RCA : colère et stupéfaction au sein de l’armée nationale, plusieurs officiers interpellés par les mercenaires russes

Publié le 24 octobre 2021 , 8:45
Mis à jour le: 24 octobre 2021 12:51 pm

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 25 octobre 2021, 02:30:33 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Après l’arrestation par les mercenaires russes du général Ludovic Ngaïfei, ancien chef d’État major de l’armée, puis celle du colonel Moussa Kitoko, commandant   de zone de défense du nord-ouest, en suite celle du capitaine chef du détachement des FACA à Bria, vient le tour du colonel Rodongo, chef du bataillon de transmission, détaché à Kaga-Bandoro, mais aussi de l’adjudant-chef Guetel,  chef de la maison d’arrêt de Berberati. Ils sont actuellement transférés et placés en détention à la section de recherche et d’investigation de la gendarmerie à Bangui sur instruction ferme des mercenaires russes.

Arrivage à l'aéroport de Bangui M'poko du prisonnier spécial, un haut gradé de l'armée nationale habillé en bleu arrêté par les mercenaires russes et Syriens de la société Wagner
Transfèrement à Bangui du prisonnier spécial, un haut gradé de l’armée nationale habillé en bleu arrêté par les mercenaires russes et Syriens
de la société Wagner

 

Même si certains officiers et sous-officiers ont dénoncé le mois dernier dans un mémorandum  la volonté des autorités actuelles  d’humilier profondément notre armée nationale à travers les mercenaires russes de la société Wagner, cela semble ne les avoir pas  intéressé.  Ces derniers, qui déclarent  haut et fort qu’ils dépendent que de la présidence de la République, sont en train de constituer leurs propres  prisonniers militaires dans la capitale, et ce, sous l’œil bienveillant  de l’État major et de la présidence de la République. Mais cela commence à gêner  au sein de l’armée.

D’abord, le général Ludovic Ngaïfei, ancien chef d’état-major de l’armée, avait été bizarrement accusé  d’avoir fomenté un coup d’État imaginaire. Il a été arrêté par les mercenaires russes et placé en détention à la prison de camp de Roux avec un dossier judiciaire vide. Par la suite, hors-mis les assassinats, les mercenaires russes sont allés interpellés  à Ndélé, le colonel Moussa Kitoko qu’ils l’ont accusé d’avoir vendu des munitions  aux rebelles du FPRC. Il a été transféré à la section de recherche et d’investigation à Bangui. Il est en ce moment détenu  dans cette section de la gendarmerie sans dossiers judiciaires. Mais quelques semaines plus tard, les mêmes mercenaires russes sont allés à Bria pour interpeller le capitaine-chef du détachement, mais celui-ci avait pris la fuite et regagné  la base des Casques bleus de la Minusca. Sous leur pression,  la Minusca leur a remis et il a été transféré à la section de recherche et d’investigation à Bangui. Il est en ce moment en détention sans dossiers judiciaire depuis plus de trois mois. Et ce n’est pas fini pour autant! La semaine dernière, les mercenaires de Wagner sont allés à nouveau à Berberati arrêter et transférer à la section de recherche et d’investigation à Bangui l’adjudant-chef Guetel, chef de la maison d’arrêt de Berberati.  Comme si cela ne leur suffisait pas,  ils sont allés à nouveau à Kaga-Bandoro procéder  à l’interpellation  du colonel  Rodongo, chef  de corps du bataillon de transmission de l’armée nationale, détaché à Kaga-Bandoro.

Au même moment, à l’État major  de l’armée, le chef d’État major et toute son équipe sont plongés dans un étonnant mutisme. Tandis qu’à la présidence de la République, on tente de féliciter les hommes de Wagner. Sur le plan international, la ministre des affaires étrangères madame Sylvie Baïpo Temon ,  dans une déclaration faite aux médias internationaux,  tente de nier la réalité des choses et épingle  en même temps  dans sa déclaration les soldats FACA, les accusant faussement d’avoir commis  des exactions alors qu’en réalité ce sont bel et bien les mercenaires russes de la société Wagner  qui sont les auteurs de ces exactions sur la population.

Alors, la question est de savoir si la société russe Wagner confisque -t-elle le pouvoir de l’État en Centrafrique ? La réponse est sans doute oui,  car ce sont ces hommes qui contrôlent la justice, l’Assemblée nationale, l’armée nationale, la gendarmerie, les douanes  et la présidence de la République.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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