Liberté de la Presse en Centrafrique, selon José Richard Pouambi,  Vision ou Illusion?

Publié le 28 mars 2024 , 5:10
Mis à jour le: 28 mars 2024 5:44 am

Liberté de la Presse en Centrafrique, selon José Richard Pouambi,  Vision ou Illusion?

 

Monsieur Josué Richard Pouabi, Président du HCC. Photo : Cyrille Jefferson Yapéndé. Copyright2018CNC.

 

 

Bangui, 01 avril 2024 (CNC)

 Dans un paysage médiatique troublé et complexe en République centrafricaine, José Richard Pouambi, président du Haut Conseil de la Communication (HCC) et membre du MCU, parti au pouvoir, défend une liberté de presse imaginaire et contestée, naviguant entre espoir et scepticisme.

 

Dans une atmosphère où la liberté d’expression est souvent perçue comme un baromètre de la démocratie, la République centrafricaine se trouve à un carrefour critique. M. Josué Richard Pouambi, dans une interview sur les antennes de la radio Ndékèluka, a affirmé l’existence d’une presse libre en Centrafrique, suggérant que l’absence de journalistes emprisonnés pour leur travail en était la preuve indéniable. Cette affirmation, cependant, semble osciller entre la réalité officielle et les témoignages contradictoires du terrain, révélant ainsi la complexité d’une liberté de presse conditionnelle.

 

Selon M. Pouambi, les titres divers et critiques dans les médias centrafricains témoignent de cette liberté. Il insiste sur le fait qu’aucun journaliste n’est détenu pour ses activités journalistiques.

La variété des opinions dans les publications de nos médias prouve notre engagement envers la liberté de presse”, affirme-t-il lors de cette interview.

 

Toutefois, des cas contradictoires émergent. Un exemple frappant est celui de l’arrestation et la détention depuis plus d’un mois dans la célèbre prison russe au camp de Roux dénommée « Guantanamo », du journaliste Fidèle Éphrem Ngonzo Yalike  , illustrant un cas de répression médiatique non reconnu par le président du HCC. De plus, l’interdiction d’accès du journaliste de la radio Ndékè Luka, monsieur Igor Djeskin SENAPAYE au Palais de l’Assemblée Nationale  , dépeint une réalité où les barrières à la liberté d’expression sont bien tangibles. Aussi, il faut se rappeler de L’arrestation du journaliste Auconfort Shadrack Morouba à son domicile à Moungoumba par des militaires, prétextant qu’il aurait filtré des informations secrètes sur le chef d’État-major au journal en ligne Corbeaunews-Centrafrique. Torturé durant des jours, il a été libéré quelques jours plus tard sans que la justice s’empare de son dossier.

 

Cependant, suite à l’interview du Président du HCC, des témoignages de quelques journalistes sur le terrain contrastent fortement avec ses affirmations publiques.

“On vit dans une constante peur de représailles pour nos paroles,” confie un journaliste sous couvert d’anonymat.

“La pression des mercenaires de Wagner est palpable, avec des cas de torture rapportés pour ceux qui osent parler.”

 

Cette dichotomie entre les déclarations officielles et la réalité vécue par les professionnels des médias en Centrafrique souligne une lutte complexe pour la liberté de presse. La situation est d’autant plus ironique que M. Pouambi, membre adhérent du parti au pouvoir, semble osciller entre la reconnaissance implicite de problèmes et une défense vigoureuse de la liberté de presse.

 

À ces cas s’ajoutent les interdictions de deux médias en ligne centrafricains, Le Corbeaunews-Centrafrique et Tsunami, bloqués depuis trois ans sur décision de Faustin Archange Touadera après la pression du groupe Wagner. Cette censure soulève des questions pressantes sur la véritable portée de la liberté de presse en Centrafrique.

“Pourquoi ces médias sont-ils spécifiquement ciblés ?”, Ce n’est pas à cause de leur indépendance interroge-t-on dans les milieux journalistiques, questionnant la sincérité de la liberté de presse proclamée.

 

Même la radio Ndékèluka peut en témoigner. Cette station évite vigoureusement à publier certaines informations sensibles touchant les groupes Wagner et parfois les soldats FACA par crainte de représailles contre ses correspondants dans les provinces, une auto-censure révélatrice des défis auxquels les médias sont confrontés.

 

Il est impératif de souligner que la liberté de presse ne se mesure pas seulement à l’aune des emprisonnements ou de la diversité des publications, mais aussi à travers le prisme de la sécurité et de la liberté d’expression sans crainte de représailles. La situation en Centrafrique, marquée par des interdictions et des actes d’intimidation à l’encontre des journalistes, met en lumière les défis persistants et les nuances dans la quête d’une presse véritablement libre.

 

Entre déclarations officielles et réalités du terrain, la liberté de presse en Centrafrique reste une question ouverte et nuancée, témoignant d’un combat continu pour la vérité et la transparence.

 

Par Gisèle MOLOMA

Corbeaunews Centrafrique

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