Les barrières illégales : un fardeau écrasant pour les populations du nord-ouest

Publié le 29 janvier 2024 , 5:10
Mis à jour le: 29 janvier 2024 10:04 am

Les barrières illégales : un fardeau écrasant pour les populations du nord-ouest

 

des soldats FACA en patrouille à pieds au quartier derrière l'aéroport de Bangui
Des soldats FACA en patrouille à pieds au quartier Sakaï derrière l’aéroport de Bangui.

 

Paoua, 30 janvier 2024 (CNC) – Dans les recoins reculés du Nord-Ouest de la République Centrafricaine, une tragédie silencieuse étreint la population de l’Ouham-Pendé, de Lim-Pendé et de la Nana-Mambéré. Des barrières illégales, érigées par des autorités censées protéger les citoyens, sont devenues des symboles de l’oppression et de la misère. Au-delà des frontières de la légalité, ces barrières imposent des taxes abusives, des actes de torture, et un climat de peur permanent. Le témoignage poignant d’un commerçant de Bocaranga révèle l’ampleur de la souffrance endurée par les habitants, mettant en lumière l’injustice criante qui règne dans la région. 

  

Dans les régions reculées du Nord-Ouest de la République Centrafricaine, le calvaire de la population de l’Ouham-Pendé, Lim-Pendé et la Nana-Mambéré prend des proportions alarmantes, exacerbé par la présence insidieuse de barrières illégales. Sur les axes Bouar – Nièm – Yéléwa – La douane – Sabewa et Ngawi, Bouar – Bocaranga, Bocaranga – Degaulle et Ngawi, Bocaranga – Ndim et Ngaoundaye, Bocaranga – Mann – Bang et Mbaïmboum, et Bocaranga – Paoua, ces barrières servent non pas à garantir la sécurité, mais à asservir la population. 

 

À Bocaranga, les commerçants font face à des heures sombres. Le témoignage bouleversant d’un commerçant de Bocaranga révèle des scènes de terreur et d’oppression.  

Au poste de Ngaoundaye, le 07 janvier dernier, ce commerçant a été retenu pendant plus de trois heures et demie, sous la menace des auxiliaires de la Police, de la gendarmerie, des agents de la Police municipale et des Eaux et Forêts, ainsi qu’un soldat des FACA. Ces agents exigeaient autant des taxes au monde : taxes forestières, municipales, des péages, taxes douanières, taxes à la valeur ajoutée, TVA et des formalités pour les motos sur ses 10 cartons de produits pharmaceutiques en provenance du Tchad. Après des discussions houleuses et des menaces de violence, ils ont extorqué 10 000 francs à ce commerçant déjà éprouvé. 

  

Le trajet de Ngaoundaye à Bocaranga est parsemé d’embûches pour les commerçants. Sur les six barrières, chaque passage exige des paiements coercitifs, souvent accompagnés de tensions palpables. Le coût de la traversée s’élève à 5 000 francs par barrière, une somme exorbitante pour des habitants déjà précarisés. 

  

Les localités de Létélé, Kounang, l’entrée de Ngaoundaye et Bézéré sont encore des zones de souffrance intense. Les populations sont soumises à des taxes oppressives, à des actes de torture avérés et à des séquestrations arbitraires. Les autorités locales, censées servir et protéger la population, sont devenues les bourreaux de leur propre peuple.  

 

Aux niveaux de Bocaranga, Ngaoundaye, Bang et Mbéré, les sous-préfets, les Maires, les agents des Eaux et Forêts, les policiers et gendarmes exigent et perçoivent des formalités sur tous les produits agricoles cultivés localement et vendus sur les marchés. Comme les haricots, le manioc, les arachides, les sorghos et toutes autres marchandises destinées à la vente pour les consommations familiales. 

  

Dans cette jungle de l’oppression à ciel ouvert, même les intellectuels ne sont pas épargnés. Le commerçant de Bocaranga, victime de brimades et d’humiliations, s’interroge sur le sort des paysans illettrés, laissés à la merci de ces barrières illégales et des abus de pouvoir qui les accompagnent. La terreur règne en maître, transformant les routes en champs de bataille économiques et sociaux, où seuls les plus vulnérables subissent le poids de l’injustice. 

  

Le président des pauvres pour la pauvreté Faustin Archange Touadera en visite chez ses pauvres à Bangui
Le président des pauvres pour la pauvreté Faustin Archange Touadera en visite chez ses pauvres à Bangui

 

Cette réalité cruelle dépeint un tableau sombre de la vie quotidienne dans le Nord-Ouest de la République Centrafricaine. Les barrières illégales sont devenues des symboles de l’oppression systémique, d’enrichissement sans cause et de l’exploitation diverse généralisée. Il est impératif que des mesures urgentes soient prises pour démanteler ce réseau d’oppression et restaurer la dignité et la liberté des habitants de l’Ouham-Pendé, Lim-Pendé, de la Nana-Mambéré, et de toute la région du nord-ouest. 

  

Le calvaire du nord-ouest révèle les profondes fissures dans le tissu social et politique de la République Centrafricaine. Les barrières illégales, symboles de l’injustice et de l’exploitation, sapent les fondements de la société et nourrissent l’instabilité. Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ces pratiques abusives et restaurer la dignité et la liberté des citoyens de l’Ouham-Pendé, de Lim-Pendé, de la Nana-Mambéré et de toute la région du Nord-Ouest. 

 

Par Fortuné Boberang

 

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