Le fiasco de l’USMS en Centrafrique : Un retour sur l’échec inévitable de l’APPR-RCA
Paoua, 12 février 2024 (CNC) – L’extinction prématurée de l’Unité Spéciale Mixte de Sécurité (USMS) dans plusieurs villes centrafricaines comme à Ndélé, Paoua, symbolise un revers dramatique de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), signé le 6 février 2019 à Bangui par le Gouvernement centrafricain et 14 groupes armés, à la suite de pourparlers menés à Khartoum du 24 janvier au 5 février 2019, sous les auspices de l’Union africaine (UA) et l’appui des Nations unies (ONU). Bien que conçue comme une pièce maîtresse de la stabilité, l’USMS a succombé de ses défis insurmontables, jetant une ombre sur les ambitions de paix voulu par le régime en place et ses partenaires du groupe Wagner et rwandais.
Cinq ans après la signature de l’Accord de Khartoum (APPR-RCA), l’USMS, censée être le pilier de la sécurité des couloirs de transhumance et d’absorption des éléments des groupes armés, se retrouve confrontée à des problèmes sérieux de tout genre. Les premières Unités spéciales mixtes de Sécurité lancées et lourdement financées par l’Union européenne à Bouar semblaient prometteuses, mais la réalité actuelle dépeint un tableau alarmant. Les éléments de l’USMS, pourtant formés et déployés à Bouar, Paoua, Ndélé, n’ont pas réussi à assurer la sécurité des couloirs de transhumance, laissant les tensions entre éleveurs et agriculteurs et les vols des bétails, perdurer et augmenter.
L’interview sur la radio Ndékèluka de Monsieur Dieubéni Ndomaté, un des signataires de l’APPR-RCA avec le gouvernement, révèle les lacunes dans la mise en œuvre de cet Accord pourtant historique. Certains éléments de l’USMS sont pourtant revenus dans la vie civile dans leurs quartiers sans avoir accompli leur mission initiale. D’ailleurs, les soldats FACA et les éléments de l’USMS ont même été témoins de tensions internes, mettant en évidence un dysfonctionnement qui va au-delà de l’incapacité à atteindre les objectifs fixés. Certains éléments de l’USMS ont même fait la grève à répétition pour exiger le versement de leurs indemnités en retard. C’est la confusion totale entretenue.
Les conséquences de cet échec se font ressentir sur la paix et la stabilité en République centrafricaine. Les couloirs de transhumance demeurent des points chauds de conflits, compromettant la coexistence pacifique entre les éleveurs et les cultivateurs. L’APPR-RCA, censée ramener la paix, semble éloignée de sa mission première, mettant en doute la crédibilité de l’ensemble du processus.
Face à cette situation critique, des perspectives d’amélioration et de reconstruction se dessinent. La coordination entre les FACA et l’USMS doit être renforcée, recentrant les actions sur les objectifs fondamentaux de l’APPR-RCA. Un engagement international continu, en particulier de l’Union européenne, est crucial pour soutenir financièrement et stratégiquement la revitalisation de l’USMS.
L’évaluation régulière de l’efficacité de l’USMS est impérative pour identifier rapidement les lacunes opérationnelles. Il est temps de transformer les défis actuels en opportunités d’amélioration, en mettant en place des mécanismes solides pour garantir le succès futur de l’USMS.
Il y’a lieu de rappeler que l’échec de l’USMS en République centrafricaine, qui fait suite à un autre échec, celui de formation d’un gouvernement avec tous les groupes armés et la nomination de certains de leurs représentants dans les ambassades, est en général un véritable échec de l’APPR-RCA dans sa globalité. Les défis opérationnels, les tensions internes et l’incapacité à assurer la sécurité des couloirs de transhumance soulignent la complexité de la situation. Toutefois, en adoptant des perspectives d’amélioration, il est possible de reconstruire l’USMS et de restaurer la confiance dans le processus de paix.
Affaire à suivre.
Par Fortuné Boberang
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