RCA : après la Ouaka, la Basse-Kotto et le Haut-Mbomou, Ali Darassa ambitionne militairement la Haute-Kotto

Publié le 31 octobre 2020 , 6:11
Mis à jour le: 31 octobre 2020 6:14 am

Le chef rebelle Ali Darassa, en costume marron français, entouré à sa gauche de son porte-parole, et à sa droite de l’un des officiers de la Seleka, lors de la signature de l’accord de paix intergroupe armé à Bria, le 19 mars 2020. Photo CNC/ Moïse Banafio

 

Bria, République centrafricaine, samedi, 31 octobre 2020, 11:48:45 ( Corbeaunews-Centrafrique ). En séjour depuis trois jours à Bria, chef-lieu de la préfecture de Haute-Kotto  , le chef d’État major et coordonnateur militaire de l’UPC (Unité pour la paix en Centrafrique), l’autoproclamé général d’armée Ali Darassa multiplie non seulement des réunions avec certains officiers des groupes armés présents dans la ville, mais exige également le limogeage et le remplacement du Comzone local du FPRC, le général Aba Tom par un sujet peul, et la tension monte dans la ville entre les différents groupes armés actifs dans la région.

 

Lors d’une réunion qu’il a organisée avec certains généraux des groupes armés à son arrivée dans la capitale provinciale de Haute-Kotto, le mercenaire-chef rebelle Ali Darassa était claire dans ses différentes déclarations. Il répète à qui veut l’entendre que c’est lui le seul et unique garant de l’accord de paix de Bria, signé au mois de mars  dernier entre les différents groupes armés qui se sont affrontés dans la ville au début d’année. D’après lui, depuis la signature de cet accord de paix intergroupe armé, certains généraux du FPRC, dont le général Aba-Tom, ne l’ont pas considéré. Ils auraient tendance à ne pas respecter leur engagement pris dans cet accord. En conséquence, le patron de l’UPC exige non seulement leur limogeage, mais également leur remplacement. À ce titre, pour le poste du Comzone du FPRC, l’homme propose un sujet peul pour remplacer le général Aba Tom, mais redoute une contestation au sein dudit mouvement. Or, depuis jeudi, il propose un autre nom, Ahamat Seniss, un sujet tchadien connu sous le sobriquet de CEMAC pour remplacer le général  Aba Tom, et ce, avant qu’il ne quitte la ville. Or,  sa proposition, très controversée,  a été rejetée en bloc par l’État major local du FPRC qui considère cela comme une provocation.

D’après des sources au sein des groupes armés actifs dans la région, Ali Darassa aurait voulu récupérer militairement la ville minière de Bria, avant celle de Zacko, très riche en or et aux diamants.

« Même si l’homme ne faisait pas cela par stratégie, il pourrait engager ses hommes pour affronter militairement ceux qui sont ici à Bria », a déclaré un officier du MPC à l’issue d’une réunion avec Ali Darassa à Bria.

Notons que la région du centre, sud et sud-est  de la République centrafricaine sont contrôlés militairement par les rebelles de l’UPC du mercenaire Ali Darassa depuis plusieurs années.  Si les régions du centre nord et du Nord-ouest seront sous son contrôle militaire, ce mercenaire tchado-nigérien et son groupe des criminels pourraient devenir incontestablement intouchables dans ce beau pays d’Afrique centrale contrôlé à plus de 75% par des groupes armés.

Affaire à suivre.

 

Par Moïse Banafio

Journaliste rédacteur, et correspondant du CNC à Bria

Alain Nzilo

Directeur de publications

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