Manifestation de réfugiés contre les violences xénophobes Afrique du Sud

Bangui (République centrafricaine) – 16 oct. 2019 21:49

“L’Afrique du Sud n’est pas mieux que les pays que nous avons fuis”, a affirmé Jean-Pierre Balus, un réfugié de République démocratique du Congo (RDC). “Nous voulons aller quelque part où nos enfants ont un avenir”, a-t-il ajouté à l’AFP.
“On est fatigués et on rend la vie plus facile” aux Sud-Africains car “nous voulons partir le plus vite possible”, a expliqué une Burundaise, Sylvia Nahimana. “Chaque jour, les femmes se demandent si elles vont revoir leur mari ou leurs enfants”, a-t-elle ajouté.
“Nos papiers sont inutiles, ils ne sont pas reconnus, on ne peut pas trouver de travail”, s’est-elle plaint.
Depuis une semaine, des centaines de réfugiés campent devant les bureaux du HCR au Cap et à Pretoria, les capitales parlementaire et politique sud-africaines, pour réclamer de l’aide de la part de l’agence onusienne pour quitter l’Afrique du Sud où ils ne sentent plus en sécurité.
Début septembre, des violences xénophobes en Afrique du Sud ont causé la mort d’au moins 12 personnes et la destruction de centaines de commerces et de biens appartenant à des étrangers.
La manifestation de mercredi a été organisée au lendemain d’une visite de deux jours du Haut Commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi, qui s’est entretenu avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa.
“Les lois et politiques progressistes de l’Afrique du Sud ont servi de refuge à de nombreuses personnes vulnérables (…) mais l’Afrique du Sud est débordée”, a-t-il estimé dans un communiqué publié mercredi.
“Pour la plupart des réfugiés ici en Afrique du Sud, la relocalisation n’est pas une option”, a souligné l’agence qui a regretté que le nombre de pays où les réfugiés puissent s’installer “diminue malheureusement”.
Le HCR a cependant promis de “continuer à soutenir le gouvernement (sud-africain) dans ses efforts de cohésion sociale”.
Première puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud, qui accueille des millions de migrants, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage (29%), la pauvreté et des inégalités criantes.

Avec AFP

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