RCA : Le PCUD  accuse Touadera d’avoir orchestré l’arrestation et le transfèrement  d’Édouard Patrice Ngaïssona à la CPI

Publié le 19 décembre 2019 , 4:43
Mis à jour le: 19 décembre 2019 4:43 pm
touadera et le procureur de la cpi madame fatou bensouda a bangui lors de la cloture de formation des magistrats de la cps
Le Président Faustin Archange touadera et le procureur de la cpi madame fatou bensouda a bangui lors de la cloture de formation des magistrats de la cps. Crédit photo : Présidence.

 

RCA : Le PCUD  accuse Touadera d’avoir orchestré l’arrestation et le transfèrement  d’Édouard Patrice Ngaïssona à la CPI

 

Bangui (République centrafricaine) – Le Parti Centrafricain pour l’unité et le Développement (PCUD) de Patrice Edouard Ngaissona a annoncé ce jeudi son ralliement au rang de l’opposition démocratique. L’annonce en a été faite aujourd’hui lors de son assemblée générale tenue depuis le palais de la CEMAC à Bangui.

 

À quelques mois des échéances électorales en Centrafrique, le désamour entre les acteurs politiques est de plus en plus visible, et donne un ton peu convivial au débat politique dans les prochains jours. La preuve en a été faite aujourd’hui avec l’annonce du Parti Centrafricain pour l’unité et le Développement (PCUD) de Patrice Édouard Ngaïssona, poursuivi par la Cour Pénale Internationale pour des crimes en lien avec les violences armées de 2013-2014 en Centrafrique, de rejoindre l’opposition.

Pour le PCUD, par la voix de son secrétaire général, le président de la République n’est plus un partenaire fiable avec qui il pourrait collaborer et l’accuse, par ailleurs, d’avoir orchestré l’arrestation et le transfert  de leur leader à la CPI.

« Nous avons été fidèles avec le parti au pouvoir pendant 4 ans. Malheureusement, le président Touadera nous a fait du tort. Nous avions pensé que c’était la Cour Pénale Internationale qui avait arrêté le président fondateur de notre parti, Patrice Edouard Ngaissona, or il est un prisonnier politique du président de la République Faustin Archange Touadera. Car selon nos enquêtes c’est ce dernier qui a orchestré l’arrestation du président de notre parti. Et comme il est ingrat envers nous, nous avons décidé de regagner le camp de l’opposition», a ajouté monsieur Ngaibona , le SG du PCUD.

Prenant la parole, Abdou Karim Meckassoua, président du mouvement « chemin de l’espérance », réclame le retour de Ngaïssona et Rombhot pour être jugé en Centrafrique. « Les conditions ne sont pas remplies pour que ce soit la Cour Pénale Internationale qui juge Patrice Edouard Ngaissona et Alfred Yekatom Rombhot. S’ils doivent être poursuivis et jugés, ils doivent être jugés ici et par notre cour criminelle. Car la Cour Criminelle centrafricaine est compétente à trancher cette affaire. Ramener donc Ngaïssona et Rombhot au pays et laisser notre justice faire son travail dans la transparence», estime Abdou Karim Meckassoua.   

Sans feindre, Anicet Georges Dologuélé, quant à lui,  réclame une justice transparente et égale entre les fils du pays,  « Le PCUD s’est lancé dans cette voie, il est donc important que tous les leaders politiques viennent encourager cela. De surcroît le PCUD a un président fondateur qui pour le moment est à la Cour Pénale Internationale, c’est une manière pour nous d’apporter notre solidarité aux membres de cette formation politique et  pour dire également  que la justice soit faite de manière transparente entre les fils et filles du pays», a laissé entendre le chef de file de l’opposition démocratique.

Après trois ans de gouvernance et de collaboration avec certains partis politiques, près de 80 % de ceux qui ont soutenu le candidat de Faustin Archange Touadera entre les deux tours, l’ont quitté pour des raisons diverses, et avec des bonnes de déception.

 

Cédric Wa-Gomba

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