Le groupe Wagner se substitue à l’autorité de l’État en Centrafrique, selon Paris

Publié le 18 octobre 2021 , 5:25
Mis à jour le: 18 octobre 2021 5:20 am

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 18 octobre 2021, 10:11:22 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. ALAIN JOCARD / AFP

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a accusé dimanche soir les mercenaires du groupe privé russe Wagner de se «substituer» à l’autorité de l’Etat en Centrafrique et d’en «confisquer la capacité fiscale».

Le Ministre français des affaires étrangères Le Drian. Photo Anadolu.

 

«Lorsqu’ils pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays», a-t-il affirmé dans l’émission «C dans l’air» sur la chaîne France 5. «L’exemple le plus spectaculaire c’est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l’Etat», a-t-il dit.

La France, très impliquée militairement dans la lutte antiterroriste au Mali, est vent debout contre une possible arrivée du groupe Wagner dans ce pays pour y former les forces armées locales et assurer la protection des dirigeants. Elle a d’ores et déjà averti les autorités de transition maliennes qu’une présence de Wagner remettrait en cause son engagement militaire au Mali. «Ce n’est pas envisageable pour nous. C’est tout à fait incompatible avec la manière dont nous concevons la lutte contre le terrorisme au Mali», a réitéré Jean-Yves Le Drian.

Le groupe Wagner est soupçonné, notamment par Paris, d’agir pour le compte du Kremlin là où ce dernier ne veut pas apparaître de manière trop officielle. «Wagner c’est d’abord une société de mercenaires russes qui fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie même si la Russie s’en défend (…) Ca ne trompe personne», a martelé le ministre.

Le chef de la diplomatie française s’en est plaint en septembre auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de l’Assemblée générale des Nations-unies à New York. «Je lui ai dit comme cela. Il a dit c’est pas moi. Je lui ai dit si c’est vous. Ils se réfugient derrière le fait que tel ou tel Etat a le droit de passer un contrat avec telle ou telle société. Or ce n’est pas la réalité», a-t-il raconté.

«La réalité c’est que ce sont des combattants, des gens qui violent le droit international et remetttent en cause la souveraineté même des Etats», a-t-il lancé.

 

Le Figaro

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