L’ombre de l’exil : Abdoul Karim Meckassoua face à la justice aux ordres de Touadera

Publié le 16 janvier 2024 , 5:05
Mis à jour le: 16 janvier 2024 1:15 pm

L’ombre de l’exil : Abdoul Karim Meckassoua face à la justice aux ordres de Touadera

 

Monsieur Abdoukarim Meckassoua à son domicile du quartier PK5 en octobre 2019 par cnc
Monsieur Abdoukarim Meckassoua à son domicile du quartier PK5 en octobre 2019 par cnc

 

 

Bangui, 17 janvier 2024 (CNC) – En République centrafricaine, le cas d’Abdou Karim Meckassoua, ancien président de l’Assemblée nationale destitué et leader du parti Chemin de l’Espérance, incarne une lutte politique intense et personnelle. Après avoir été démis de ses fonctions en 2019 par le président Faustin-Archange Touadéra sur initiative de Simplice Mathieu Sarandji, Abdou Karim Meckassoua s’est retrouvé au cœur d’une tempête judiciaire. Contraint de partir en exil face à un pouvoir judiciaire manipulé, son histoire soulève des questions cruciales sur l’indépendance de la justice et la persécution politique en RCA. 

  

Dans l’engrenage juridique : Le cas Abdoul Karim Meckassoua 

  

Dans le vif de l’affaire Abdou Karim Meckassoua, l’on observe une collision dramatique entre le pouvoir politique et la justice. Ancien président de l’Assemblée nationale de la République centrafricaine, Abdou Karim Meckassoua est devenu une figure controversée, son destin est inextricablement lié à celui du président putschiste Faustin-Archange Touadéra. 

  

Abdou Karim Meckassoua, après avoir été évincé de la présidence de l’Assemblée nationale en 2019, s’est retrouvé sous le feu diverses d’accusations judiciaires, vues par beaucoup comme une manœuvre de Touadéra pour écarter un rival politique gênant. Cette situation a poussé Meckassoua à l’exil, cherchant refuge loin de la main de la justice, qu’il perçoit comme manipulée par le régime en place. 

  

Au cœur de cette tourmente juridique, se trouve la figure de l’avocat Nicolas Tiangaye, défenseur acharné des droits et de l’indépendance judiciaire en RCA. Maître Nicolas Tiangaye, confronté à un système judiciaire accusé de servir les intérêts de Touadéra, a été le fer de lance d’une lutte pour prouver l’innocence de Meckassoua et dénoncer ce qu’il considère comme une persécution politique. 

  

L’argumentation juridique de Nicolas Tiangaye : Un combat pour la justice 

  

La situation juridique d’Abdoul Karim Meckassoua, ex-président de l’Assemblée nationale centrafricaine, se trouve au cœur d’une bataille judiciaire complexe, minutieusement détaillée dans les documents de son avocat, Maître Nicolas Tiangaye. Ces documents mettent en lumière une défense acharnée et révèlent une stratégie juridique sophistiquée dans un contexte politique tendu. 

  

Premièrement, l’attention est portée sur l’appel contre l’ordonnance de prise de corps émise par le Doyen des Juges d’instruction. Cette ordonnance, fondement de la détention de Meckassoua, est contestée pour sa légitimité. Maître Nicolas Tiangaye, dans son argumentation, soulève des questions cruciales sur la procédure suivie, mettant en doute la légalité de la détention de Meckassoua. Cette démarche vise à ébranler le socle même de l’accusation, remettant en cause la base sur laquelle repose l’affaire. 

 

Le deuxième élément majeur est le pourvoi en cassation dirigé contre l’ordonnance de contumace. Cette ordonnance permet de juger Meckassoua en son absence, une procédure que Maître Nicolas Tiangaye juge inappropriée et potentiellement injuste. En attaquant cette ordonnance, Maître Nicolas cherche à assurer une procédure équitable pour son client, soulignant l’importance du droit de Meckassoua à être présent et à se défendre. 

 

Ces recours qui ont un caractère suspensif en droit centrafricain, soulignent non seulement la complexité du cas de Meckassoua mais aussi l’engagement de Tiangaye envers la justice et l’équité. En invoquant l’article 195 du code de procédure pénale et l’article 21 de la loi organique de la Cour de cassation, Maître Nicolas Tiangaye met en évidence le caractère suspensif des recours, bloquant ainsi la tenue de toute audience tant que ces questions ne sont pas résolues. 

 

À travers cette lutte juridique, se dessine un portrait de la justice en République centrafricaine, confrontée à des défis de neutralité et d’indépendance dans un contexte politique complexe. L’affaire Meckassoua, grâce à la défense très rigoureuse de Tiangaye, devient un symbole de la résistance contre une justice perçue comme manipulée, et met en lumière l’importance cruciale de l’indépendance du système judiciaire pour la démocratie. 

  

Il y’a lieu de noter que l’affaire Meckassoua dépasse la simple question de justice. Elle est emblématique des défis auxquels fait face la démocratie en RCA. Dans un pays où le pouvoir politique semble influencer les décisions judiciaires, la situation de Meckassoua est un baromètre de la santé politique et judiciaire du pays. Alors que son avocat se bat pour sa cause, les yeux de la nation et de la communauté internationale restent rivés sur cette affaire, témoignant de la lutte entre pouvoir politique et justice indépendante. 

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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