Médecins Sans Frontières dénonce la détention de quatre de ses employés à Bangui

Publié le 20 décembre 2019 , 5:01
Mis à jour le: 20 décembre 2019 5:01 am
Un agent de l'ONG Médecin Sans Frontière.
Un agent de l’ONG Médecin Sans Frontière. CopyrightMSFFlash, a member of the MSF SICA Hospital team in Bangui, is visiting the intensive care ward.
Flash, membre de l’équipe de l’hôpital MSF SICA à Bangui, est en visite dans la salle de soins intensifs.

 

Médecins Sans Frontières dénonce la détention de quatre de ses employés à Bangui

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Quatre employés de Médecins Sans Frontières (MSF) sont retenus sans qu’aucune explication ne soit donnée et contre leur gré dans les locaux de l’Office Centrafricain de Répression du Banditisme (OCRB) et de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) à Bangui en République Centrafricaine.

«Nous demandons des explications claires sur les raisons pour lesquelles nos employés sont arrêtés et retenus au mépris du droit applicable et sur les procédures en cours. Il est inacceptable que du personnel hospitalier soit traité ainsi alors qu’ils ne font que leur travail» déclare Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations pour Médecins Sans Frontières.

Le samedi 14 décembre, des éléments armés des forces de sécurité centrafricaines ont fait irruption dans l’hôpital SICA géré par MSF à Bangui. Ils étaient lourdement armés malgré l’interdiction claire d’introduire des armes dans les structures médicales. Des opérations de fouille ont ensuite été entreprises dans les locaux de l’hôpital et d’autres bâtiments de l’organisation. Des employés internationaux du personnel MSF ont été sommés de se rendre dans les locaux de l’OCRB, escortés de plusieurs véhicules de police. L’un d’eux y a été retenu, sans notification des motifs, jusqu’au 19 décembre, date à laquelle il a fait l’objet d’un brutal transfert vers les locaux de la DST. Trois autres employés sont retenus contre leur gré dans les locaux de l’OCRB depuis la soirée du 18 décembre.

« Nous sommes extrêmement inquiets pour nos employés. Nul ne peut être retenu par des forces de l’ordre sans être informé des motifs et nous demandons à ce que ces atteintes graves cessent immédiatement » ajoute Pierre Mendiharat. « Malgré nos efforts pour comprendre ce qui nous est reproché, nous n’avons toujours aucune explication. Dans ces conditions, nous n’avons d’autre choix que de suspendre nos activités à l’hôpital de SICA à Bangui, à l’exception de la prise en charge des urgences vitales. Pour pouvoir continuer à soigner, nous avons besoin de garanties quant à l’engagement de tous à respecter le droit et l’éthique médicale dans nos structures, envers nos patients et nos équipes» conclut-il.

Notes aux éditeurs :

Médecins Sans Frontières est une organisation médicale humanitaire internationale présente en République Centrafricaine depuis 1997. Nos équipes apportent leurs secours à des populations dont la vie ou la santé sont menacées, dans le strict respect de l’éthique médicale et des principes de l’action
humanitaire, à savoir neutralité, impartialité et indépendance. L’hôpital SICA, comme les autres structures médicales du pays, est un lieu protégé en vertu du droit international et dans lequel les armes sont prohibées.

L’hôpital SICA est un centre de traumatologie chirurgicale dédié aux victimes de violences et de traumatismes de plus de 15 ans. D’une capacité d’hospitalisation d’environ 80 lits, il comprend un service d’urgence, deux salles d’opération, un service de soins post-opératoire et un service de kinésithérapie. Les équipes MSF y travaillent depuis 2017 afin de garantir une aide médicale gratuite et de qualité à la population. Pendant le premier semestre 2019, MSF a pris en charge près de 6,000 patients à l’hôpital SICA, dont 70% étaient des victimes d’accidents de la voie publique tandis qu’environ 30% étaient des blessés par balles ou armes blanches.

Médecins Sans Frontières mène actuellement 13 programmes médicaux dans le pays – à Bria, Bangassou, Bambari, Kabo, Batangafo, Paoua, Bossangoa, Carnot et Bangui, et dispose d’une équipe d’urgence mobile à l’échelle du pays.

 

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