Le ministre de la justice Flavien Mbata pris en flagrant délit d’abus d’autorité.

Publié le 13 octobre 2019 , 4:41
Mis à jour le: 13 octobre 2019 4:41 pm
Le ministre Flavien Mbata.

 

Bangui (République centrafricaine) | CNC — le ministre de la Justice, garde des Sceaux le magistrat Flavien Mbata, qui s’est embarqué dans une affaire de vol de moto, est depuis quelques jours sous le feu des critiques dans les quartiers de Bangui.

 

Abus d’autorité pour les uns, complicité de vol pour les autres, le ministre de la Justice Flavien Mbata, surnommé à Bangui « l’homme des bars et des nganda », se fait parler de lui à nouveau dans tous les quartiers de Bangui pour avoir, sans le savoir selon sa famille, libéré ses deux neveux, présumés voleurs des motos mis aux arrêts à l’Office antigang à Bangui.

Selon notre bureau d’enquête qui a pris le soin de contacter toutes les parties en conflit, l’affaire remonte au 29 septembre dernier quand un jeune coiffeur du quartier Gobongo, que nous attribuons le nom d’Éric pour des raisons de sécurité, se fait voler par ses deux employés, qui sont par ailleurs tous deux neveux du ministre Flavien Mbata.

Selon Monsieur Éric, la victime, jointe au téléphone, le 23 octobre 2019, il s’est rendu au marché KM5 dans le troisième arrondissement de Bangui, accompagné du jeune Isidore, l’un des neveux du ministre Flavien Mbata, pour acheter une moto toute neuve pour en faire du Taxie-Moto.

De retour à la maison, le jeune Isidore demande à Éric d’être le pilote de son taxi-moto, ce qu’il a accepté d’ailleurs sans trop se poser de question sur sa moralité.

Malheureusement une semaine plus tard, Monsieur Isidore rentre à la maison pour annoncer à son patron Éric que sa moto est volée au quartier KM5 entre les mains de son permanent. Ceci dit, lui Isidore, il n’est pour rien dans cette affaire, mais la faute revient à son permanent que lui-même avait choisi quelques jours plutôt.

Pour avoir le cœur net, Monsieur Éric porte l’affaire devant la justice de son pays. C’est finalement à l’Office central de répression du banditisme) OCRB) qu’il est allé se plaindre de ce qui est arrivé à sa moto le dimanche 29 septembre 2019.

Comme la procédure l’exige, le jeune Isidore et son permanent ont été convoqués par les enquêteurs qui les ont immédiatement mis en garde à vue afin de mener des investigations plus poussées.

Cependant, Monsieur Éric, qui s’est présenté une nouvelle fois le lendemain à la brigade pour savoir si l’enquête avance, est surpris que les deux prévenus ont été déjà libérés sur ordre du ministre de la Justice Flavien Mbata, selon les propos des enquêteurs.

Entre temps, Monsieur Éric, qui ne compte pas se laisser faire, s’est présenté au domicile du ministre Flavien Mbata à travers sa connaissance, munie des papiers de la moto ainsi que sa facture de 680 000 francs CFA afin d’expliquer au ministre comment les choses se sont passées, si possible demander un remboursement pur et simple de la valeur de sa moto.

Cependant, le ministre, dans ses explications, aurait avoué que c’est lui qui avait demandé au directeur de l’OCRB de libérer les prévenus, mais donne une autre explication concernant l’affaire.

Pour l’heure, selon nos informations, un avocat est saisi par le plaignant qui compte passer à la vitesse supérieure devant le tribunal correctionnel, si possible saisir le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA concernant son frère ministre Flavien Mbata.

Alors que l’affaire continue de prendre de l’ampleur à Bangui, le ministre Mbata aurait demandé à la victime Éric de le retrouver pour une entente ce lundi 14 octobre.

En attendant la suite de l’affaire, les quartiers de la capitale vivent au rythme de cette affaire qui est bien plus embarrassante pour le ministre, de surcroît de la justice, garde des Sceaux, censé garantir l’accès à la justice à chaque centrafricain, quel que soit son origine, son ethnie, son rang social, en tout, une justice aveugle.

 

Affaire à suivre…

 

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