L’Énigme du Financement de la Brigade d’Intervention Rapide de Touadera
Depuis son émergence en février 2024, la Brigade d’Intervention Rapide (BIR) de la République centrafricaine, constituée essentiellement de jeunes de l’ethnie Ngbakamandja, parentèle de Faustin Archange Touadera, suscite un questionnement persistant quant à ses sources de financement et ses réels objectifs militaires.
Comptant 500 jeunes centrafricains, majoritairement formés par des instructeurs rwandais, cette unité militaire est stationnée actuellement dans la capitale. Cependant, son financement reste un mystère, puisque le budget de l’État pour l’année 2024 ne lui accorde aucune ligne budgétaire spécifique. D’où proviennent donc les fonds nécessaires à son fonctionnement ?
L’absence d’une procédure normale dans sa création intrigue également. Selon un haut gradé de l’armée nationale interrogé par la rédaction du CNC, la mise en place de cette unité n’a pas suivi les voies habituelles. En temps normal, les bases de sa création devraient être débattues au sein d’un comité au ministère de la Défense. Ce comité aurait pour tâche de justifier la nécessité de la BIR, de définir ses objectifs, son commandement, ainsi que les moyens et équipements nécessaires en fonction des menaces à affronter. Or, rien de tel n’a été observé jusqu’à présent.
Il est à noter que les forces spéciales de l’armée nationale, dont une partie a été formée au Rwanda et l’autre par les Russes de Wagner au Soudan en 2018, ne sont pas visibles sur le terrain. Même lors des affrontements avec les rebelles, leur présence est quasiment inexistante. Dans ce contexte, la pertinence de la création d’une nouvelle force alors que les forces spéciales déjà existantes demeurent peu actives soulève des interrogations légitimes.
Ainsi, l’origine du financement de la Brigade d’Intervention Rapide demeure un mystère, tout comme son mandat et son objectif réel dans le paysage sécuritaire de la République centrafricaine. Tant que ces questions resteront sans réponse, le spectre de l’opacité continuera de planer sur cette unité militaire controversée.
Par Alain Nzilo
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