On ne peut pas s’apitoyer sur sa situation » : déclare Fidèle Gouandjika à propos de la disparition de l’’ancien ministre Armel Sayo

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On ne peut pas s’apitoyer sur sa situation » : déclare Fidèle Gouandjika à propos de la disparition de l’’ancien ministre Armel Sayo

 

Fidele Gouandjika avec deux mercenaires russes du groupe Wagner baptisé Africa Corps dans son quartier Boye-Rabe à Bangui
Fidele Gouandjika avec deux mercenaires russes du groupe Wagner baptisé Africa Corps dans son quartier Boye-Rabe à Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Intervenant dans l’émission Patara sur la radio Ndékè Luka, Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial à la présidence, a défendu la ligne officielle du gouvernement dans l’affaire de la disparition d’Armel Sayo. Selon lui, l’ancien ministre aurait été pris en flagrant délit de tentative de coup d’État, ce qui justifie à ses yeux l’attitude des autorités qui le fait disparaitre pour être interroger par les mercenaires russes du groupe Wagner.

 

« Il est pris en flagrante délit de tentative. C’est grave. Son crime est grave, et donc on ne doit pas s’amuser. Donc, on ne peut pas s’apitoyer sur sa situation. Il est vivant comme a dit le gouvernement. Moi, je m’en tiens à la déclaration du gouvernement », a-t-il déclaré… lors de cette émission quelques jours avant l’apparition de l’ancien ministre Armel Sayo au tribunal de grande instance de Bangui.

 

Le contexte de cette déclaration renvoie à une fouille ciblée, menée le 4 juillet 2025 dans la cellule de l’ancien ministre Armel Sayo et de son co-détenu Nourd Gregaza à la prison du camp de Roux. Cette opération n’a pas été déclenchée par l’administration pénitentiaire, mais directement décidé par le Président Touadera, et organisée de bout en bout par son conseiller à la sécurité, Cédric Gbaka, accompagné de deux mercenaires russes et du directeur de la CNS. Officiellement, ils y auraient découvert un document présenté comme un plan de tentative de coup d’État, rédigé à l’intérieur de la cellule.

 

À la suite de cette fouille, le conseiller Cédric Gbaka a appelé le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazene  pour déclencher l’extraction immédiate des deux détenus : Armel Sayo et Nourd Gregaza . Le jour même, sur instruction du ministre de la justice, le substitut du procureur, le magistrat Issa  a signé un ordre d’extraction dans des circonstances non clarifiées. Le 7 juillet, le général Barrabas Armel se rend à Ngaragba pour les transférer à l’OCRB. C’est dans la nuit du 7 au 8 juillet qu’Armel Sayo est enlevé par des éléments russes. Durant plus de 3 semaines, et après la pression forte de la population et de la communauté internationale, les mercenaires russes sont contraints de le ramener dans la nuit du 29 au 30 juillet à l’OCRB avant d’être présenté au juge d’instruction le 30 juillet dans la matinée. Hors, durant trois semaines que les mercenaires russes l’ont fait disparaitre, le gouvernement tente en vain de maquiller son enlèvement jusqu’à produire une vidéo que les avatars du régime l’ont  balancé sur les réseaux sociaux, dans laquelle on voyaient une silhouette comparant à l’ancien ministre Armel Sayo, s’est révélée être un faux généré par intelligence artificielle.

 

L’argument du « flagrant délit de tentative de coup d’État » pousse à s’interroger : comment un détenu placé sous surveillance constante, sans accès à un ordinateur ou à une connexion sécurisée, aurait-il pu rédiger un plan d’attaque ? Comment un tel document aurait-il pu être conçu, conservé ou imprimé dans une cellule pénitentiaire sous contrôle ?

 

L’attitude de Fidèle Gouandjika, qui rejette toute compassion et reprend sans réserve la version officielle, apparaît comme une caution politique à un processus hors la loi. Aucune confrontation, audition ou expertise du document n’a été menée. Le seul fait établi est qu’un conseiller présidentiel est entré dans une prison avec des forces étrangères, a organisé une fouille unilatérale et déclenché une procédure d’extraction express.

 

La déclaration de Gouandjika, présentée comme un simple commentaire, s’inscrit ainsi dans une communication politique visant à légitimer un enlèvement par les mercenaires russes du groupe Wagner, sans fondement juridique ni transparence procédurale. Ce positionnement, qualifié de “pathétique” par plusieurs juristes interrogés, confirme l’absence d’État de droit autour du sort d’Armel Sayo, détenu à Bangui depuis mai 2025 sans procès.

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