RCA : l’opposant Anicet Georges Dologuélé, président de l’URCA  s’indigne et accuse le ministre de la Sécurité publique  concernant la publication sur les réseaux sociaux de sa copie de passeport

Publié le 14 avril 2021 , 7:15
Mis à jour le: 14 avril 2021 7:15 pm
Anicet Georges Dologuelé lors de sa conférence de presse le 5 janvier 2020 par cyrille jefferson yapendé
Anicet Georges Gologuelé, lors de sa conférence de presse le 5 janvier 2021. Photo Cyrille Jefferson Yapendé / CNC

 

Bangui, République centrafricaine, jeudi, 15 avril 2021 ( Corbeaunews-Centrafrique). Formellement interdit de  sortir du territoire national, puis empêché le 24 mars et 1er avril 2021 de se rendre en France pour des raisons de sa santé, les deux passeports de l’opposant Anicet Georges Dologuélé avaient été confisqués par le commissaire de l’aéroport de Bangui Mpoko sur ordre de son chef hiérarchique, le ministre de la sécurité publique Henri Wanzet Linguissara. Cependant, la copie de l’un de ses deux passeports, en l’occurrence celui de la France, circule sur les réseaux sociaux au grand risque de mettre en danger la vie de sa famille ainsi que la sienne quand il séjourne. Pour l’opposant Anicet Georges Dologuelé, le ministre Wanzet Linguissara est sans doute l’instigateur de ces activités potentiellement dangereuses pour sa vie sur les réseaux sociaux.

Ci-dessous, l’intégralité de sa lettre d’indignation au ministre de la sécurité publique.

 

Objet: Lettre de protestation

 

Monsieur le Ministre,

 

Je vous avais adressé une demande d’autorisation de sortie du territoire le 23 et une autre le 31 mars 2021, auxquelles vous aviez réservé des réponses défavorables Cependant, mon passeport diplomatique a été confisqué le 1e avril par un officier de la police des Frontières, dans rillégalité la plus totale. Le même officier a également confisqué mon passeport français en sachant pertinemment qu’il n’en avait pas le droit. J’avais naivement cru que vous alliez rapidement donner des instructions pour réparer cette erreur, soit à travers la remise de ce passeport français à l’Ambassade de France, soit par sa restitution à son titulaire que je suis. En effet, si la Justice centrafricaine peut décider de confisquer mon passeport diplomatique pour minterdire une sortie du territoire national (ce dont je n’ai pas connaissance à ce jour), je ne vois pas en quoi cette décision impacterait mon passeport français qui, par définition, n’a pas été délivré par les autorités centrafricaines. Mais alors que jattendais en toute sérénitė que cette erreur soit réparée, grande a été ma surprise de découvrir la copie de ce passeport français sur les réseaux sociaux, abondamment partagée et commentée. Vous avez ainsi autorisé vos services à rendre public un document sur lequel est mentionnée l’adresse de ma résidence en France!

Monsieur le Ministre, l’officier de police qui a confisqué mes passeports est un professionnel de la sécurité publique, mais qui agit sur instructions. Il ne peut donc pas avoir pris l’initiative de diffuser la copie de mon passeport sur les réseaux sociaux sans les instructions de sa hiérarchie. J’en déduis que la publication de ce document personnel, sur lequel est mentionnée mon adresse privée en France, a été volontairement organisée, avec une volonté manifeste de mettre en danger la vie de mon épouse et de mes enfants qui y résident de manière permanente, ainsi que la mienne quand j’y séjourne. En effet, nous savons tous que le fait que je sois l’un des principaux opposants au Président Touadera et son principal challenger lors des 2 dernières élections présidentielles m’expose à des dangers potentiels, compte tenu de la logique de haine qui est désormais véhiculée au quotidien par les partisans du regime et qui tend a presenter les opposants comme des « ennemi de la Nation ». C’est pourquoi je viens par la présente exprimer une vive protestation et m’indigner

des traitements humiliants et dégradants que les autorités de mon pays me font subir

 

depuis quelque temps, avec l’objectif affiché de mettre ma vie et celle de ma famille en danger. Aussi, compte tenu du fait que les actes que je dénonce ont été posés par des agents qui relèvent de votre autorité, je vous tiens personnellement responsable des conséquences des actes qui résultesaient de cette exposition médiatique de mon passeport. D’ores et déjà, mon avopat a été mandaté pour déposer une plainte devant les tribunaux français pour Imise en danger de la vie d’autrui, vol de documents officiels et toutes infractions que le juge trouverait à qualifier au regard des faits selon la loi française.

Anicet G. DOLOGUELE

Veuillez agréer, Monsieur le Ministp. Iexpression pe mes sentiments distingués.

Monsieur le Ministre de l’lntérieur Chargé de la Sécurité Publique Bangui (RCA)

 

 

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