Live From The Field

Publié le 1 octobre 2021 , 9:02
Mis à jour le: 1 octobre 2021 4:26 am

 

 

 

Bangui ( République centrafricaine ) – Plusieurs membres des forces de sécurité ont été condamnés aux travaux forcés à perpétuité. Mais ce n ’est que le début d’un processus de lutte contre l’impunité au sein de l’armée.

 

Dans la salle d’audience se trouvent Pélagie Guitimo avec ses trois enfants. Ils écoutent les versions données par l’auxiliaire de police Rubien Badekara qui a tué le mari de Pélagie et père de ses enfants.

Si l’une des filles accepte le pardon du policier, Pélagie ne sait pas quoi dire. Elle est simplement dépassée par son drame personnel.

“Nous sommes devant la justice et quoi qu’on demande, cela ne résoudra pas le problème. Nous souffrons depuis la mort de mon mari. C’est aux parents de mon feu mari d’exiger ce qu’ils jugent nécessaire, puisque c’est eux qui me soutiennent depuis lors “ explique t-elle.

Un autre casUne autre affaire concerne cette fois le meurtre d’un militaire. Le soldat Patrick Niakou est poursuivi devant la cour martiale pour avoir tué le 13 janvier un autre militaire. Les faits se sont déroulés alors que les deux hommes se trouvaient à un poste de garde. Martin Zekana, le frère de la victime, a l’air lui aussi un peu écrasé par la situation et il exprime ainsi sa peine: “C’est vrai, nous savons que Melvin avait choisi la carrière militaire. Mais ce qui pouvait atténuer, je ne dirais pas la colère mais la douleur de la famille, c’est si notre frère était tombé sous la balle d’un ennemi. On comprendrait que c’est dans le cadre de son travail. Malheureusement, on s’est rendu compte que ce n’est pas le cas ! C’est une affaire militaire, nous n’étions pas là au moment des faits et l’accusé qui nie les faits n’est pas en mesure de dire le nom de la personne qui aurait commis le crime. Mais la famille fait confiance complètement à la justice”.Une armée en reconstructionLe travail de la justice est important pour aider l’armée à se reconstruire sur des bases saines, explique le juriste maître Timoléon Kokongo. “L’armée est en reconstruction. Lorsqu’il y a des comportements qui violent la loi, il doit y avoir la justice et la justice est là pour permettre à ceux qui sont poursuivis de s’expliquer et à ceux qui ont été victime d’avoir la justice. C’est le rôle d’éducation de la justice, ça permet d’apprendre quelque chose à tous ceux qui suivent ces audiences ” précise t-il. Créées en 2017, les premières audiences de la cour martiale sont destinées à apporter une réparation aux victimes mais elles visent aussi à mettre un terme à l’impunité au sein de l’armée centrafricaine. Une armée souvent accusée d’exaction envers les civils.

Avec DW français

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