RCA : naissance d’un groupe politico-militaire, le SPRN d’Abakar Sabone.

Publié le 28 janvier 2020 , 10:32
Mis à jour le: 28 janvier 2020 10:32 pm
L'ancien Conseiller de l'ex-chef d'État de transition Michel Djotodia, Abakar Sabone, ici à Bangui en décembre 2013. AFP Photo/MIGUELMEDINA
L’ancien Conseiller de l’ex-chef d’État de transition Michel Djotodia, Abakar Sabone, ici à Bangui en décembre 2013. AFP Photo/MIGUELMEDINA

 

Bangui (République centrafricaine) – Le sursaut patriotique pour le redressement national (SPRN) est le nom du nouveau groupe politico-militaire qui vient de voir le jour en Centrafrique, selon son auteur, Abakar Sabone, un ex-conseiller de l’ancien chef d’État de transition, Michel Am-Nondokro DJOTODIA.

 

Abakar Sabone, l’homme qui avait défrayé la chronique en décembre 2013 en proposant une partition de la Centrafrique, avec les chrétiens au Sud, et les musulmans au nord, revient contre toute attente sur la scène politique, depuis son lieu d’exil. Il  annonce cette semaine la naissance de son groupe armé, six ans après le départ du pouvoir de son ami de longue date, Michel Am-Nondokro DJOTODIA, dont il avait assisté, en 2006 pour créer le mouvement rebelle UFDR ( Union des forces démocratiques pour le rassemblement).

« Le peuple a beaucoup souffert, et nous n’accepterons plus que nos enfants, nos mamans continuent  malheureusement de verser des larmes. En tant que Centrafricains, nous avons l’obligation d’agir pour sauver la nation, et alléger la souffrance du peuple ».  Déclare Abakar Sabone, dans sa vidéo live sur les réseaux sociaux.

Si dans sa déclaration, Abakar Sabone disait qu’il n’a aucun problème particulier avec le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, encore moins avec son gouvernement, il reconnaît par ailleurs que leur silence, leur incompétence  les rendent complices de tous les crimes commis sur les populations alors qu’ils avaient été élus pour garantir la sécurité du peuple, conformément à la constitution de la République centrafricaine.

Abakar Sabone, un redoutable guerrier qui a une longue carrière dans les groupes armés, en commençant dans le « mouvement des Libérateurs », de l’ancien président François Bozizé en 2003, avant d’atterrir au sein de l’APRD ( Armée populaire pour la restauration de la démocratie ), dirigée par le sulfureux Jean-Jacques Demafouth, de son vrai nom Mafoutapa, puis il poursuit sa carrière de rebelle au côté de Michel Djotodia, en créant ensemble l’UFDR en 2006 avant de regagner la coalition Seleka en 2012.

Pour des nombreux observateurs, c’est sa longue carrière dans les groupes armés qui inquiètent.

« Ce sont des gens qui peuvent réellement perturber le pays, même avec un petit nombre des individus dans son groupe », explique à Bangui, un sociologue universitaire.

Mais pour Abakar Sabone, cet engagement est une obligation constitutionnelle qui oblige le peuple centrafricain à agir si la nation est en danger. D’après lui, son mouvement n’a rien à voir avec la religion. C’est un « sursaut patriotique », explique-t-il.

Dans les rues de la capitale, la nouvelle de la création de l’SPRC (Sursaut patriotique pour le redressement nationale) fait sourir plus d’un. Mais son auteur, plus déterminé que jamais, se dit confiant. Il prévoit la prise du pouvoir par la force d’ici fin d’année, c’est-à-dire, avant les prochaines échéances électorales.

Affaire à suivre…

 

Anselme Mbata

Copyright2020CNC.

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