À la place des gendarmes, Wagner impose sa loi dans les rues de Bangui : une dizaine des personnalités arrêtées

Publié le 28 mars 2024 , 5:14
Mis à jour le: 28 mars 2024 10:00 am

À la place des gendarmes, Wagner impose sa loi dans les rues de Bangui : une dizaine des personnalités arrêtées

 

Une patrouille de la compagnie nationale de sécurité (CNS) dans une rue de Bangui. Photo CNC / ickael Kossi
Une patrouille de la compagnie nationale de sécurité (CNS) dans une rue de Bangui. Photo CNC / ickael Kossi

 

 

 

Bangui, 29 mars 2024 (CNC)

 Dans une tournure des événements sans précédent à Bangui, capitale de la République centrafricaine,les mercenaires russes du groupe Wagner ont pris le r relais des forces de sécurité intérieure  traditionnelle, faisant naitre de vive inquiétude quant à la souveraineté et l’avenir de la sécurité publique dans la capitale centrafricaine.

 

Une matinée insolite

 

Dans la matinée du mercredi 27 mars, vers 5 heures du matin, les habitants de Bangui ont vécu une situation sans précédent. Les mercenaires du groupe Wagner, habituellement stationnés au camp de Roux, ont pris d’assaut l’avenue des Martyrs, une plaque tournante de la capitale centrafricaine. Armés d’une autorité autoproclamée, ils ont commencé à contrôler et à bloquer la circulation, remplaçant ainsi les forces de l’ordre centrafricaines. Tout véhicule jugé non conforme :  absence d’immatriculation, vitres teintées – était arrêté à vue.

 

Témoignages de l’absurde

 

Parmi les voix qui s’élèvent contre cette prise de pouvoir voyou, celle d’Eric Sabet, journaliste centrafricain, résonne fortement. Arrêté alors qu’il avait ses papiers en règle, il a été détenu pendant plus de cinq heures sans explication à la compagnie nationale de sécurité (CNS), où il a découvert qu’il n’était pas le seul à subir un tel traitement arbitraire.

« C’est un travail qui devrait être fait par la police, mais maintenant ce sont les Russes qui le font », témoigne-t-il. La présence parmi les détenus d’officiers militaires de haut rang, de responsables et même du chef de cabinet du Premier ministre, docteur Alexis Ndui Yabela  soulève de sérieuses questions sur l’avenir de la souveraineté et de la sécurité nationales.

 

  • Arrestations arbitraires et lucratives :

 

Les mercenaires n’hésitent pas à réclamer 50 000 francs CFA pour la libération de chaque véhicule ., faisant de la justice un business.

 

« Ce qui est bizarre, chaque mercenaire qui arrête un véhicule, les 50 000 francs payés par le propriétaire lui revient exclusivement », explique un agent de police de la CNS interrogé par CNC.

 

  • Une souveraineté violée :

 

L’implication du groupe Wagner dans les affaires intérieures centrafricaines s’étend désormais au-delà des questions de sécurité, empiétant sur les libertés civiles.

 

Vers quel avenir ?

 

La situation décrite par Eric Sabet et d’autres compatriotes centrafricains n’est pas isolée. Le contrôle de l’avenue des Martyrs par le groupe Wagner est symptomatique d’une emprise croissante sur l’appareil de l’État centrafricain. Cette intrusion soulève des questions fondamentales sur le rôle des mercenaires dans la sécurité nationale et leur influence sur la souveraineté du pays. Les agissements du groupe Wagner, perçus comme une usurpation des fonctions de l’Etat, marquent un tournant inquiétant pour la République centrafricaine.

 

Il convient de rappeler que le réveil de Bangui sonne comme un avertissement pour sa souveraineté.

 

Par Anselme Mbata

Corbeaunews Centrafrique

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