RCA : Maxime Mokome, leader des Anti-Balaka, arrêté au Tchad, a été  remis à la cour pénale internationale

Publié le 14 mars 2022 , 8:14
Mis à jour le: 14 mars 2022 5:45 pm

 

Rédigé par Anselme Mbata

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 15 mars 2022

Ça y’est! Les rumeurs deviennent réalité. Depuis trois jours, on a annoncé la présence des agents de la cour pénale internationale à Ndjamena pour discuter de la possibilité de la remise du leader de la milice Anti-Balaka Maxime Mokome, arrêté au sud du Tchad  il y a trois semaines, à la CPI. Finalement, à la surprise de tous, ce lundi 14 mars dans la soirée, le bureau du procureur de la cour pénale internationale confirme que Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka a été remis par le Tchad à la Cour pénale internationale.

 

Le ministre du DDRR Maxime Mokome, à l'époque coordonnateur national de la milice anti-balaka lors de son entretien avec la diaspora le 9 août 2016.
Le ministre du DDRR Maxime Mokome, à l’époque coordonnateur national de la milice anti-balaka lors de son entretien avec la diaspora le 9 août 2016.

 

Maxime Mokome à la CPI, une surprise

 

Selon le bureau du procureur de la CPI, Monsieur Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka a été remis à la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis en République centrafricaine en 2013 et 2014. Sa comparution initiale devant les juges de la CPI sera annoncée en temps voulu.

C’est un choc pour la milice Anti-Balaka, et un grand coup porté à la coalition des patriotes pour le changement (CPC), dirigé par l’ancien Président François Bozizé, oncle de Maxime Mokome.

 

Maxime Mokome, un ancien ministre rebelle

 

Souvenez-vous, en 2019, après la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA),  Monsieur Maxime Mokome avait été nommé ministre chargé du désarmement, démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR) avant de démissionner, un an plus tard, pour rejoindre le maquis auprès de son oncle François Bozizé qui a fondé la coalition des patriotes pour le changement (CPC). Mais après leur tentative de prise de la capitale Bangui en janvier 2021, une contre-offensive menée par les mercenaires du groupe Wagner, appuyés par les soldats FACA et rwandais, il avait quitté le pays pour se refugier au Tchad.

 

Refugié au Tchad, Maxime Mokome tire la sonnette d’alarme

 

Mais l’ancien ministre Maxime Mokome avait commencé à avoir de souci dans ce pays lorsqu’il avait dénoncé publiquement la gestion des fonds angolais par le puissant directeur de l’Agence nationale de sûreté (ANS), Ahmed Kogri. Il avait très mal gobé le fait que dans les fonds alloués par la CEEAC pour entretenir tous les chefs rebelles centrafricains au Tchad, Monsieur Ahmed Kogri  a préféré acheter deux maisons seulement aux chefs rebelles Mahamat Alkhatim du MPC  et Bobbio de 3R.

C’est ainsi qu’il avait décidé de dénoncer ce népotisme et quitter le territoire tchadien.  Mais pour le tout puissant Ahmed Kogri  , l’ancien ministre centrafricain avait franchi la limite du supportable. Son nom est placé parmi les personnes recherchées par les forces de l’ordre tchadiennes.

Alors que le dimanche 27 février, à Sido Tchad, l’ancien ministre Maxime Mokome réapparaît en public dans cette ville, il se fait repérer par le service de renseignement tchadien. Il est immédiatement arrêté par les forces de l’ordre tchadiennes. Transféré à Ndjamena, il vient d’être remis à la cour pénale internationale pour crime de guerre et crime contre l’humanité.

Pour de nombreux Centrafricains, le tout puissant Ahmed Kogri est en train de jouer de sale coup  aux opposants centrafricains pour faire plaisir à son ami Faustin Archange Touadera.

 

 

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