Les mercenaires du groupe Wagner, en territoire conquis, hissent leur drapeau à Paoua

Publié le 3 avril 2024 , 5:15
Mis à jour le: 3 avril 2024 10:01 am

Les mercenaires du groupe Wagner, en territoire conquis, hissent leur drapeau à Paoua

 

Rond point de Paoua rebaptisé Place de l'unité et de la cohésion sociale
Rond point de Paoua rebaptisé Place de l’unité et de la cohésion sociale

 

Bangui, 04 avril 2024 (CNC)  

 À Paoua, une localité située au cœur de la préfecture de Lim-Pendé, au nord-ouest de la République centrafricaine, un événement apparemment anodin a révélé une réalité beaucoup plus inquiétante. Les mercenaires du groupe Wagner, connus pour leur proximité avec le Kremlin, ont hissé leurs drapeaux – celui du groupe Wagner et celui de la Russie – refusant ostensiblement l’emblème national de la République centrafricaine. Cet acte, loin d’être purement symbolique, marque une affirmation de contrôle et soulève de profondes questions sur la souveraineté et l’avenir de la République centrafricaine.

 

Un symbole de conquête et d’influence

 

L’affichage des couleurs de la Russie et du groupe Wagner devant leur base, stratégiquement située en face de la résidence du Préfet par intérim de Lim-Pendé, envoie un message clair : la présence de ces mercenaires n’est pas temporaire, et leur influence s’étend bien au-delà de la portée militaire.

 

Un témoin local, qui préfère garder l’anonymat par crainte de représailles, partage leur inquiétude :

« Le matin, quand on voit ces drapeaux flotter sans notre drapeau, ça vous rappelle qui contrôle vraiment les choses ici. Ce n’est pas seulement une base militaire, c’est un symbole de leur emprise sur notre pays ».

 

Une mission controversée en République centrafricaine

 

Officiellement, le déploiement du groupe Wagner en République centrafricaine vise à soutenir le régime de Bangui contre les groupes rebelles. Cependant, en creusant un peu plus, il apparaît que leur mission s’étend à assurer la pérennité du pouvoir actuel, avec des ambitions qui pourraient s’étendre sur plusieurs décennies.

 

Justine Menehoul, Un habitant de Paoua Élien ajoute :

« Ils sont là pour maintenir le régime en place, quel qu’en soit le coût pour nous. Et pendant ce temps, nos ressources s’en vont, et notre avenir avec elles.

 

Entre protection et exploitation

 

La présence du groupe Wagner est devenue synonyme de protection du régime actuel, mais aussi d’exploitation effrénée des richesses du pays. Les témoignages des habitants reflètent un sentiment d’abandon et une perte de contrôle sur leur propre destin.

 

Une source proche de l’administration locale, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, explique :

« C‘est un secret de polichinelle. Leurs opérations de sécurité cachent une volonté de contrôle économique. Assurer la sécurité du pays est le prétexte parfait pour justifier leur présence et leurs actions ».

 

Vers un avenir incertain

 

La situation à Paoua et dans le reste de la République centrafricaine soulève des questions cruciales sur la véritable nature de l’aide étrangère et son impact sur la souveraineté nationale. L’emprise du groupe Wagner, symbolisée par ses drapeaux flottant haut dans les voiles, ne fait qu’accentuer le sentiment d’une nation sous tutelle, avec toutes les implications politiques, sociales et économiques que cela implique.

 

Loin d’être un simple événement local, la levée de ces drapeaux à Paoua rappelle le fragile équilibre dans lequel se trouve la République centrafricaine, tiraillée entre la nécessité de maintenir la paix et le risque de perdre son autonomie. Reste à savoir comment le pays va naviguer dans ces forces contradictoires, à la recherche d’une souveraineté réelle et d’un avenir défini par ses propres citoyens, loin de l’ombre des mercenaires.

 

Par Gaël Boberang

 

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