Le PNCN en quête d’identité : opposition constructive ou alignement ?
Le récent entretien de monsieur Prosper Daouda, président par intérim du PNCN sur la Radio Ndékè – Luka, révèle une réalité politique nuancée et parfois contradictoire.
Le poids du passé et la vision de l’avenir :
« Vous vous souvenez d’un souvenir très douloureux », commence Prosper Daouda, évoquant la perte douloureuse de Cyriaque Gonda, soulignant son rôle emblématique dans la politique centrafricaine. Malgré cette défaite, Daouda insiste sur le fait que le parti reste animé par une idéologie forte, « c‘est son idéologie qui le maintient en vie ». Pourtant, cette noble vision se heurte à la réalité d’un parti qui semble osciller entre deuil et désir de renouveau, dans un contexte où les actions et les financements restent flous.
Entre affirmation de force et réalités :
« Au contraire, le PNCN enregistre beaucoup, beaucoup de nouvelles adhésions », Daouda réfute l’idée d’un affaiblissement du PNCN. Cependant, cette affirmation semble en contradiction avec la perception du public et les rumeurs selon lesquelles les partisans se disperseraient vers le parti au pouvoir. Ce contraste pose la question de la dynamique interne réelle du parti et de son positionnement face à un pouvoir dominant.
L‘opposition « constructive » : un oxymore politique ?
« Nous sommes l’opposition et nous faisons des propositions. Nous critiquons les choses qui ne vont pas », déclare Daouda. Mais cette approche est-elle vraiment viable dans un système politique où le pouvoir semble orchestrer l’opposition à son avantage ? La notion même d’opposition « constructive » devient ainsi paradoxale, surtout lorsque l’indépendance de ces petits partis semble compromise par des liens financiers et stratégiques avec le pouvoir.
L’UFDO et le PNCN : alliance stratégique ou mariage de raison ?
« L’UFDO, nous étions ensemble et il s’est passé quelque chose qui n’allait pas », explique Daouda à propos de la relation entre le PNCN et l’UFDO, ainsi que du rôle joué par feu Gonda dans cette coalition. Si l’UFDO est perçue comme une opposition modérée, créée sous l’égide du pouvoir pour diluer les voix dissidentes, où se situe vraiment le PNCN dans ce paysage ? La volonté de Daouda de revenir à l’UFDO reflète-t-elle une stratégie politique réfléchie ou une nécessité de survie dans un environnement contrôlé ?
« Nous devons d’abord faire en sorte que les choses avancent », conclut Daouda, offrant un aperçu des défis et des contradictions au sein du PNCN. Se présentant comme une opposition « constructive », le parti navigue en eaux troubles, où les idéaux semblent parfois compromis par des réalités politiques complexes. En effet, Cette analyse met en évidence la nécessité d’une opposition plus affirmée et indépendante pour une démocratie centrafricaine dynamique.
Par Alain Nzilo
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes WhatsApp :
Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.