Michelle Mouanga : La Ministre qui Détruit l’ACFPE

Publié le 23 mai 2024 , 5:15
Mis à jour le: 23 mai 2024 10:34 am

Michelle Mouanga : La Ministre qui Détruit l’ACFPE

 

 

Michelle Mouanga, ministre du travail et de la formation professionnelle
Michelle Mouanga, ministre du travail et de la formation professionnelle

 

Bangui, 24 mai 2024 (CNC)

En Centrafrique,  la corruption transforme les institutions en coquilles vides , confie Lionel, un fonctionnaire du ministère du travail. Désormais sous la direction de Michelle Mouanga, l’agence, l’une des institutions sous tutelles du ministère du travail, jadis porteuse d’espoir pour la formation professionnelle, est devenue l’unique  emblème d’abus de pouvoir et de népotisme de la ministre Mouanga. Comment cette institution a-t-elle pu sombrer aussi bas?

 

Une Gestion Familiale et Clientéliste!

 

L’ACFPE, initialement destinée à promouvoir la formation professionnelle et l’emploi, est aujourd’hui contrôlée par un réseau de favoritisme orchestré par Mme Michelle Mouanga. Dès sa nomination sur ce département du travail, elle a évincé les directeurs Moussa Mbombo Aimé et Thierry Zouma, pour les remplacer par des proches parents et des alliés dévoués.

 

“Quand j’ai vu Moussa Mbombo Aimé se faire virer, j’ai tout de suite compris que la compétence ne comptait plus ici,” raconte un employé de l’ACFPE sous couvert d’anonymat. “C’était une question de loyauté aveugle à la ministre.”

 

KOMASSA II Petoekama Junior, nommé Directeur Général de l’ACFPE l’an dernier, a rapidement découvert les pratiques douteuses de la ministre et de ses acolytes, Aristide Ganabo et Firmin Ngonzo. Face à leurs exigences incessantes de contrôles financiers et de profits personnels, KOMASSA II a fini par être limogé le 10 mai 2024, malgré ses liens familiaux avec la ministre.

 

“J’étais choqué quand j’ai appris que KOMASSA II, pourtant son neveu, avait été limogé. C’est la preuve que Mme Mouanga ne recule devant rien pour garder le contrôle,” déclare Marien Ngouzou, un agent de l’ACFPE interrogé par la rédaction du CNC.

 

Son remplacement par Michèle Renée Bimbo, une autre proche de Mme Mouanga, n’est qu’un épisode supplémentaire dans cette saga de népotisme.

“La nomination de Michèle Bimbo a été un coup dur pour nous tous. On savait qu’elle ne venait pas pour ses compétences,” ajoute Marien Ngouzou.

 

Des Formations Accaparées et des Dépenses Exorbitantes!

 

La gestion des formations à l’ACFPE illustre parfaitement les abus en cours orchestré par la ministre Mouanga. Les formateurs étrangers, autrefois essentiels, ont été écartés au profit de compatriotes de la diaspora choisis par la ministre. Ces derniers sont rémunérés à des taux exorbitants, avec des dépenses atteignant près de 10 millions de francs pour deux semaines, alors que les professionnels français sont payés moins de 100 000 francs par jour.

 

“Nous avons vu nos collègues français, pourtant très qualifiés, être remplacés par des formateurs centrafricains de la diaspora sans expérience pertinente, en majorité des marteaux piqueur et des cueilleurs de melons. C’est vraiment déprimant de voir tout ça,” se lamente un formateur centrafricain de l’ACFPE.

 

Ce favoritisme atteint son paroxysme avec la promotion de Mme Ledot, sœur cadette de Mme Mouanga, qui perçoit des honoraires trois fois supérieurs à ceux des autres formateurs.

“Mme Ledot, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Son salaire est une insulte à tous ceux qui travaillent dur ici”, ajoute Firmin Silo, un fonctionnaire du ministère du Travail.

 

Promotions et Recrutements Injustifiés!

 

La nouvelle Directrice Générale, Michèle Renée Bimbo, est un exemple frappant de promotion injustifiée. En moins de cinq mois, elle est passée de Responsable des Ressources Humaines à Directrice Générale, tout en cumulant son ancien poste. Le Chef Comptable, un autre neveu de Mme Mouanga, a également été promu Directeur Administratif et Financier après un bref congé pour convenance personnelle.

 

“Nous avons vu Michèle gravir les échelons à une vitesse incroyable, sans aucune justification autre que ses liens familiaux”, affirme un membre du personnel. “Et ne parlons même pas du Chef Comptable, revenu de congé avec une promotion inespérée”, ajoute-t-il.

 

Réformes et Conséquences Imminentes

 

Alors que des réformes sont prévues à l’ACFPE, l’intention de la ministre semble claire : installer davantage de ses proches à des postes clés, au mépris des compétences et de l’expérience des autres cadres de l’agence.

 

“Nous savons que ces réformes ne visent qu’à placer plus de proches de la ministre. Cela n’a rien à voir avec l’amélioration des services”, témoigne un haut cadre de l’ACFPE.

 

Ce plan machiavélique menace non seulement l’efficacité de l’ACFPE, mais aussi l’avenir de nombreux employés qualifiés, dont la promotion dépend désormais de la bénédiction de Mme Mouanga ou de ses fidèles lieutenants.

 

Une Institution en Danger!

 

Les comptes de l’ACFPE commencent à montrer des signes inquiétants, les dépenses excessives menaçant de plonger l’agence dans la faillite. Les syndicats et délégués du personnel, réduits au silence par peur de représailles, ne peuvent plus se contenter de dénoncer ces injustices.

 

“Nous sommes terrifiés à l’idée de perdre nos emplois, mais nous ne pouvons plus rester silencieux. L’ACFPE est en train de couler sous nos yeux”, s’inquiète un délégué du personnel. D’après lui, il est plus qu’impératif que Faustin Archange Touadera et son Premier Ministre Félix Moloua interviennent pour enquêter sur ces abus et restaurer l’intégrité de l’ACFPE.

“Trop, c’est trop : la Ministre Mouanga doit être tenue responsable de ses actions pour préserver l’avenir des cadres et l’efficacité de cette institution cruciale pour la Centrafrique”, conclut-il.

 

“Si le président et le premier ministre ne prennent pas de mesures, nous allons droit dans le mur”, prévient un jeune demandeur d’emploi, en formation à l’ACFPE.

 

Pour les employés interrogés par la rédaction du CNC, le sort de l’ACFPE est désormais entre les mains des autorités compétentes, qui doivent agir rapidement pour éviter une crise majeure dans le secteur de l’emploi et de la formation professionnelle en Centrafrique.

“Nous appelons à une enquête rigoureuse et transparente pour que justice soit faite,” conclut Thomas Bingui, un membre de la société civile centrafricaine.

 

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