Le Trône de Bokassa de Nouveau sur le Marché : Silence des Ministères Centrafricains de la Culture
L’annulation de l’enchère sur la réplique du trône de Bokassa, pièce historique emblématique, a relancé les discussions. À nouveau en vente, ce trône n’a pourtant reçu aucune réponse des ministères centrafricains de la Culture. La Maison Rouillac à Vendôme, chargée de cette vente, attend des offres par mail ou téléphone, mais le silence officiel interroge sur l’intérêt pour ce patrimoine.
Bangui, 04 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
L’enchère sur la réplique du trône de Bokassa, qui avait soulevé de nombreuses attentes, a finalement été annulée. Le trône est de nouveau en vente, offrant une seconde chance aux intéressés de faire une offre auprès de la Maison Rouillac à Vendôme. Malgré l’intérêt initial du ministère de la Culture et des Arts pour exposer cette pièce au Musée Boganda, aucune action concrète n’a été prise.
La Maison Rouillac, responsable de la vente, accepte les offres par mail ou téléphone. Toutefois, le manque de réponse du ministère de la Culture est notable. Initialement intéressé, le ministère n’a ni envoyé d’émissaire ni communiqué de décision officielle concernant l’acquisition du trône. Ce silence est d’autant plus surprenant que cette vente a été largement médiatisée, attirant l’attention tant en France qu’en Afrique.
Le trône a récemment été au centre d’une émission télévisée, “A vous de convaincre”, avec la participation de l’historien Bissengué et du collectionneur Pierre-Jean Chalençon. Cette médiatisation a suscité l’intérêt d’une discothèque souhaitant acquérir le trône. Une situation qui dérange Remi Le Forestier, le porteur de cette vente, pour qui cette fin ne correspond pas à la valeur historique qu’il attribue au trône.
La réplique, réalisée en 2022, a été validée par la famille Bokassa pour sa fidélité à l’original, bien que celle-ci soit en bois massif doré à la feuille, contrairement à l’original en bronze. Cette distinction est cruciale pour comprendre la valeur historique et économique du trône. En 1977, le trône original avait été vendu pour 2,5 millions de dollars. La réplique, elle, est proposée à seulement 10 000 €, un prix reflétant son statut de copie.
Il est important de souligner que l’original n’existe plus dans sa forme complète. Seule une carcasse métallique subsiste, abandonnée dans la cour du ministère de la Culture à Bangui. Les plumes en bronze du trône original ont été fondues par des fabricants de marmites centrafricains, laissant derrière un simple squelette métallique.
L’inaction du ministère centrafricain de la Culture soulève des questions sur la volonté du régime actuel de préserver ou même de reconnaître l’héritage de Bokassa. À trois ans du cinquantenaire du sacre de Bokassa, cette absence de réponse peut être perçue comme un désir d’effacer son nom de l’histoire officielle.
Le musée Boganda, qui possède plusieurs meubles ayant appartenu à l’empereur, ne les expose pas. Parmi ces objets, on trouve un lit et deux fauteuils du couronnement, mais ils restent dans l’ombre, non présentés au public.
La situation actuelle autour de la vente du trône de Bokassa dévoile les tensions et les paradoxes entourant la gestion du patrimoine historique en République centrafricaine. Alors que certains souhaitent préserver ce qui reste du trône original, d’autres, par leur silence ou leur inaction, semblent vouloir tourner la page sur cette période de l’histoire.
La réplique du trône reste disponible pour toute institution ou collectionneur prêt à en faire l’acquisition. Les futurs acheteurs devront toutefois se préparer à des débats passionnés sur la place de Bokassa dans l’histoire et la mémoire collective de la Centrafrique.
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