. C’est à la fois la tristesse en ce sens que lorsque je regarde dans le rétroviseur, mes frères et sœurs dont j’ai vu de mes propres yeux les corps au bord du fleuve Oubangui, le long des routes… je me dis qu’on aurait pu faire économie de toutes ces vies. Alors, ils sont partis et nous pensons que leur sang versé pourrait permettre à ce qu’il y ait unité en République centrafricaine. En même temps, c’est un sentiment de joie que je ressens en ce sens que le travail que nous faisons, il y a des hommes et des femmes qui regardent attentivement et qui régissent par rapport à cela, ils voient ainsi, ce qui est au-dessus de la passion, des sentiments et de l’émotion et ils estiment que ce travail est rationnel et pourrait être dupliqué ailleurs. »

Quant à l’Imam Omar Kobine Layama, ce prix est un encouragement certes, mais il est également « un chemin qui est ouvert à la plateforme (des religieux) pour pouvoir étendre ses expériences aux autres leaders, à travers le monde qui sont souvent indifférents lorsqu’il y a des crises dans leur pays. » Par ailleurs, Kobine a profité du créneau pour lancer ce message : « A tous ceux qui portent les armes aujourd’hui dans notre pays, qu’ils soient des Séléka ou des Anti-balaka, je leur demande de revenir sur leur foi, s’ils sont vraiment des croyants, parce qu’on dit que les Séléka sont des milices musulmanes et que les Anti-balaka sont des milices chrétiennes. C’est le moment pour eux de prouver qu’ils sont des croyants qui ne réagissent pas par la violence, mais plutôt par la tolérance et la paix. »

Rappelons que le trio Nzapalainga-Kobine-Grékoyamé a été déjà primé parmi les « cent personnalités les plus influentes au monde » par le journal américain The Times. Et la lutte doit se poursuivre puisque la RCA n’a pas encore connu de véritable paix et de cohésion sociale.

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