RCA: FORUM DE BANGUI, LE RISQUE D’OBJECTIVITÉ ET D’APPRÉCIATION

Publié le 20 janvier 2015 , 10:57
Mis à jour le: 20 janvier 2015 10:57 pm

Corbeau News Centrafrique: 21-01-2015.

Monsieur Robert ENZA de l'USD-COMODE
Monsieur Robert ENZA de l’USD-COMODE

FORUM DE BANGUI, LE RISQUE D’OBJECTIVITÉ ET D’APPRÉCIATION

Ce forum court le danger et le risque d’une aggravation de la colère des populations, si les très victimes de cette crise ne trouvent pas un écho à leurs attentes et aussi qu’en fin de compte on se retrouve qu’avec des mots sur des maux (Mayté) sans aucune résolution claire, partagée, acceptée par tous et applicable. Nous avons appris que les mensonges et les élucubrations sombres ont déjà commencé et que les vautours et les charlatans sont déjà entrés en danse diabolique, voilà qui peut conduire à l’échec ; de toute façon, il y aura échec.

Le gouvernement a-t-il vraiment mesuré l’enjeu, lui qui n’a rien réussi depuis cette nuit des temps, de tenir et d’appliquer les résolutions de ce forum dans le laps de temps qui lui est imparti ! Si non pourquoi, vouloir faire un enfant et laisser aux autres d’en prendre soin ? C’est irresponsable et stupide à la fois, même si la question de réconciliation se pose avec acuité !

La réconciliation, il ne s’agit pas de deux (2) bouts de tissu rouge et noir à coudre, il s’agit d’un long processus qui pour se faire, aura besoin d’un appui politique.

Le gouvernement n’a pas les mains fortes, c’est pourquoi il vaut mieux circonscrire la question, si non le risque de s’éloigner et de se perdre dans le champ des problèmes est réel. Le gouvernement veut faire un forum aux centrafricains, alors que le contraire serait l’excellent, laisser les centrafricains faire leur forum. Ce forum que nous appelons, forum de « prise de conscience et de l’acceptation », différent du « Dialogue national de paix, justice et réconciliation ».

En effet, notre début à des tenues de forum, remonte dans les années 1980. Depuis cette date à ce jour, la RCA totalise plus de 8 forums sous diverses appellations vides de sens en interne et plus de 4 autres hors territoire.

Ajouter à tous ces forums, des états généraux de ceci et de cela, en somme, tout cela est louable dans le souci d’améliorer la stabilité sociale et la performance administrative d’un pays mais hélas ! Tous ces forums et états généraux ont consumé en fumée d’échec et de honte. Aucune résolution de ces forums d’hypocrisie et de mensonge, n’a été appliquée malgré les commissions de suivi mis en place.

La cause, c’est la faiblesse, l’incapacité, l’incompétence de l’Etat et de ses agents et puis l’hypocrisie et mensonge de tous ceux qui ont participé. Leur présence à ces rencontres, était plutôt motivée par des intérêts personnels, le partage des postes politiques et le gain des per diem, voilà comme but inavoué.

Est ce que le gouvernement connait-il au moins ce que les centrafricains attendent de ce forum ? Déjà pour la préparation du forum, les membres de la commission ont été exclusivement désignés par le gouvernement sans s’en référer aux partis politiques, aux associations d’intérêt public et aux collectivités publiques, de proposer des représentants à cette commission de préparation en dehors de tout Etat et de tout politique corrompu.

Ce forum sera à sens unique et voulu par le gouvernement et non dans le sens du rassemblement des fils et filles de Centrafrique autour d’une table et fixer une idée d’unité et de la république. Le gouvernement veut inscrire ce forum à son bilan, mais à quel résultat ?

Le gouvernement le sait-il, qu’il plane sur Bangui un gros nuage noir, symbole d’hypocrisie, d’incompétence et de prise de positions d’intérêts très divergentes que la réussite du forum va se jouer dans un mouchoir de poche, à condition d’être précis sur les mots et les maux.

Les résolutions à retenir doivent être limitées à deux (2), à notre humble avis la cessation des hostilités inutiles et l’organisation des élections libres sur tout le territoire.

Nous répétons, ce forum, il faut l’appeler « FORUM DE PRISE DE CONSCIENCE ET DE L’ACCEPTATION » à ne pas confondre avec le « DIALOGUE NATIONAL DE PAIX, JUSTICE ET RECONCIALIATION » qui se tiendra une fois un gouvernement légitime issu des élections sera mis sur pieds.

Ce forum, c’est un instant de prise de conscience et d’acceptation, éloigné de tout orgueil, de toute rancune, de toute haine, de tout phantasme, de toute velléité, mais doté d’un courage sans équivoque, d’un esprit libre et dégagé, une volonté participative et créative, le rêve d’un renouveau et l’ouverture vers un pacte moral et social. Il s’agit par ce forum de faire émerger la face cachée de l’iceberg, de le dimensionner et prendre toutes les mesures de ses différentes facettes.

Il faut libérer nos cœurs et laisser les élections se produire. Ces élections seront véritablement le début de sortie de crise.

Ce forum ne doit pas non plus nous faire perdre le temps nécessaire à consacrer aux préparatifs des élections qui auront lieu dans six (6) mois.

Le forum de Bangui sera un défrichage du champ social des problèmes, c’est-à-dire la mise à nue de notre ignorance et de notre égocentrisme dont la responsabilité incombe totalement aux gouvernements successifs qui se sont relevés à la tête de notre pays dont certains membres se sont déjà alignés pour le pouvoir, lequel pouvoir ils ont vachement échoué à sa gestion. Cette crise relève de la conséquence de leur bêtise.

         Quant au dialogue national de paix, justice et réconciliation c’est un long processus qui ne se déclenchera pas tout seul sans l’appui politique de l’Etat. L’Etat encouragera et codifiera juridiquement toutes les synergies et restituer à chaque fois les rapports tout en éliminant ce qui les contrecarre.

Le dialogue consistera avant tout à réunifier et à réconcilier un pays et un peuple avec son histoire pour un nouveau départ.

Réunifier et réconcilier le pays, consiste que la justice soit reconnue et rendue aux victimes civiles et militaires lâchement assassinés et les souffrances infligées aux populations et le retour des populations vidées de leur localité et contraintes à vivre dans la brousse et à l’exil. Il est hors de question d’un pardon puéril contre des crimes volontaires et crapuleux.

L’entrepreneur leader politique, Robert ENZA

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